Sarkozy toujours plus "cerné" par les affaires Bettencourt et Karachi
Brève

Sarkozy toujours plus "cerné" par les affaires Bettencourt et Karachi

Deux articles, deux enquêtes, deux mauvaises nouvelles pour Nicolas Sarkozy et ses proches.

Aujourd'hui, Le Monde fait le point sur les investigations du juge bordelais Jean-Michel Gentil concernant l'affaire Bettencourt, et Paris Match a eu la même idée pour le parisien Renaud Van Ruymbeke, qui fouille le versant financier de l'affaire Karachi. La conclusion des deux journaux est la même : les juges sont en train de boucler leur travail, et l'étau se resserre sérieusement autour de l'ex-Président.

Selon Le Monde, Gentil a ainsi "acquis la certitude qu'Eric Woerth, trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, a reçu des espèces" en provenance des comptes des époux Bettencourt. "Selon les procès-verbaux dont Le Monde a pris connaissance, le magistrat semble tenir pour acquis que M. Sarkozy a bénéficié, lors de sa campagne présidentielle de 2007, d'argent en espèces du couple Bettencourt, écrit le quotidien. Et ce par le biais de Patrice de Maistre, ex-gestionnaire de fortune des Bettencourt, et Eric Woerth, ex-trésorier de l'UMP. Les deux hommes sont mis en examen - le premier étant toujours en détention provisoire."

Mis à part les détails piochés par les procès-verbaux – par exemple que l'argent envoyé discrètement de Suisse aux Bettencourt arrivait par coursier à l'hôtel particulier du couple – rien de fondamentalement nouveau dans l'article du Monde. Mais une confirmation des infos sorties en mars par le JDD et Marianne : de Maistre faisait venir de l'argent dormant sur les comptes suisses des Bettencourt, et le juge le soupçonne très fortement d'en avoir remis une partie à Woerth. Sarkozy lui-même a peut-être reçu des enveloppes directement des mains d'André Bettencourt. Au total, les soupçons portent sur plusieurs centaines de milliers d'euros.

Et si on remonte 12 ans avant 2007, on retrouve le même type de soupçons, avec le même genre de comptes en Suisse, cette fois pour la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. Paris Match assure en effet qu'après un "travail titanesque", Van Ruymbeke " a réussi à «reconstituer le circuit opaque» de dizaines de millions d’euros de commissions illégales versées lors de plusieurs contrats d’armement signés par le gouvernement d’Edouard Balladur en 1994", notamment celui de sous-marins vendus au Pakistan (en 2002, c'est sur leur chantier qu'un attentat a coûté la vie à 14 personnes, dont 11 Français à Karachi). Le juge estime que les commissions versées par la France sont en partie revenues dans l'hexagone, certainement pour financer, au moins en partie, la campagne de Balladur. Abdulrahman El-Assir et Ziad Takieddine, avaient été imposés à la dernière minute par le gouvernement comme intermédiaires dans le contrat pakistanais, et sont soupçonnés d’avoir été le pivot du système de rétrocommissions.

"Ces commissions, note le juge dans un procès-verbal consulté par Paris Match, ont donné lieu de façon systématique à d’importants retraits en espèces qui ont commencé en 1994, puis se sont développées à grande échelle en 1995." Mais le magazine assure également que "se profile aussi la piste d’un enrichissement personnel de dirigeants politiques français". A l'époque, Sarkozy était porte-parole du candidat Balladur. Mais aussi l'un des rouages essentiels de sa campagne. Et l'un de ses proches, Thierry Gaubert, qui fut par la suite son chef de cabinet au ministère du Budget, est "fortement" soupçonné d'avoir participé au rapatriement de l'argent illicite depuis la Suisse. Gaubert vient d'être mis en examen pour blanchiment aggravé.

Pour tout savoir sur ces dossiers qui continuent à empoisonner la Sarkozie, lisez nos synthèses, sur l'affaire Bettencourt, et l'affaire Karachi.

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