C'est un best-seller surprise. L'ouvrage Pourquoi nous devons sortir de l'euro (Porque Devemos Sair do Euro) de João Ferreira do Amaral, 64 ans, docteur en économie, s'est vendu à 7000 exemplaires (important vu la taille du marché potugais) et figure dans les meilleures ventes de livres au Portugal. Il a ainsi lancé le débat sur une sortie de l'Euro et un éventuel retour à la monnaie portugaise, l'escudo.

Publié en avril, le livre est à sa quatrième édition souligne le Wall Street Journal avant de rappeler que le Portugal a adopté l'euro en 1999.

Dans cet ouvrage de 128 pages, Amaral remarque que le peuple portugais n'a pas été consulté quand l'euro a été choisi, il n'y a pas eu de référendum. Revenir à l'escudo qui serait dévalué, restaurerait la compétitivité du Portugal, même si cela risque de provoquer une forte inflation.

Selon lui, l'euro est au service de l'Allemagne qui veut un euro fort.

Dans le dernier sondage sur le sujet, seulement 20% des personnes interrogées souhaitaient que le Portugal sorte de l'euro.

Un succès étonnant pour cet essai alors que la majorité des partis politiques portugais sont favorables à l'euro. Surtout, il a provoqué de nombreuses réactions.

Ainsi, le Premier ministre Pedro Passos Coelho pense que quitter l'euro provoquerait un désastre. Seul le Parti Communiste portugais a pris position contre l'euro notait DN Economia en mars dernier. Idem pour le président de la Cour Suprême portugaise Luís António Noronha Nascimento, qui en mai a appelé le Portugal et les pays d'Europe du Sud à sortir de l'euro, considérant que la fracture avec les pays de l'Europe du Nord ne cesse de grandir.

Le 4 mai, le magazine portugais l'Espresso publie une interview d'Amaral.

Dans une interview, Amaral explique les réticences à sortir de l'euro par la peur : "Personne n'est jamais sorti de l'euro et les gens ont peur de ce qui peut arriver. Surtout les gens qui ont des placements en euros craignent que la valeur de ces dépôts soit réduite si nous revenons à une monnaie nationale." Il ajoute que la Communauté européenne "y gagnerait, parce qu'elle verrait ainsi disparaître un facteur d'instabilité de la zone euro."

Amaral ajoute qu'à son avis, d'autres forces poltiques sont favorables à une sortie de l'euro, mais n'osent pas le dire, de peur d'être accusées d'avoir provoqué la panique sur les marchés financiers. Amaral évoque même le risque que si la crise continue, le Portugal soit de toute façon contraint de sortir de l'euro.