Hulot, Joly et le centre : un point partout
Brève

Hulot, Joly et le centre : un point partout

Qui a déclaré "François Bayrou est orienté vers l'action. C'est un vrai Européen et pour moi l'avenir est vraiment dans l'Europe" tout en ajoutant qu'elle serait "peut-être" candidate MoDem ? C'était Eva Joly, le 8 juin 2008 lors d'une convention organisée par le parti de François Bayrou. Petit rappel au moment où Joly fustige Hulot pour ses propos sur Borloo.


C'était la petite phrase du week-end : Hulot a envisagé "pendant un court temps" faire un tandem avec Borloo en 2012. A ce stade, [un partenariat avec Borloo] est moins envisageable qu'avec les socialistes", a-t-il indiqué lors d'un dîner avec des journalistes en marge du congrès EELV à La Rochelle. Réplique immédiate d'Eva Joly, sur fond de primaires écologistes : "Il faut savoir distinguer ses alliés et ses adversaires (...) [Borloo est] "le meilleur élève de Nicolas Sarkozy. Il a soutenu le bouclier fiscal et signé les permis d’exploitation des gaz de schiste, il a détricoté le Grenelle de l’environnement. Pour conduire les réformes radicales nécessaires à la transformation de notre société (...), je ne peux faire cela qu’avec des partenaires de gauche".

Qu'avec des partenaires de gauche ? Pourtant, comme l'a brièvement rappelé Jean-Paul Besset, un proche d'Hulot, "Eva Joly a aussi voulu rejoindre le Modem et on lui a pourtant dit "bienvenue" chez les Verts. C'était en juin 2008, trois mois avant qu'Eva Joly rejoigne Cohn-Bendit et les Verts pour la campagne des Européennes. Présente à une convention du MoDem, elle avait déclaré qu'elle serait "peut-être" candidate MoDem en faisant campagne contre la corruption et la délinquance financière. Et pourquoi avait-elle finalement renoncé ? Pour ses convictions écologistes ? Raté ! Elle avait notamment choisi Les Verts parce que le MoDem ne semblait pas pressé de l'accueillir. "Le leader centriste a semblé tempérer les ardeurs de la juge : «C'est compliqué de faire des listes pour les européennes. On va prendre ça calmement et avec beaucoup de prudence.»", indiquait Libération en juin 2008.



Dans un portrait du Monde, de septembre 2008, Joly avait une autre explication pour justifier son engagement avec les Verts, plutôt que le MoDem : "J'aurais pu faire un bout de chemin avec François Bayrou, un européen convaincu, mais mes combats ne sont pas ses priorités. Je n'ai plus l'âge de militer, mais celui d'être élue". De quels combats parlait-elle ? "Il y a un an, François Bayrou me paraissait être la seule alternative dans l’opposition à Sarkozy. Les socialistes français sont dans un tel état que cela aurait englouti toute mon énergie. Ils n’avaient pas besoin de moi. J’ai choisi les Verts parce que ce sont ceux qui sont les plus proches de mon combat contre la corruption", expliquait-elle à Paris-Match en octobre 2008. La corruption, plutôt que l'écologie donc...

Dans la bataille centriste Hulot-Joly, c'est donc un point partout, balle... aux Verts.


L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann : "Hulot : la grande bataille de la petite phrase"

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