7 octobre : L'horreur par intermédiaires
chronique

7 octobre : L'horreur par intermédiaires

Ces images, nous ne les verrons pas. Nous ne verrons pas ce que voient, horrifiés, nos consoeurs et confrères de la presse internationale. Nous ne verrons pas ces vidéos, issues des GoPros des assaillants du Hamas du 7 octobre, ou des smartphones des victimes israéliennes, ou encore de caméras de surveillance, que l'Armée israélienne a projetées, "sans montage". Il nous faut donc nous contenter de ce qu'en racontent ceux qui les ont vues, ici ou . Conducteurs au volant, vieillards, nouveaux nés, père devant ses deux enfants, teufeurs, et un chien : tous abattus à bout portant, parfois achevés sous les applaudissements. Appel d'un assaillant à son père : "papa, regarde ton WhatsApp, j'ai tué dix Juifs.  Dix Juifs de mes mains. Sois fier de moi !"

Nous sommes appelés à  croire les mots de ceux qui ont vu, à regarder par leurs yeux, à contempler ces photos de l'assistance, aussi longtemps que nous le souhaitons, à nous identifier à leur sidération, dans leur amphithéâtre. On nous préserve du voyeurisme. Ne me demandez pas si c'est bien, si c'est vertueux, s'il aurait mieux valu montrer l'horreur directement, sans intermédiaires, si Tsahal a choisi de préserver la dignité humaine au détriment de l'efficacité visuelle, ou si au contraire c'est par l'exhibition indirecte qu'elle sera plus efficace.  Je les regarde regarder. Je n'oublie pas l'horreur d'en face, dans ses gravats, dans les hôpitaux privés d'électricité, filmée sans intermédiaires, par les journalistes survivants.

A mesure que s'éloigne le choc du 7 octobre, retrouvent droit de cité, heureusement, des paroles plus sages, allant déterrer en profondeur les racines de la guerre. Si vous l'avez manqué, je vous recommande l'intervention du député MODEM Jean-Louis Bourlanges, au cours du débat de l'Assemblée, hier lundi (devant un  hémicycle aux trois quarts vide comme un lundi ordinaire, remarquons-le en passant).

Le blog Obsessions est publié sous la seule responsabilité de Daniel Schneidermann, sans relecture préalable de la rédaction en chef d'Arrêt sur images.

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