Baston à l'Assemblée
Brève

Baston à l'Assemblée

On ne sait plus trop, ces temps-ci, au milieu de quelle apocalypse on va se réveiller.

Ce matin, c'est un pugilat à l'Assemblée. Une belle baston de bal du samedi soir. Qui a tapé qui ? Qui a mal regardé qui en premier ? La chose est confuse, Monsieur le commissaire. Paraitrait qu'un technocrate du ministère de la Justice, assis au banc du gouvernement derrière Christiane Taubira, aurait ricané (ou soupiré, les témoignages divergent) tandis qu'un député UMP condamnait la sauvage répression policière qui s'est abattue sur les manifestants anti-mariage pour tous, devant l'Assemblée. Un ricanement ? Un soupir ? Christian Jacob hurle au sacrilège. Une poignée d'UMP en furie descendent vers le banc du gouvernement. Claude Bartolone suspend la séance. Bien malin: les caméras cessent instantanément de tourner, l'endroit tourne au coupe-gorge, à la zone de non-droit, on n'aura donc pas la vidéo de la baston. D'après les enquêteurs les plus sagaces, un huissier aurait pris un coup de poing.

 C'est bien malin. Des députés qui twittent, des journalistes parlementaires qui retwittent, des manifestants qui livetwittent les coups de matraque (il ne manque que les CRS), une mobilisation nocturne sans faille devant la Chaîne parlementaire, et au coeur de la tourmente, au banc du gouvernement pendant un débat sur le mariage gay, subsistent des angles morts. Heureusement, les enquêteurs disposent...

                                                           d'une photo picto

...qui devrait pouvoir permettre de rapides progrès des investigations. A noter que les suspects, heureusement, ne portent ni casquette ni capuche.

 

   "Des scènes que l'on a plutôt l'habitude de voir au Parlement russe", soupire Mickaël Thebault, qui présente le journal de 8 heures sur France Inter. Ô magnifique fierté française. Opiniâtreté à refuser de voir ce qui crève pourtant les yeux. Un délinquant cynique au gouvernement, ce n'est pas en Russie, chère FranceInter, c'est en France (à propos, le dossier de la fausse déclaration de patrimoine de Cahuzac a-t-il été transmis à la Justice par la commission croupion idoine? On ne sait toujours pas). L'évasion fiscale sport national des oligarques, les impôts-passoire, ce n'est pas en Grèce, c'est en France. Des ivrognes furieux au Parlement, ce n'est pas en Ouzbekistan, c'est en France. Une police, une Justice, une armée, un système de soins, qui de restrictions en restrictions tombent en ruines, ce n'est pas en Afrique, c'est en France. Une extrême-droite homophobe qui ratonne dans les bars gays, ce n'est pas en Pologne, c'est en France. Le coup de poing de l'Assemblée n'est qu'une pièce supplémentaire de ce puzzle dont on refuse de nous montrer l'assemblage.

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