Bitcoin : fermeture mystère d'une plateforme
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Bitcoin : fermeture mystère d'une plateforme

Vous aviez acheté des bitcoins sur la plateforme MtGox basée à Tokyo ? Tremblez ! Dans la nuit de lundi à mardi, cette plateforme qui assurait 15% des échanges mondiaux de cette monnaie virtuelle s’est volatilisée après une longue période de bugs qui empêchaient, depuis le 7 février dernier, les détenteurs d’échanger leurs bitcoins en devises classiques. Personne ne sait s’ils pourront ou non récupérer leurs pécules. Les plateformes concurrentes tentent de rassurer leurs utilisateurs tandis que le cours de la monnaie joue – encore – au yoyo.

Si vous hésitez à investir dans le bitcoin, l’actualité risque de vous échauder. En effet, MtGox, l’une des principales plateformes d’échange de cette monnaie virtuelle, vient de baisser le rideau sans que personne ne sache les raisons de cette fermeture ni même si elle rouvrira un jour. L’hypothèse la plus probable reste celle d’un piratage de la plateforme.

Selon La Tribune, "un document intitulé "Ebauche de stratégie de crise", qui semble provenir de la société Mt. Gox elle-même, circule sur le web. Publié par un blogueur qui n'a pas été formellement identifié, le rapport informe que la fermeture du site serait liée à la perte, ou au vol, de 744.408 Bitcoin, soit environ 383 millions de dollars d'après la valeur de la monnaie virtuelle sur les autres plateformes d'échange."

Son ancien PDG, le Français Mark Karpeles expatrié au Japon et à cette heure introuvable, a démenti, lors d’une conversation hier avec un consultant basé à New York et rapportée par la chaîne Fox Business, que ce document soit issu de MtGox, tout en admettant qu’il était plus ou moins légitime. Les autorités japonaises ont assuré, aujourd’hui, suivre de près cette disparition mystère.

"Il y a de mauvais éléments, qui doivent être éliminés"

Que deviennent les comptes de ceux qui ont acheté leurs bitcoins sur MtGox ? C’est l’autre grand mystère. Si les détenteurs gardent leur portefeuille crypté sur le disque dur de leur ordinateur – comme nous vous le racontions ici – ils ne peuvent plus échanger leurs monnaies virtuelles en devises non virtuelles, et ce depuis le 7 février, jour de l’arrêt, selon Le Monde, de toutes transactions sur MtGox. Les portefeuilles sont-ils toujours enregistrés ? Ont-ils été supprimés ? Les bitcoins prétendument volés appartenaient-ils aux détenteurs de comptes ? On l’ignore.

Cette situation a évidemment provoqué la panique dans la communauté des utilisateurs de bitcoins, panique que cherchent à contenir les autres plateformes d’échanges. Toujours selon Le Monde, dans un communiqué commun, six grosses plateformes – dont la chinoise BTC China et l'américaine Coinbase – déplorent "les manquements de MtGox aux critères de base de sécurité et de transparence". Les rivaux de MtGox, représentés par la Bitcoin Foundation, déclarent également que, "à l'instar de toute activité nouvelle, il y a de mauvais éléments qui doivent être éliminés". Une déclaration pas franchement solidaire mais en rien surprenante à en croire Philippe Rodriguez, président de la toute jeune association Bitcoin France, qui assure dans le Huffington post : "il est fort probable que […] quelques acteurs vont disparaître. Probablement les plus faibles au regard de la sélection naturelle des systèmes cryptographiques : c'est-à-dire ceux qui se défendent le moins bien de l'environnement hostile des pirates."

"A l'abri dans les chambres froides"

En France aussi donc, on s’organise pour enrayer la panique. Dans un entretien accordé aux Echos, Gonzague Grandval, patron de Paymium, propriétaire de la plateforme d'échange française Bitcoin-Central, assure avoir relevé son niveau de sécurité : "«Nos serveurs ne donnent plus d'accès direct à des bitcoins», affirme-t-il. Les clefs privées qui servent à signer les transactions en bitcoins sont désormais stockées dans des «cold storages» répartis dans différents coffres de banques traditionnelles". Ces cold storages – littéralement des chambres froides – protègent ainsi les clés en les mettant à l'abri du réseau. D'ailleurs, comme en convient le président de Bitcoin France, "moins vous avez de personnes ou de systèmes informatiques connectés qui connaissent cette clé, plus vous êtes sécurisé". Ces nouvelles mesuresont été prises suite à de nombreuses attaques subies par la plateforme française au printemps dernier. Cette dernière avait été contrainte de fermer pendant cinq mois, mais, assure Grandval, les clients "pouvaient toujours retirer leurs fonds quand ils le souhaitaient".

Sans surprise, l’événement a fait chuter le cours du bitcoin. D’après Le Figaro, "le cours du bitcoin était remonté ce mardi à plus de 500 dollars. Sur MtGox ses dernières cotations l’avaient donné à 135 dollars. Le 4 décembre la monnaie virtuelle avait atteint un cours record de 1 151 dollars."

>> Le bitcoin n’a aucun secret pour vous si vous avez lu la chronique de l’éconaute consacrée à la monnaie virtuelle.

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