Débat européen : derrière la passe d'arme Keller-Verhofstadt
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Débat européen : derrière la passe d'arme Keller-Verhofstadt

Bataille de transparence pour la présidence de la commission européenne. Lors du débat télévisé qui a opposé les cinq candidats à ce poste, la candidate écologiste, Ska Keller, a reproché au candidat libéral, Guy Verhofstadt, d'avoir caché ses revenus obtenus dans le cadre d'activités parallèles à son mandat de député, sous-entendant par-là des risques de conflits d'intérêts. L'ancien premier ministre belge a réfuté ses accusations. @si vous donne les sous-titres.

"Nous devons nous en prendre aux conflits d'intérêts, il nous faut un registre au parlement européen sur les revenus annexes, y compris de ceux des députés européens". Cette proposition de Ska Keller visait directement Guy Verhofstadt au cours du débat opposant les candidats à la présidence de la commission européenne. Réplique de l'eurodéputé : "Moi j'utilise le registre de transparence du parlement européen. Avec mes mandats et mes revenus, c'est tout à fait clair". Et Verhofstadt de suggérer que "tous les journalistes en Europe peuvent le consulter".

Passe d'arme Keller-Verhofstadt picto

A quoi fait allusion Ska Keller ? En 2013, Verhofstadt a été épinglé à deux reprises à propos de ses activités annexes. En mai 2012, l'eurodéputé entre au conseil d'administration de la Sofina, présentée le site belge Sudinfo comme "une holding liée à la famille Boël, qui investit dans des entreprises issues du secteur de l’énergie, de la distribution et de la finance". Dans le rapport financier 2012 de la holding, il est précisé que ses jetons de présence ont rapporté 77 000 euros brut à l'eurodéputé. Contacté par Sudinfo, Verhofstadt a feint l'étonnement : "Vous me l’apprenez . C'est peut-être la rémunération prévue après l’aval de l’assemblée générale. En tout cas, sachez que je n’ai encore rien reçu. Et si le montant est tel, il faut rappeler qu’il s’agit d’une rémunération brute qui peut être versée notamment en actions" a-t-il déclaré tout en assurant qu'il n'y avait "pas de conflit d’intérêts entre les deux fonctions" d’administrateur et d'eurodéputé. Fin de la polémique 2013.

Mais en avril 2014, nouveau rebondissement : la presse flamande révèle qu'il a touché 130 050 euros brut en 2013 en tant qu'administrateur de la Sofina. Presque le double des revenus 2012. Mieux, en mai 2013, la chaîne néerlandaise RTL Z indique que Verhofstadt cumule "au moins 230 000 euros cette année en plus de son salaire de parlementaire" grâce à ses revenus d'administrateur à la Sofina, mais aussi dans deux autres sociétés : chez l'armateur Exmar et dans un fonds de pension néerlandais APG. Par ailleurs, "Verhofstadt facture ses interventions publiques et discours à 12 500 euros", précise RTL.be. A la suite de la publication de ses montants, l'ancien Premier ministre belge a expliqué que l'information sur ses mandats "a toujours été publique" et qu'il a toujours "respecté les règles".

De fait, sur sa fiche publiée sur le site du parlement, il est bien indiqué qu'il est administrateur des trois sociétés. En outre, la mise à jour de sa fiche précise que depuis cette année, il travaille également pour "Europees Instituut voor Bestuurskunde", c'est-à-dire l'Institut européen d'administration publique, chargé de former les fonctionnaires européens. Si ses activités sont donc publiques, les deux documents, publiés en flamand, ne mentionnent pas les rémunérations. D'où la proposition de Ska Keller de créer un registre listant les revenus annexes.

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann : "Europe, le serment des cinq"

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