Belgique / agression : omerta de la presse ?
Accusations d'antisémitisme, problème du bilinguisme, et omerta présumée de la presse, dans un même fait-divers. En Belgique, une femme qui vit avec une ancienne joueuse de tennis israélienne dit avoir été agressée dans son appartement pour des motifs antisémites. La victime a été hospitalisée pendant 15 jours. Sa compagne a tenté de porter plainte, mais la police flamande aurait d'abord refusé d'enregistrer sa déposition car elle ne parle que français. La police dément, le ministère de l'Intérieur enquête.
Agression antisémite ? C'est ce que révèle le 24 juin, le journal Le Peuple. Cindy Meul et une ex-championne israélienne de tennis, Ruth Sverdloff, se sont installées dans un appartement d'Aertselaar dans la région d'Anvers, le 1er mai dernier, en fixant à l'extérieur de la porte un emblème juif traditionnel. Dans la nuit du 4 au 5 mai, les deux femmes disent avoir été "réveillées par des coups violents sur la porte au cri de Ouvrez! Les Juifs ne peuvent vivre ici ! Sales Juifs ! Le couple a reconnu des voisins de palier ainsi que ceux du rez-de-chaussée". |
Sverdloff décide d'aller porter plainte au commissariat d’Aertselaar. Selon Le Peuple, journal crée par l'avocat des deux femmes, les policiers auraient refusé de prendre sa déposition car elle ne parle pas néerlandais (seulement anglais, français et hébreu alors que sa compagne est flamande). Toujours selon le quotidien, les insultes nocturnes ont continué jusqu'au 24 mai, date d'une véritable agression physique contre Meul. Dans la matinée du 24 juin entendant frapper, Meul ouvre la porte et se retrouve couverte de coups de poings et de pieds. Nez cassé, traumatismes à la tête etc... aux cris, dit-elle, de "on vient finir ce que les nazis ont commencé".
Rentrée chez elle, Sverdloff raconte avoir vu une inspectrice de police rire avec deux jeunes voisins, présentés comme ses agresseurs par la victime. Elle assure que la police n'a pas fait de constat, malgré ses blessures. Elle sera hospitalisée 15 jours. Munie du certificat médical de l'hôpital, Sverdloff, la compagne de la victime, tente de porter plainte, nouveau refus signale le blogueur Marcel Sel. Avec le même motif : elle parle français, et pas néerlandais.
Le Soir lundi 1er juin 2013
L'information est reprise dans la presse israélienne, mais pas en Belgique, mis à part une dépêche de l'agence Belga, le 24 juin, visible sur le site de l'hebdo Le Vif, version belge de l'Express.
L'inspecteur général de la zone de police, cité par Belga, déclare : "Nous n'avons par reçu de plaintes de la sorte. Par contre, les voisins du couple ont déjà porté plainte 4 ou 5 fois pour tapage nocturne mais nous avons tenté de résoudre cela à l'amiable." Selon lui, la victime de la bagarre n'aurait pas souhaité se faire soigner ou déclarer les faits. "Depuis nous l'avons de nouveau invitée à déposer plainte mais elle ne l'a toujours pas fait".
Côté politiques, les deux femmes ont été reçues, la semaine dernière, par le maire d'Anvers, le populiste Bart de Wever, qui a demandé une copie de la plainte à la police. De plus, signale le Soir, la ministre de l'Intérieur a demandé une enquête.
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