Têtes nouvelles
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Têtes nouvelles

Enfin du neuf. Deux nouveaux partis politiques. Deux pour le prix d'un.

 L'un ("Nouvelle donne", traduction française du "new deal" de Roosevelt) vient de faire sécession du PS, sous la bannière de Pierre Larrouturou, "inventeur de la semaine de quatre jours", comme le présente Patrick Cohen. L'autre, dirigé par l'entreprenaute Denis Payre, sent fort le pigeon. Attention, nouvelles têtes dans les lucarnes : tous deux ont manifestement leurs introductions auprès des médias publics. Denis Payre était hier soir face à Montebourg sur France 2. Les figures médiatiques de "Nouvelle donne" (Bruno Gaccio, ex-parolier des Guignols, et Isabelle Maurer,la-chômeuse-alsacienne-qui-a-séché Copé)étaient quelques heures plus tôt sur le plateau d'Anne-Sophie Lapix.

En apparence, si l'on n'écoute que la musique, les deux petits nouveaux, rassemblés vendredi matin en serre-livres symétriques autour du micro de Patrick Cohen, chantent la même chanson toute fraîche, toute neuve. Il faut se remuer, que diable. Tout changer. Etre audacieux. Inventifs. Bouger les choses. Abandonner les vieilles lunes. Tenter des solutions nouvelles. Regarder ce qui marche à l'étranger. Mélodie irrésistible. Qui pourrait être contre ? Qui pourrait s'arc-bouter sur des vieilles lunes, et refuser par principe les "solutions nouvelles" ? De nouvelles figures, qui répondent à l'irrépressible besoin de "frais" des émissions de radio et de télé. Du sang neuf, que diable ! En réalité, après écoute attentive, les deux petits nouveaux reconstituent sagement le débat classique de la gauche et de la droite parlementaires, sur la durée du travail, par exemple. Car tous deux restent dans le champ du débat "légitime". Pas un des deux, par exemple, ne préconise de sortir de l'euro, ce qui limite leurs marges d'intervention.

Quel avenir pour les petits nouveaux ? Politiquement, aucun. Aussi longtemps que les partis parlementaires bénéficieront de l'essentiel des subventions publiques, ils verrouilleront la place pour se préserver de nouveaux arrivants. Reste en effet le rafraichissant courant d'air médiatique. Mais pourquoi les politiques traditionnels n'appliquent-ils pas les solutions que vous préconisez ? demande Cohen. Alors Larroutrou : "Je ne comprends pas. Quand je vais voir Ayrault, il me dit qu'il n'en peut plus d'annoncer le retour de la croissance, il me raconte qu'il a dû taper du poing sur la table pour que le président parle de l'Europe". Cohen : "ah oui, il parle comme ça, Jean-Marc Ayrault ?" Faute de mieux, on apprend des choses.

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