Brève

Babu, le "héros du métro", avait bu (Le Parisien)

La rédaction

24 octobre 2011 Maj: 24 octobre 2011

Babu, cet Indien mort électrocuté dans le métro le 4 octobre, pourrait bien ne pas être ce "héros du métro" auquel Le Parisien avait consacré un long portrait. Quelques jours après sa mort, l'histoire idéale de cet homme, présenté comme étant mort en essayant de protéger une jeune femme, était déjà largement remise en cause. Et l'expertise toxicologique requise par le Parquet indique que Babu était ivre.

Babu, un "héros" pas si héroïque ? L'expertise toxicologique demandée par le parquet de Paris révèle que Babu "avait plus de 2g d’alcool dans le sang au moment de son décès", selon une source proche de l’affaire, citée par Le Parisien (accès payant). Le taux précis relevé s’élève à 2,4g. Plusieurs de ses amis avaient reconnu avoir bu des bières avec lui quelques instants avant de descendre dans le métro."

Voilà qui ne cadre décidément pas avec l'action chevaleresque décrite au départ par Le Parisien (et saluée par les ministres des Transports et de la Culture) : Babu était censé être mort électrocuté, poussé sur les rails du métro, après avoir tenté de secourir une jeune femme, qui se faisait voler son téléphone portable.

Le 7 octobre, déjà, il était apparu au cours de l'enquête que c'était Babu qui avait porté le premier coup contre Mohammed F., présenté comme "l'agresseur" par Le Parisien, et qu'aucun téléphone n'avait été volé.

On apprend donc aujourd'hui que l'homme était ivre, c'est en tous cas ce qu'affirme l'avocat de Mohammed F. : "Une personne qui se présente comme un témoin direct des faits m'a indiqué que mon client avait eu affaire à un homme en état d’ivresse manifeste. J’ai demandé à ce qu’elle soit entendue par la justice. Je suis également sur le point de faire témoigner une femme, présentée comme ayant été importunée par mon client et qui n’est autre qu’une amie à lui."

Devant ces développements, l'attitude du Parisien est ambiguë. il a bien sûr relayé les nouveaux éléments de l'enquête dès le 7 octobre, mais en continuant à employer le terme d'"agresseur" pour caractériser Mohammed F. Et aujourd'hui, si le quotidien ne fait plus de Babu un "héros du métro" , il le qualifie encore de "victime", et non d'agresseur.

(Noëmie Le Goff)