Angot-Rousseau : "Les violences faites aux femmes systématiquement traitées comme un spectacle"

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Sandrine Rousseau, Clémentine Autain et Lauren Bastide débattent

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Comment parler des violences sexuelles ? Cette semaine, deux émissions grand public ont tenté de le faire. Dans On n'est pas couché, Sandrine Rousseau, l'une des accusatrices de Denis Baupin, a été malmenée. Et dans Dossier Tabou, (M6) la question a été principalement traitée sous l'angle d'un phénomène nouveau, et plutôt circonscrit selon l'émission à certains quartiers. Comment rendre visible ce qui a longtemps été occulté ? Pour en discuter: Sandrine Rousseau, ancienne secrétaire nationale adjointe d'Europe-écologie les Verts, Clémentine Autain, députée de la France insoumise et militante féministe, et Lauren Bastide, journaliste et porte-parole du collectif Prenons la Une.

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Acte 1

Retour sur On n'est pas couché animé par Laurent Ruquier : Sandrine Rousseau appréhendait son passage dans l'émission, mais y voyait une occasion de toucher un public plus large. Pour Lauren Bastide, la séquence est révélatrice de la façon dont les médias traitent les violences faites aux femmes, en en faisant un spectacle. Pour Clémentine Autain, la position de Christine Angot et de Yann Moix renvoie les victimes à des histoires individuelles, alors que la question relève du politique. Lauren Bastide rappelle que Prenons la Une a créé une charte pour que les journalistes traitent la question comme un fait de société, et notamment en prêtant attention au vocabulaire utilisé.

Acte 2

Dans On n'est pas couché, Christine Angot critiquait un documentaire sur le viol diffusé par France 2 dans Infrarouge, et auquel Clémentine Autain a participé, notamment pour son décor de grenier dévasté. Autain assume le choix de la réalisatrice : «c'est bien un acte qui détruit». Bastide voit dans ce passage un témoignage brut de femme, «seule façon valable de parler des violences faites aux femmes.» Autain revient sur son choix de témoigner, que certaines personnes de son entourage ont tenté de dissuader : il ne s'agissait pas pour elle de parler de son intimité, mais d'un fait social.

Acte 3

Dans l'épisode de Dossier Tabou présenté par Bernard de la Villardière diffusé dimanche, le harcèlement de rue est présenté comme un phénomène récent, propre aux banlieues populaires. On y revient sur l'affaire du PMU de Sevran, qu'un reportage du 20 heures de France 2 présentait comme "interdit aux femmes". Le Bondy Blog avait mené une contre-enquête. Sandrine Rousseau rappelle que le harcèlement de rue n'est pas nouveau, et qu'il existe partout où il y a des regroupements d'hommes. Pour Bastide, les médias participent de la culture du viol, par exemple lorsque sur le plateau de Thierry Ardisson, Laurent Baffie soulève la jupe de Nolwenn Leroy, le transformant en geste anodin.



Acte 4

Le harcèlement de rue a commencé à être médiatisé après la vidéo d'une étudiante belge, Sofie Peeters, qui a ensuite mené à la mise en place d'amendes contre le harcèlement sexiste. Alors que la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa souhaite elle aussi créer une infraction de harcèlement de rue, Clémentine Autain dénonce le manque de moyens alloués à la prévention des violences sexuelles et à la justice. La proposition de pénalisation du harcèlement de rue a été décriée par Natacha Polony et Franz-Olivier Giesbert dans Les Terriens du Dimanche. Pour Lauren Bastide, cette séquence montre que le problème reste non traité par les médias, qui devraient analyser le harcèlement de rue comme participant du statut social inférieur des femmes.

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