Château : non, les Fillon ne sont pas (vraiment) payés en viande fraîche
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Château : non, les Fillon ne sont pas (vraiment) payés en viande fraîche

Une maison ? Non, un château !

Dans notre émission de la semaine consacrée à l’affaire Fillon, la sociologue Monique Pinçon-Charlot dissèque l’attitude du candidat Les Républicains à l’élection présidentielle dont l’épouse Penelope est soupçonnée, suite aux révélations du Canard enchaîné, d’avoir occupé un emploi fictif.

Quand Fillon évoque sa demeure dans la Sarthe sur les plateaux télé, il utilise le mot "maison" plutôt que "château". Et la sociologue de décrypter la désormais célèbre photo de Paris Match qui montre la famille Fillon en son domaine. Notre invitée nous apprend dans la foulée que les Fillon ont un contrat de fermage avec les agriculteurs qui cultivent leurs terres, selon lequel "218 kilos de viande fraiche sont servis chaque année au propriétaire". Pour étayer ses propos, Pinçon-Charlot s’appuie sur un article du Canard enchaîné daté du 4 janvier et signé Hervé Liffran, l’un des auteurs des révélations sur Penelope Fillon.

Ce papier, titré Un château et quelques oubliettes, révèle en effet que le couple a acquis pour 61 000 euros la ferme du Grand domaine de Beaucé avec 7,2 hectares de terre et que "les champs et prairies sont alors mis en fermage auprès d’un couple d’agriculteurs". Selon le contrat, poursuit Liffran, ce couple doit verser chaque année "21 quintaux de blé tendre de qualité saine, loyale et marchande et 218 kilos de viande de bœuf de première qualité, poids vif". Stupeur de notre second invité, l’attaché parlementaire Nicolas Thibault, qui pensait que "ce genre de pratique était réservée au Moyen-âge".

Pour autant, comme le précise à juste titre une abonnée dans le forum de l’émission, les agriculteurs ne viennent pas livrer le blé et la viande chaque année au château des Fillon (ce qui serait grotesque, convenons-en) mais ils leur versent un loyer déterminé "selon les cours du blé et de la viande de l'année tels que fixés par l'arrêté préfectoral après l'avis de la commission consultative des baux ruraux". D'après ce document de la préfecture d’Eure-et-Loir, "jusqu’en 1994, le fermage d’un bail rural était exprimé en quantité de denrées : quintaux de blé fermage, litre de lait, kilos de viande, d’après des barèmes publiés par arrêtés préfectoraux". Les paiements, eux, pouvaient se faire en argent, le montant étant calculé selon le cours des denrées, comme expliqué plus haut. Puis, toujours selon ce document, "à partir de 1995, les fermages sont exprimés en monnaie". Exit des calculs, blé, viande et lait. Et ça colle : les Fillon ont en effet acheté le château et les terres le 17 mai 1993.

>> Ne vous contentez pas de cet extrait : regardez l’émission en entier !

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