Hier soir, un homme a tenté à plusieurs reprises de renverser avec son 4x4 des personnes devant le lieu de culte. L'automobiliste "a heurté à plusieurs reprises les plots et barrières placés en protection de la mosquée, a expliqué la Préfecture de police de Paris, dans un communiqué qui précise : "ne parvenant pas à passer les obstacles, le conducteur du véhicule a poursuivi sa course, percuté un terre-plein, puis a pris la fuite." Personne n'a été blessé. L'assaillant a été interpellé peu après à son domicile et aurait tenu des "propos confus en référence aux attentats" jihadistes de 2015 en France. L'homme fait l'objet d'un suivi psychiatrique.

"Tentative de meurtre ou attentat manqué ? Fait divers ou acte à caractère terroriste ?" s'interroge Le Monde. Si les motivations de l'assaillant restent floues, celui-ci semblant ne pas avoir "toutes ses facultés mentales", en revanche le caractère volontaire de l'attaque ne paraît pas faire de doute. Or les titres de certains articles laissent penser qu'il s'agit un accident. Ainsi le site de France Info titre "Créteil : un homme arrêté après avoir percuté en voiture les barrières de protection de la mosquée", le caractère intentionnel de l'agression n'apparaît que dans le corps de l'article.

France Info 29/06/2017

Idem du côté du site web de BFM TV, pour qui "une voiture percute les barrières de sécurité de la mosquée de Créteil". Cette formulation est en fait celle du titre de la dépêche AFP, également reprise par La Voix du Nord. Une présentation prudente qui permet de ne pas préjuger des intentions de l'assaillant, quitte à escamoter celle des fidèles visés.

Quant aux chaînes d'information en continu, elles ne se sont pas précipitées sur l'affaire, comme elles le font parfois pour d'autres attaques. BFM TV, par exemple, ne l'a pas du tout évoquée. Sur CNews, seul un bandeau apparu brièvement vers 6 heures ce matin en faisait état. Les présentateurs n'ont pas abordé le sujet.

L'occasion de relire notre article : "London Bridge et Mosquée: deux attentats, deux traitements"

(Par Hélène Assekour avec Emilien Diaz)