Culture du viol : Konbini retire une vidéo
Le site a publié jeudi 24 août en fin de journée un court micro-trottoir d'une minute trente sur les "techniques de drague". Entre quelques répliques bien clichés ("je ne drague pas, je suis une fille", "il faut rester soi-même"), une phrase a particulièrement attiré l'attention de certains twittos. "Faut faire boire la fille un maximum", lâche un jeune homme, qui ajoute quelques secondes plus tard, clairement amusé: "Technique de chien mais technique efficace". A noter que ce jeune homme, comme l'ont fait remarquer plusieurs twittos, apparaît dans une autre vidéo du même format (et citée par Buzzfeed) dans laquelle il expliquait fantasmer sur Marion-Maréchal Le Pen "parce qu'elle est bonne".
Capture d'écran de la vidéo de Konbini, supprimée depuis
Faire boire les filles pour les draguer ? Rapidement, plusieurs twittos, dont l'avocat Maître Eolas et la blogueuse Crêpe Georgette dénoncent la culture du viol sous-jacente dans la vidéo: "Le consentement de la fille n'est plus garanti si elle est ivre. Donc Konbini, vous diffusez une vidéo où en appliquant un tel conseil les hommes peuvent commettre un viol", tacle ainsi la blogueuse féministe. Un tweet accusateur repris quelques centaines de fois, et notamment par la secrétaire d’État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, ce vendredi matin peu après 9 heures.
Quelques heures après sa publication, et la vague de critiques sur Twitter, la vidéo a été supprimée ce vendredi matin des réseaux sociaux, et Konbini a publié des excuses. "Nous avons publié hier une vidéo qui relayait des propos inappropriés. Vous avez été nombreux à nous écrire pour signaler ce contenu. Nous nous excusons auprès de tous ceux que nous avons pu choquer", écrit le site sur Twitter.
Le rédacteur en chef du site, Louis Lepron, a pris la parole ce vendredi après-midi, sur Twitter: "[l'extrait critiqué] va à l'encontre de toutes les idées et valeurs pour lesquelles le média s'est battu ces dernières années, écrit-il. C'est, au-delà d'être un propos choquant, un exemple flagrant de la culture du viol". Et de conclure: "Je tenais vraiment à être clair : nous avons fait une erreur, nous l'assumons, et ça ne se reproduira plus à l'avenir".
Contactée par @si, la rédaction de Konbini a refusé de répondre à nos questions.
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