Ils sont seize. Du PDG de la Société générale à celui de Total en passant par les patrons de Danone, Véolia ou L'Oréal, tous ont signé un appel pour payer une "contribution exceptionnelle". Même Liliane Bettencourt, qui s'y connait en matière de fiscalité, a signé. "Nous, présidents ou dirigeants d’entreprises, hommes ou femmes d’affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l’instauration d’une «contribution exceptionnelle» qui toucherait les contribuables français les plus favorisés", commence l'appel. 

Une révolution fiscale ? Pas exactement. Car il faut rester raisonnable : "Cette contribution serait calculée dans des proportions raisonnables, dans le souci d’éviter les effets économiques indésirables tels que la fuite des capitaux ou l’accroissement de l’évasion fiscale", poursuit le texte publié sur le site du Nouvel Obs. Reprenant l'idée de Maurice Lévy, lui-même s'inspirant vaguement de la démarche du milliardaire américain, Warren Buffett, l'appel évoque une contribution exceptionnelle, donc temporaire.

Dans un éditorial, le patron du Nouvel Obs, Laurent Joffrin, justifie la publication de cet appel : "Ce n’est pas la nuit du 4 août 1789 et Maurice Lévy, président de Publicis, n’est pas le vicomte de Noailles montant à la tribune de l’Assemblée pour proposer l’abolition des privilèges. Mais enfin, c’est un geste. Il est prudent, symbolique ; il exprime néanmoins un début de prise de conscience", estime-t-il.

Pour autant, ce n'est pas suffisant : "C’est une refonte d’ensemble de la fiscalité, telle que la propose par exemple Thomas Piketty, qui peut remédier à la situation, assure Joffrin : imposition des revenus du capital à l’égal de ceux du travail, tranches supplémentaires pour l’impôt sur le revenu, accroissement du prélèvement sur les successions, etc."

Et si vous n'avez pas suivi le départ de ce fumigène de rentrée, lisez notre observatoire sur la taxe des super riches.