Laurence Haim, du point de vue de Mme Robinson
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Laurence Haim, du point de vue de Mme Robinson

Il pleut sur La Havane. Dans l'embrasure de la porte d'Air Force One, la silhouette d'Obama

ouvre un parapluie. iTélé retransmet en direct l'atterrissage historique du premier président US en exercice visitant Cuba depuis 1928. Pas BFMTV, étrangement, qui n'interrompt pas la rediffusion d'une longue interview de Marion Maréchal-Le Pen. BFMTV est pourtant la chaîne du direct. Priorité au direct. C'est écrit partout sur la chaîne. Mais cette règle d'or a ses exceptions : l'arrivée d'Obama à La Havane, événement que BFMTV, comme les autres, qualifie pourtant d'historique, mais sans doute historique pour les autres. Il faut croire qu'ils ont pensé que Maréchal-Le Pen ferait davantage d'audience que l'atterrissage d'Obama à La Havane.

Et puis, à iTélé, ils ont Laurence Haim. Pendant que l'on guette par la porte ouverte, Haim crache tout ce qu'elle sait sur la famille d'Obama, depuis trois générations. Surtout sur la belle-mère d'Obama, Mme Robinson. Laurence Haim sait tout sur Mme Robinson. L'influence qu'elle exerce sur son gendre. Comment elle est venue vivre à la Maison Blanche pour s'occuper des filles, en raison du boulot, assez prenant somme toute, du couple. Du temps de Bill Clinton, les correspondants à la Maison Blanche étaient incollables sur le chat Socks (qui a sa fiche Wikipedia en français). Si on ne la débranchait pas, Laurence Haim serait capable de réciter jusqu'au petit matin la biographie détaillée de Mme Robinson.

Pendant ce temps, à l'image, les Obama descendent la passerelle. Deux parapluies : un pour les parents, un pour les filles, immédiatement derrière. Il pleut, et ils s'abritent sous un parapluie : rien d'exceptionnel, rien de notable. Sauf que si. Obama est obligé de porter son parapluie tout seul. Anecdote sans intérêt en soi, mais qui souligne l'absence totale de tout protocole pour cette visite historique. D'ailleurs, tiens : aucun officiel cubain au bas de la passerelle. Personne d'autre que le personnel de l'ambassade américaine. Pourquoi Raul Castro n'a-t-il pas accueilli Obama à l'aéroport ? Pourquoi cette absence totale de protocole, qui oblige l'homme le plus puissant du monde à porter lui-même son parapluie ? Il y a certainement des raisons. Politiques, protocolaires, peu importe, mais liées au point de vue cubain, sur cette visite, à ce que le gouvernement espère et redoute de cette visite. Mais pour qu'on nous les détaille, il faudrait que des voix cubaines aient aussi accès à la narration de l'événement. Que le point de vue cubain puisse se faire entendre des medias occidentaux. Ce n'est pas le cas. Ce n'est pas un événement américano-cubain, mais un événement américain (de la même manière que le jour de l'annonce du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, seule l'allocution d'Obama avait été retransmise en direct). L'événement n'est raconté sur les medias mondiaux que du point de vue américain. Du point de vue de Mme Robinson.

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