Niel fait fouiller l'ordinateur d'un universitaire
Brève

Niel fait fouiller l'ordinateur d'un universitaire

Xavier Niel s'en est-il pris à un économiste auteur d'une étude sur les pertes d'emplois que pourrait susciter l'arrivée de Free sur le marché du mobile ? C'est ce qu'affirme le Nouvel Observateur qui révèle que cet économiste est sous le coup d'une procédure judiciaire après avoir reçu plusieurs fois la visite des huissiers mandatés par le fondateur de Free, qui le soupçonnerait d'avoir des liens avec ses concurrents.

Selon le Nouvel Observateur, Xavier Niel, PDG d'Illiad, la maison mère de Free, a décidé de s'en prendre à un professeur d'économie. L'objet de son courroux : une étude publiée par cet économiste dans les Echos au mois de juin dernier. Dans ce papier des Echos, Bruno Deffains - professeur à l'université Panthéon-Assas Paris II et directeur du Laboratoire d'économie du droit, spécialiste des marchés régulés - résume les conclusions de son étude sur l'impact de l'arrivée du nouvel opérateur dans la téléphonie mobile, en janvier 2012. "Selon lui, la baisse totale du chiffre d'affaires dans le secteur des télécoms mobiles (opérateurs, équipementiers, etc.) provoquée par le lancement de Free Mobile - qu'il estime à 6,5 milliards d'euros - va y provoquer la destruction nette de 55 000 emplois dans les deux années suivantes", écrit Odile Benyahia-Kouider dans le Nouvel Observateur. De fait, le papier des Echos est basé sur bon nombres d'hypothèses empiriques - logique pour un travail de recherche - et il est difficile d'y voir vraiment clair sur l'impact de l'arrivée de Free sur l'emploi dans le secteur des télécoms.

L'article du Nouvel Observateur picto

Surtout, Le Nouvel Observateur détaille la façon dont Xavier Niel et Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, ont lancé "à partir du mois de juillet, une série de sommations interpellatives" contre Bruno Deffains. Par sommations interpellatives, il faut entendre la visite régulière d'un huissier de justice afin de poser des questions sur un sujet donné, le tout en dehors de toute procédure judiciaire. Les huissiers sont allés cinq fois au domicile ou au bureau de l'économiste (mais ne l'ont interrogé que deux fois, contrairement à ce qu'écrit L'Obs). Tout cela, jusqu'au 17 décembre 2012. Ce jour-là, raconte notre consoeur, "Bruno Deffains voit débarquer à son domicile de Nancy un huissier et un expert accompagnés de deux policiers. Durant deux heures, ces messieurs passent l'ordinateur de l'universitaire au crible et copient des emails et des fichiers, qui ont été placés sous séquestre. Le professeur d'économie est sous le coup d'une action en justice pour dénigrement". L'huissier et l'expert en informatique auraient cherché ce jour-là des liens supposés entre Deffains et l'un des concurrents de Free (SFR, Orange ou Bouygues) qui expliqueraient, selon Free, les conclusions négatives de l'étude.

Joint par @si, Bruno Deffains se dit "stressé" par l'ampleur que prend l'affaire. Il veut, nous dit-il, "seulement faire tranquillement son travail d'universitaire". A-t-il des liens avec Orange, SFR ou Bouygues ? "Je ne veux pas me justifier sur mon travail, explique-t-il. Je travaille de manière académique, quel que soit le sujet". Et il ajoute : "J'ai des contacts avec tout le monde, mais ce n'est pas parce que l'on discute avec des gens que l'on travaille avec eux".

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