Aubry / Rumeurs : Internet et "années trente" (Joffrin)
Joffrin s'en prend au passage à Internet -sur lequel les rumeurs se seraient d'abord répandues-, fustigeant "une idéologie libertaire à la fois sympathique et irresponsable" et "l’absence quasi-totale de régulation sur le Net" : "Nous sommes revenus à la glauque irresponsabilité des années trente, quand proliféraient les pamphlets orduriers et les feuilles de chantage. Même numérisée, la boue reste de la boue. Or si la législation pose le principe de la liberté d’expression, elle proscrit aussi son abus, qui est constitué en cas de diffamation ou d’injure publique, sur le Net ou ailleurs. La législation doit s’appliquer (intelligemment) à tous ceux qui s’expriment publiquement, seraient-ils dissimulés derrière des ordinateurs, à l’abri d’un anonymat qu’on avait pourtant pris l’habitude, depuis l’ancienne expérience de l'Occupation et de son torrent de dénonciations aveugles, de stigmatiser. Trop souvent le pépiement du tweet se ramène au croassement d’un vol de corbeaux. Dans ce domaine comme dans les autres, c’est la loi qui libère et c’est la liberté sans principe qui opprime."
Peut-être le contrat de travail des directeurs de L'Obs prévoit-il un nombre réglementaire d'interventions fustigeant Internet. On se souvient que pour Denis Olivennes, prédecesseur de Joffrin, Internet était "le tout à l'égoût" de la démocratie. Comment les médias traditionnels se sont-ils emparés de ces rumeurs? C'est ce qu'analyse notre observatoire dominical.
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