Côte d'ivoire / Marianne : fausse légende photo ?
Arrêté en avril 2011, par les forces de son rival, Alassane Ouattara, qui avait gagné les élections, Laurent Gbagbo a été livré à la Cour Pénale Internationale (CPI) en novembre de la même année, et il attend toujours d'être jugé.
Le Nouveau Courrier revient sur un article de Marianne intitulé "La justice internationale en procès" qui vient de paraître. L'article souligne que les juges reprochent à Fatou Bensouda, la procureure de la CPI chargée de la mise en accusation de Gbagbo "la faiblesse et l'approximation de son enquête, fondée essentiellement sur des "ouï-dire anonymes tirés de rapports d'ONG, de l'ONU et d'articles de presse". Bref un travail bâclé, dépourvu de "valeur probante forte".
Marianne cite "l’avocat Philippe Currat, secrétaire général du Barreau pénal international à Genève, selon lequel "faute de pouvoir établir clairement sa responsabilité dans les centaines d’actes délictueux, on déclare [Gbagbo] coresponsable de tout."
Le Nouveau Courrier s'étonne de la légende de la photo illustrant l'article : "Dans ce contexte, la légende de la photo tenant lieu d’illustration principale de ce papier – un jeune homme uniquement vêtu d’un caleçon rouge gisant devant une patrouille de militaires attroupés autour d’une Jeep armée – apparaît comme particulièrement curieuse, en ce qu’elle relaie sans douter le «narratif» du bureau du procureur qui n’a justement pas convaincu les juges de la CPI". On peut lire en effet: "Victime d'un massacre planifié – Le corps d’un opposant à l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo gît dans une rue d’Abidjan, le 2 avril 2011. Laurent Gbagbo est soupçonné d’avoir ordonné des exactions de masse, entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, afin de rester au pouvoir, malgré sa défaite électorale".
Le journaliste a retrouvé la légende originale de cette photo signée Emmanuel Braun, de l'agence Reuters (qui suivait la progression des forces de Ouattara) :"Des forces pro-Ouattara attendent. Au premier plan, un homme blessé, le 2 avril, à Abidjan". Et le journaliste souligne qu'il "n’est absolument pas mentionné que c’est «un opposant à l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo".
Il constate : "En réalité, l’observateur attentif a toutes les raisons de croire que le jeune homme (...) est une victime des soldats pro-Ouattara" membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) sous les yeux desquels il agonise : "L’attitude générale des «soldats» qui assistent à l’agonie de l’infortuné laissent à penser qu’il ne s’agit pas d’un des leurs, qu’il soit simple «opposant» civil ou milicien armé."
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