Attentats : le CSA convoque les médias... pour rien ? (Télérama)
Brève

Attentats : le CSA convoque les médias... pour rien ? (Télérama)

"Tout ça pour ça !" Télérama rend compte aujourd’hui de la réunion organisée jeudi au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avec les responsables des chaînes de télé et de radio suite à la couverture médiatique des actes terroristes de la semaine passée. Conclusion : quatre heures de discussions où il apparaît que les médias concernés n’ont pas grand-chose à se reprocher.

Convocation ou simple réunion ? Lundi, quand le CSA annonce vouloir "convier les télévisions et les radios assurant une fonction d'information à une réflexion commune sur les questions et les difficultés qui ont pu être soulevées par l'accomplissement de leur mission", Le Monde n’hésite pas à titrer sur cette convocation des médias dont certains n’ont pas été exempts de critiques sur leur manière de traiter l’information pendant les actes terroristes de la semaine dernière. C’est le cas notamment de BFMTV accusé par la femme d’un des otages du magasin casher de la Porte de Vincennes d’avoir mis en danger la vie de son compagnon comme nous racontions ici. Citons également les remplissages et fausses pistes repérés sur @si pour la seule journée de vendredi, la diffusion - ou non - des arguments du terroriste Amedy Coulibaly ou encore la publication des images montrant le policier Ahmed Merabet abattu par un des frères Kouachi. Objet de cette réunion organisée hier selon le communiqué du CSA : examiner, "dans le cadre de ses pouvoirs de contrôle, contradictoirement, les manquements qu’auraient pu commettre certains de ces médias". On pouvait donc s’attendre à un remontage de bretelles en règle.

Même pas ! Comme le raconte Télérama (qui n'a pas assisté à cette réunion mais a recueilli les récits de certains participants, au nombre de quarante dont "les présidents, les directeurs, les directeurs de l’information, les chargés des relations institutionnelles" des radios et télés) l’échange fut une longue discussion de quatre heures organisée "non pas dans un but de confrontation, mais pour partager ses expériences" comme le souligne le directeur de la rédaction de France 24 Marc Saikali.

De son côté, le directeur d’Europe 1 Fabien Namias raconte qu’Olivier Schrameck, patron du CSA, "a donné la parole à chacun des présents. Il n’y a eu aucune remontrance, ni aucune interpellation directe". Le directeur délégué aux antennes et aux programmes de Radio France Frédéric Schlesinger considère pour sa part que ce fut un "brainstorming de haute tenue". Un avis qui contraste avec celui d'un autre intervenant resté anonyme et qui juge cette réunion comme "un entre-soi assez étrange, en total décalage avec la semaine folle que nous venions tous de vivre."

Mais de quoi a-t-on parlé au juste ? Selon la dépêche AFP, "la réunion a débuté par une présentation des séquences de cette couverture médiatique par le CSA, de la diffusion d'images de policiers à la traque, en passant par la prise d'otage, l'assaut ou le dénouement [...]. Le rôle des consultants en plateau, le contact direct des journalistes avec les preneurs d'otages, le floutage et les risques de scénarisation, ont également été évoqués, sans oublier le rôle du direct et l'acquisition d'images privées." Mais, à en croire Télérama, il fut aussi question... des autres coupables. Par exemple, Namias s’est demandé "que faire quand un élu dérape". Il faisait alors référence au député Yves Albarello qui a, "sur l’antenne d’Europe1, révélé la présence de la personne cachée dans l’entreprise où s’étaient réfugiés les frères Kouachi. C’est notre responsabilité puisque ça s’est passé sur notre antenne ; mais c’est une responsabilité qui nous échappe aussi, car elle appartient à la personne qui prononce ces phrases".

Télérama souligne également que "les uns et les autres ont pointé le manque d’interlocuteur unique du côté des autorités et des policiers peu organisés dans leurs relations aux médias". Un constat établi également par Hervé Béroud, le directeur de la rédaction deBFMTV, cité dans la dépêche AFP, tout en se défendant de "vouloir jeter la pierre aux autorités". Béroud raconte que c'est lui qui a donné les numéros de téléphone des patrons de TF1, France 2 et iTélé aux policiers au moment où ces derniers demandaient d'arrêter les images en direct du magasin de Vincennes. Enfin, autre coupable égratigné par les médias selon Télérama : les réseaux sociaux. Conclusion sur Twitter du journaliste de Rue89 David Perrotin qui listait lundi les cinq erreurs des médias (et leur défense) : "c’est la faute aux policiers, aux politiques et à Twitter".

De son côté, dans un nouveau communiqué publié hier à l’issue de la réunion, le CSA a "vivement apprécié le caractère concret et confiant du large échange d’informations et d’analyses auquel l’ensemble des participants a contribué". Le Conseil ajoute rendre ses conclusions durant la première quinzaine du mois de février.

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