Chirac et la maladie d'Alzheimer
Alzheimer ? C'est ce qu'affirmait hier le Journal du Dimanche (JDD), qui assure que Bernadette Chirac a employé le terme devant un visiteur. Mais la femme de l'ancien président vient de démentir sur Europe 1.
"On me prête des propos que je n’ai jamais tenus. Je suis scandalisée par ce que j’ai lu dans le Journal du dimanche. Et je ne peux pas accepter que l’on insinue cela. Les médecins lui ont dit qu’il n’a pas la maladie d’Alzheimer. Je les crois." Ce matin sur Europe 1, Bernadette Chirac a démenti avec fermeté la double page consacrée par le JDD à la santé de son mari. "Il a 78 ans. Il n’est plus exactement ce qu’il a été, a-t-elle néanmoins reconnu. Il souffre par moments d’un certain nombre de troubles dont on ne sait pas s’ils sont liés à un effet à distance de son petit accident vasculaire cérébral ou au processus normal de vieillissement. Il a des difficultés de marche, de temps en temps. Et d’audition. Il a parfois des troubles de mémoire"
Hier, en Une et dans la double page d'ouverture, le JDD dressait un portrait sombre de l'état de santé de Chirac : "«Fatigué, très vieilli, déclinant», raconte un de ses vieux compagnons, «triste» au sortir d’un entretien avec «l’ombre du grand Chirac que j’ai connu», confie ce proche, devant lequel Bernadette Chirac «a prononcé le mot d’Alzheimer». «Elle nous a dit, devant ma femme et moi, que les médecins ne pouvaient être certains, mais que compte tenu de son AVC et de ses troubles de mémoire, il était question de cette maladie», confie au JDD un très ancien fidèle du président, qui le connaît depuis les années 1960.", écrit le JDD en page3. Alain Minc, conseiller de Sarkozy, avait déjà dénoncé hier le JDD sur RadioJ: "Je pense que c'est une transgression déontologique par rapport à quelque chose dont la France pouvait s'enorgueillir, qui était la protection de la vie privée par rapport à la vie publique. Je trouve ce pas malvenu, je ne comprends pas ça. La France est un des rares pays démocratiques (...) en état jusqu'à présent de protéger la vie privée." "Si Jacques Chirac était président de la République, l'interrogation sur sa santé serait une interrogation légitime, (...) Jacques Chirac est une personne privée. Je trouve cette transgression malvenue" ajoute Minc, cité par l'AFP Le Journal du Dimanche 30 janvier 2011 |
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A noter, dans son édition du 23 janvier, Le Monde faisait peu ou prou le même constat que le JDD, mais sans employer le terme médical fatidique : "Pudiquement, on évoque ses «absences» et la difficulté dans laquelle il se trouverait d'assister pendant de longues heures aux débats. Ses proches témoignent que, selon les moments, l'ancien chef de l'Etat peut porter un regard aigu sur le jeu politique, ou oublier jusqu'au nom de l'actuel premier ministre."
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