Comptes 2024 : une année en trompe l'oeil
Haut les cœurs ! L'année 2024 d'Arrêt sur images est de nouveau placée sous le signe des bénéfices. De quoi se réjouir ? Pas vraiment. Ce résultat est avant tout un trompe l'œil.
Diversification des sources de revenus
C'est un fait : nous ne pouvons (pour l'instant en tout cas) plus vivre uniquement des abonnements. Ou si, mais à la condition d'augmenter les tarifs, ce que nous avons déjà dû faire à contrecœur face a l'inflation et à l'augmentation de nos coûts qui en a découlé. Ainsi, en 2023, nos tarifs de base sont passés à 5 euros par mois et 50 euros par an. (Un tarif réduit - à 2 euros par mois et 22 euros l'année - existe toujours).
D'où l'embauche de Sophie, qui a augmenté notre masse salariale, mais qui a permis à la fois de soulager la rédaction et le reste de l'équipe sur un métier qui n'est pas le sien - la communication. Le trou catastrophique de l'année précédent a été en grande partie comblée par ses campagnes de dons et d'abonnements, que nous étions bien incapables de mener sérieusement avec nos simples petits bras, il faut bien l'admettre. Aux commentateurs chafouins, je réponds d'avance : oui, aujourd'hui, il s'agit de points vitaux qu'on ne peut plus se permettre de traiter à la légère.
Nous avons aussi décidé de nous essayer la création de produits dérivés, comme nos abonnés ont pu le constater lors de notre anniversaire ou de la fête de l'Huma. Ils le constaterons à nouveau au pavillon des médias libres de la fête de l'Huma, où nous serons à nouveau cette année.
Effet de bord : nos bénéfices ont entraînés le déclenchement de l'intéressement pour les salariés, non négligeable sur le plan comptable.
Sous perfusion malgré tout
Mais ce qui nous met cette année dans le vert, c'est en réalité le Ministère de la culture et ses subventions. Pour la première fois, comme nous vous l'expliquions en 2023, nous avons décidé de demander certaines subventions publiques auxquelles nous avons droit. Comme beaucoup d'autres médias indépendants en ligne, nous avons ainsi bénéficié d'une aide généreuse de 206 414 euros, ce qui entraîne bien entendu une perte totale et à effet immédiat de notre indépendance. Très concrètement : cela va se traduire par une série de portraits élogieux de notre ministre de tutelle, Rachida Dati, rédigés par Élodie Safaris.
Non, évidemment, cela n'aura aucune influence sur l'éditorial. D'autant que l'économie dans laquelle le pays se trouve fait que ces aides sont d'ores et déjà menacées. Certaines d'entre elles sont déjà attaquées. Aucune certitude, donc, qu'elles seront à nouveau accordées. Aucun moyen pour nous de nous reposer dessus.
Dans ce climat, la rédaction continue donc tous les efforts pour ne pas dépendre financièrement des subventions et avoir un modèle économique de nouveau sain. Rendez-vous l'an prochain pour le prochain point.
D'ici là, si vous souhaitez nous soutenir et contribuer à notre indépendance, faites un don défiscalisable !
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