Polanski/prix : journaux en empathie
Brève

Polanski/prix : journaux en empathie

Le cinéaste Roman Polanski a reçu mardi soir un prix à Zurich, celui qu'il avait failli recevoir il y a deux ans, alors qu'il s'était fait arrêter, poursuivi par les Etats-Unis, pour avoir abusé d'une mineure de 13 ans en 1977. Certains journaux traitent de cette information avec une ostensible empathie, ne cachant pas leur satisfaction de voir le réalisateur pouvoir profiter "enfin" soulignent-ils, de ce prix.
Il y a deux ans, Polanski était arrêté à  Zurich, poursuivi par les Etats-Unis pour avoir abusé d'une mineure de 13 ans, en 1977. Les autorités suisses l'avaient arrêté lors de son arrivée à l’aéroport de Zurich, alors qu’il souhaitait se rendre au festival pour y recevoir son prix. Deux ans après, quelques journaux ne se privent pas de montrer leur soulagement. Le terme "enfin" revient dans plusieurs articles. Dans la Tribune de Genève, on peut lire , en titre : "Roman Polanski, ému, reçoit enfin son prix à Zurich". Et dans le chapeau : " Deux ans jour pour jour après son arrestation, le cinéaste, auteur de plusieurs chefs d'oeuvre, a enfin pu venir chercher son Prix d'honneur. Il a été accueilli par des ovations." Dans le corps de l'article, le journaliste prend clairement position : "Un moment que l'on attendait tous, une image que l'on n'osait plus espérer. Deux ans jour pour jour après son arrestation, le cinéaste, auteur de plusieurs chefs d'oeuvre, a enfin pu venir chercher son Prix d'honneur." Sur le site Atlantico, même titre : "Polanski recoit (enfin) son prix".

A aucun moment, ces articles ne précisent que "l'affaire Polanski" n'a jamais été réglée, et que le réalisateur est toujours poursuivi aux Etats-Unis. Polanski avait été assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, puis remis en liberté en juillet 2010, uniquement parce que la Suisse a refusé de l'extrader vers les Etats-Unis. La dépêche AFP, qui mentionne un récapitulatif de l'affaire, ne précise pas non plus qu'il est toujours poursuivi : "Il avait quitté libre en juillet 2010 sa résidence, après le refus de la Suisse d'extrader M. Polanski vers les Etats-Unis, où il était poursuivi pour des relations sexuelles avec une mineure âgée de 13 ans en 1977." Et sur Atlantico, il faut deviner tout seul qu'il est toujours poursuivi, le site se contentant de dire que le réalisateur évite les pays ayant des accord d'extradiction avec les USA. "Roman Polanski, échaudé par ses longs mois de privation de liberté, est désormais extrêmement prudent dans ses déplacements à l'étranger. Il évite les pays ayant un accord d'extradition avec les Etats-Unis, à l'image de l'Italie. Il ne s'est pas rendu à Venise pour présenter son dernier film, Carnage, à la Mostra de Venise."

L'affaire Polanski avait mis en évidence un décalage entre les médias traditionnels, plutôt favorables au réalisateur, et de nombreux internautes, choqués de voir des personnalités politiques et culturelles réclamer pour lui une forme d'impunité.


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