Accident mine : "un assassinat" (syndicat turc)
Brève

Accident mine : "un assassinat" (syndicat turc)

Le bilan de la catastrophe minière en Turquie ne cesse d'augmenter. Jeudi matin le ministre de l'énergie annonçait 282 morts, tandis que l'opposition dénonce les effets pervers de la privatisation, et l'attitude du gouvernement face à l'insécurité dans les mines. Et le Premier ministre venu sur place a été hué par les mineurs et leurs familles.

Bientôt 300 morts à la suite de l'explosion qui a ravagé mardi la mine de charbon de Soma, au sud d'Istanbul.

Alors que les syndicats et l'opposition dénonçent l'insécurité régnant dans les mines turques, le ministre du travail a répondu que la mine de Soma avait été inspectée huit fois au cours des quatre dernières années selon le quotidien turc Zaman.

Trois semaines avant cet accident, le parlement a refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition ont soumis des propositions qui ont toutes été refusées par l'AKP, le parti majoritaire de la justice et du développement.

L'un des députés de l'opposition, Aykan Erdemir souligne que la Turquie n'a toujours pas signé la convention ILO (International Labour Organization) sur la sécurité dans les mines, alors que cette convention date de juin 1995.

Lorsque le Premier ministre Erdogan s'est rendu à Soma hier, il a été très mal reçu, et des habitants ont frappé sa voiture à coups de pieds, tandis que d'autres jetaient des pierres, malgré la présence de nombreux policiers.

Le drame fait bien sûr la Une de toute la presse turque, qui affiche des bilans rapidementdémentis, au fur et à mesure que les secours remontent de nouvelles victimes.

"Ce n'est pas un accident, c'est un assassinat" dénonce, sur son site, la confédération des syndicats de la fonction publique (KESK) en appellant tous les Turcs à observer trois minutes de silence sur leur lieu de travail ce jeudi, en s'habillant en noir ou en portant un ruban de tissu noir.

Le syndicat y voit les effets pervers de la privatisation : Privatisée, la mine avait été rachetée par Soma Holding. «Quand l’Etat gérait cette mine, elle produisait une tonne de charbon à 130 dollars, alors que nous produisons la même quantité pour seulement 24 dollars», se vantait ily a deux ans Alp Gürkan, le PDG de cette société, dans une interview publiée par le quotidien Hürriyet. L’homme d’affaires est un proche de l’AKP," le parti d'Erdigan au pouvoir, rappelle le correspondant de Libération.

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