Delaigue (Econoclaste) revient sur notre émission
Alexandre Delaigue, invité de notre émission de la semaine dernière sur la crise financière et L'argent-dette, revient dans un post d'Econoclaste sur les principaux points du débat. Il reprend dans son billet chaque thème évoqué en plateau A propos de l'utilisation systématique des indices boursiers pour donner la "température" de la crise, le blogueur note : "J'avais déjà consacré un post sur la façon dont le traitement de la crise actuelle me semblait biaisé par les médias; participer à l'émission m'a permis de constater à quel point je suis sujet à mes propres biais, consistant à ne pas passer de temps à l'écoute des authentiques médias "de masse" comme la télévision, ou les différents problèmes dont j'avais parlé - fixette sur le cac-40, chauvinisme, idéologie - sont particulièrement exacerbés." |
Delaigue livre à nouveau son analyse sur les conséquences de ce biais médiatique ("donner une vision inexacte de la crise, en insistant sur l'aspect boursier, au détriment du vrai problème, celui du marché du crédit" et "faire fermenter les haines sociales"), et ajoute quelques conseils de lecture, dont un article – en anglais – sur la manière dont on construit le LIBOR (vous ne savez pas ce dont il s'agit ? C'est que vous n'avez pas regardé avec assez d'attention notre émission ...)
Le prof d'économie en profite également pour clarifier sa pensée, notamment sur la question du "biais idéologique" des journalistes traitant la crise : "Je voudrais par contre revenir sur le biais que j'avais qualifié "d'idéologique". Schneidermann l'a interprété comme "selon vous, tous les journalistes sont de gauche et contre le capitalisme". D'une part, je ne sais pas bien comment situer l'idéologie exacte des journalistes, qui me semble plutôt relever d'un certain conformisme de groupe (...) que d'un contenu doctrinal bien établi. D'autre part, je voulais surtout faire référence à la floraison d'articles et d'éditoriaux sur le thème du "le capitalisme financier s'effondre", "la finance folle" auxquels répondaient d'autres "méfaits de l'étatisme" et "le libéralisme n'est pas en cause"."
Enfin, il consacre une large partie de son billet à l'analyse de L'argent-dette. Delaigue rappelle les deux questions posées lors du débat (cette vidéo donne-t-elle une vision juste et intéressante du système et des phénomènes monétaires ? et pourquoi a-t-elle un tel succès, que nous apprend-elle sur les attentes des gens ?) et creuse quelques pistes de réflexion : "Le succès de cette vidéo, par contre, est étonnant; pour l'expliquer, les instruments de l'économiste ne sont guère utiles. Une piste intéressante en tout cas m'a semblé être une remarque de J. Bernard au cours de l'émission, qui a décrit son sentiment d'être "oppressée" par la crise actuelle. Cela touche à un aspect fondamental des sociétés modernes: la fabrique sociale dépend de façon cruciale de toute une série de mécanismes que nous ne comprenons pas."
L'émission avec Alexandre Delaigue, Nicolas Cori et André Gunthert est ici. Toujours sur la crise, n'oubliez pas notre indispensable débat entre les économistes Jacques Sapir et Jean Peyrelevade.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous