110 interpellations à Paris : presque rien dans la presse
Passé à l'as. Ce lundi, la plupart des journaux n'ont pas traité du tout, ou bien seulement sous forme de brève, cette information : 110 personnes ont été interpellées pour "dégradations de biens publics et de biens privés" lors d'une manifestation anticarcérale aux abords de la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement. L'Information a été pourtant relayée par l'AFP, qui a diffusé une dépêche à 20h59, dimanche soir. Certes tard, mais pas trop non plus pour écrire un véritable article, voire passer quelques coups de fil à des contacts, sur leurs portables, lorsqu'on est journaliste spécialisé.
Or, ce lundi matin, presque rien dans la presse quotidienne nationale sur ce sujet. Le Parisien et Libération ne le traitent que sous forme de brèves. Le Parisien donne toutefois un peu plus d'info que la simple dépêche. Pas une ligne dans Le Monde. Quant à France 2, au 13 heures, aucun sujet, ni même une simple brève prononcée par la présentatrice.
Selon l'AFP, il s'agissait d'une marche autorisée, "contre l'enfermement et en solidarité avec les personnes incarcérées à la prison de la Santé". La manifestation, ont expliqué certains participants à l'AFP, était une "manifestation concert" organisée par différents collectifs anticarcéraux, qui a réuni environ 200 personnes. "On était entre (les métros) Glacière et Denfert-Rochereau, quand le camion sono a dévié d'une dizaine de mètres de l'itinéraire prévu", a expliqué l'un d'eux, sous couvert d'anonymat. "Les policiers ont alors encerclé tout le monde et ont commencé à nous fouiller, cela a duré trois heures". Sud Etudiant, qui participait à la manifestation, dénonce une "opération policière proprement scandaleuse".
Le traitement de cette info dans Libération : une simple brève, reprise de l'AFP.
Les sites de presse, en revanche, ont traité l'information, pas seulement en reprenant la dépêche. "Arrestation hors norme", pour Le Parisien.fr.. "L'appel avait été mystérieusement relayé la veille, samedi, lors du "No Sarkozy Day", précise encore le site. Le Monde.fr, aussi, développe l'information. Et interviewe la préfecture qui détaille les faits reprochés aux manifestants : "une fusée de détresse marine a été tirée par un manifestant vers la vitre d'un appartement, et d'autres avaient enfilé des cagoules". Sur les cent dix manifestants interpellés, soixante et un ont été placés en garde à vue et ont passé la nuit dans trois commissariats de la capitale, précise le site.
Contacé par @si, Le Monde n'a pas donné d'explication. Les rédacteurs en chef du 13h de France 2 n'étaient pas joignables.
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