Brève

Les USA au bord de la falaise fiscale (presse US)

Gilles Klein

31 décembre 2012 Maj: 31 décembre 2012

Démocrates et républicains seraient proches d'un accord sur les mesures fiscales (économies dans le budget de l'État et hausses d'impôts) qui doivent impérativement être adoptées avant le 1er janvier 2013. Sinon, la coupe dans les dépenses sera massive, brutale et automatique. Ce serait un saut risqué dans l'inconnu, du haut du "fiscal cliff", la "falaise fiscale" souvent caricaturée.

"Le Congrès tente un dernier effort pour l'accord fiscal"

La menace en cas d'échec des négociations sur un accord fiscal détaillant une liste d'économies consensuelles est sérieuse, avec des coupes automatiques qui seraient aussi désagréables pour la majorité démocrate que pour l'opposition républicaine. Il faut que tout soit signé avant ce lundi minuit (heure US, soit au petit matin en heure française).

Mais si les contours de l'accord entre les deux partis sont théoriquement définis, la signature de cet accord était hier soir, encore bloquée par les tensions internes au sein de chaque parti, souligne le Los Angeles Times.

À la Une du New York Times de ce lundi, une photo : "C'est terrible", déclare le sénateur Richard J. Durbin (Illinois), le n°2 des démocrates, alors qu'il était cerné par les journalistes dimanche soir.

Le New York Times détaille les raisons de l'échec de la journée de négociations "va-et-vient" (seesaw) d'hier entre les deux leaders du Sénat : l'accord a échoué parce que les républicains ont exigé qu'il comprenne un nouveau calcul de l'inflation, qui signifierait une croissance moindre des allocations sociales. Cette perspective a évidemment rebuté les démocrates, et entraîné un blocage.

Du coup, le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell, a lancé un appel d'urgence au vice-président Joe Biden qui s'est rendu au Capitole pour rencontrer les démocrates du Sénat.

Faute d'accord, tous les Américains verront leurs impôts augmenter, ce qui entraînera un très important risque de récession, estime le New York Times. Bref, la crise politique provoquerait une nouvelle et grave crise économique.

Invité de l'émission “Meet the Press” sur NBC face au journaliste David Gregory, diffusée depuis la Maison Blanche, dimanche, Obama a supplié le Congrès d'agir avant qu'il ne soit trop tard.

Au passage, Obama a égratigné les républicains qui ne veulent pas accepter l'idée que les Américains les plus riches puissent payer un tout petit peu plus d'impôts.

Photo Pete de Souza/White House

"Alors que le bord de la falaise s'approche, McConnel et Biden négocient", titre le Washington Post qui ne consacre qu'une page au sujet (page 5).

"Lors de ces discussions, les démocrates ont proposé plusieurs concessions importantes sur les impôts, y compris une proposition visant à ne les augmenter que sur les personnes gagnant plus de 450 000 dollars par an", ajoute le quotidien. Pendant la campagne électorale, Obama avait annoncé une hausse d'impôts frappant les hauts revenus à partir de 250 000 dollars par an.

Au sein de chaque parti, les élus se battent en fonction de leurs intérêts électoraux pour amoindrir les mesures qui risqueraient de pénaliser le plus leurs administrés. Ce qui ne fait, bien sûr, que compliquer la situation.