C'est classique, une soirée d'élections donne toujours lieu à la valse des plateaux-réactions. Et celle de dimanche dans le Land du Nord-Est de l'Allemagne, le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (MeckPomm pour les intimes), n'a pas fait exception. Avec une particularité "bizarre", relève le site de l'hebdomadaire Focus : aucun représentant du parti d'extrême-droite allemand AfD (Alternative pour l'Allemagne) n'était présent sur le plateau de la "Berliner Runde", émission politique de la chaîne publique ARD. Pourtant, avec 20,8% des voix, l'AfD est passée devant la CDU (le parti conservateur d'Angela Merkel). La présentatrice Tina Hassel a justifié cette absence en expliquant que seuls les porte-parole des différents partis représentés au Bundestag, l'Assemblée fédérale allemande - dans laquelle l'AfD n'a pas encore fait son entrée - étaient invités.

"Tous contre une!", Frankfurter Allgemeine Zeitung, 4 septembre 2016

L'AfD a tout de même été évoquée au cours de l'émission - mais seulement "à la marge", note le journaliste médias Michael Hanfeld du quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Autrement dit : quelle que soit la question posée par la présentatrice, le thème des réfugiés a été évoqué en boucle, même si le mot "AfD" n'est que rarement prononcé. A peine montre-t-on une (courte) déclaration de la porte-parole de l'AfD Frauke Petry, un "gagnant largement absent" selon Hanfeld. "Ils [les invités de la "Berliner Runde", ndlr] parlent sans interruption de la politique des réfugiés, alors qu'il n'y a vraiment pas de raison d'en parler, car elle ne joue aucun rôle en Mecklenburg-Vorpommern, où très peu de réfugiés sont logés", écrit Hanfeld.

Plateau de la Berliner Runde.
Partis, de gauche à droite : les Verts, die Linke, la SPD, la CDU, la CSU (chrétiens-sociaux de Bavière)