Présidentielle, l'illusion théâtrale
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Présidentielle, l'illusion théâtrale

Alors, l'âge de la retraite ? Sera-ce les 60 ans de Mélenchon ? Les 62 ans de Hidalgo ? Les 65 ans de Macron et Pécresse ? Hosannah, la campagne semble avoir enfin commencé. On va pouvoir discuter programme contre programme. Quand Sa Majesté Manu l'aura décidé, bien entendu. D'ici là, on s'agite. On mouline dans le vide. Pour le dire plus aimablement, on crée, dans le consentement général, de l'illusion théâtrale. On fait surtout semblant de croire au sérieux des programmes. Car c'est bien évident, dès le lendemain de la présidentielle française, les nuages du Covid et de la guerre se dissiperont, laissant aimablement la démocratie française reprendre son cours au point exact où elle s'est mise en pause depuis le début du premier confinement.

Des candidats qui s'agitent ainsi, de plateau en plateau –  comme, hier, Pécresse et Zemmour – dans l'ébriété des promesses et des joutes, combien sont-ils à avoir compris qu'ils n'étaient plus dans la politique, que nous ne nous trouvions plus dans la politique, mais que nous étions entrés, depuis le 24 février, dans l'Histoire ? Combien sont-ils à croire ce qu'ils voient et non, comme Zemmour, à "voir ce qu'ils croient" ? Ils sont deux, à mon sens, à en donner le sentiment, par la prudence et le scrupule de leur parole : Macron et Mélenchon. De par ses contacts quotidiens avec Poutine, il est probable que Macron a pris la dimension du personnage, ce qui l'a amené, après une conversation, à laisser fuiter que "le pire est devant nous"Quant à Mélenchon, il suffit de le voir freiner de toutes ses forces contre les livraisons d'armes à l'Ukraine, explicitement, implicitement, frontalement, en biais, en marche avant, en marche arrière, pour prendre la mesure de ce qu'il mesure lui-même : que chaque mot mal ajusté est porteur de son poids de désastres immédiats.

En attendant, oui, ils font de la politique. Mélenchon, impavide, promet la retraite à 60 ans. Macron, en plein regain de la pandémie, alors que rien n'est terminé, supprime les masques dans les lieux publics, et se refuse à parler de sobriété pour résoudre l'insoluble question, qu'il va pourtant bien falloir résoudre, du pétrole et du gaz russes. On ne va tout de même pas forcer l'électeur à l'insoutenable violence de porter masque et pull. Quant à se limiter à 110 à l'heure sur l'autoroute, vous n'y pensez pas. Ils font de la politique, la nécessité électorale étant ce qu'elle est, mais ils savent.


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