Autodafé de La Tribune
La une de La Tribune d'aujourd'hui 30 janvier 2012, dernière parution papier de ce quotidien qui désormais n'aura plus qu'une édition numérique - nous montre une feuille noire en train de prendre feu. Cette une, qui selon France Inter avait été refusée par la direction du journal mais imposée par la rédaction - fait référence aux autodafés.
Ceux de l'Inquisition, ainsi définis par le Trésor de la Langue française informatisé : "Cérémonie expiatoire au cours de laquelle étaient lues et exécutées les sentences prononcées par l'Inquisition (princ. en Espagne et dans l'empire espagnol de la fin du XVe s. au début du XIXe s. mais surtout au XVIe s.), qui, le plus souvent, condamnait à périr par le feu les hérétiques, les juifs et plus généralement toute personne déclarée coupable d'avoir enfreint les lois religieuses".
Mais aussi et surtout ceux des nazis qui brûlèrent en 1933 les livres de Stefan Zweig, Sigmund Freud, Bertold Brecht, Heinrich Mann et tant d'autres.
Le point d'auto-ignition du papier - c'est-à-dire la température à laquelle il s'enflamme sans besoin d'une flamme extérieure - se situe à 233 degrés Celsius, soit 451° Farenheit.
Farenheit 451 est le titre d'un roman de Ray Bradbury publié en 1953, dont l'action se déroule au sein d'une société où règne un bonheur soi-disant parfait gouvernée par la consommation et l'absence de réflexion.
La référence iconographique est claire, et les mots également qui peuvent rappeler le "Bonjour chez vous !" de la série télévisée Le Prisonnier avec Patrick McGoohan, captif d'un monde lui aussi apparemment parfait, et en vérité absolument totalitaire.
L'occasion de lire ma chronique intitulée Reflet dans un globe d'or où il est question du Prisonnier, entre autres.
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