A Libé, Demorand veut "réenchanter la gauche"
Brève

A Libé, Demorand veut "réenchanter la gauche"

Nicolas Demorand devant la rédaction de Libération, le grand oral… sur twitter. Peu avant midi, le journaliste radio choisi par Edouard de Rothschild, l'actionnaire principal du quotidien, s'est expliqué sur le rôle qu'il entendait tenir, si le personnel valide son arrivée, lors d'un vote qui aura lieu lundi.

Et comme cela devient peu à peu la règle pour les rassemblements de journalistes, plusieurs salariés de Libé ou de son site ont rendu compte de la réunion en direct sur leur compte Twitter. Parmi eux, Nicolas Cori, Christophe Alix, Alexandre Hervaud ou une connaissance des lecteurs d'@si, Sophie Gindensperger.


Photo publiée sur Twitter par Alex Hervaud

Le verdict est semble-t-il partagé par tous ces éminents observateurs : Demorand est venu armé de bonnes intentions… mais pas beaucoup plus. Pour détendre l'atmosphère, il a raconté que lorsque Rothschild l'a appelé, il a cru à une blague de l'imitateur Nicolas Canteloup. Il a surtout aligné les déclarations de principe, assurant ainsi que la gauche "a abandonné tout ce qui fait qu'il y avait de joie dans le fait d'être de gauche" et qu'il fallait la "réenchanter". Il a apparemment peu parlé des évolutions éditoriales, se contentant de glisser qu'il y avait sans doute "un travail journalistique à faire sur la culture de masse" et qu'il convenait sans doute de muscler la Une du journal, pour qu'elle "gueule" et pour que Libé anime la campagne présidentielle à gauche.

Sur ses prétentions, il a indiqué vouloir reprendre la triple casquette de Laurent Joffrin, co-gérant du conseil de surveillance, directeur de la publication et de la rédaction ; "Quand on dirige, il faut diriger." Sans oublier son émission politique hebdomadaire sur France 5, qu'il compte conserver jusqu'à juin

Voilà qui n'a apparemment convaincu toute l'assemblée, un participant décrivant à @si l'ambiance comme "curieuse de voir ce qu'il avait à dire, mais fraîche". Des remarques lui ont reproché de rester au stade des "intentions générales", d'être "un peu léger" ou de n'avoir pas convaincu à montrer qu'il pouvait "incarner le journal" à l'extérieur. "Tu ferais un excellent président de la société des lecteurs de Libé", a résumé, cruel, un journaliste.

En réponse, Demorand n'a pu que vanter son "désir" et sa "force de travail" et son envie "de faire" pour montrer ce dont il est capable. Il a tout de même juré qu'il avait posé comme condition de pouvoir embaucher de nouveaux journalistes.

En revanche, il a dû admettre "n'avoir pas de réponse" ou de "martingale" pour développer un nouveau modèle économique cohérent pour le journal. Enfin, il est revenu sur la polémique qu'il avait déclenchée en critiquant publiquement Didier Porte au printemps, alors que l'humoriste était sur le point de se faire virer (et n'était pas encore arrivé à @si). Sans changer de position : "Je regrette de pas avoir été plus diplomate, mais on a le droit de dire quand on trouve une chronique à chier."

Interrogés par téléphone, des membres de la rédaction ne semblent pas particulièrement emballés par la prestation, mais reconnaissent que l'homme "a joué le jeu" et "est un bon parti : sympathique, intelligent, cultivé". Il n'a pas eu l'air d'avoir "réellement d'avis sur la position de Libé comme journal d'actu, mais de s'intéresser surtout à faire vivre le débat d'idées à gauche". Sa jeunesse et son envie affichée pourraient toutefois suffire à lui faire emporter le morceau lundi, où il faudrait que deux tiers des salariés votent contre lui (ou que plus de la moitié ne votent pas) pour qu'il soit recalé. "Il y a quatre ans, au moment où Joffrin est arrivé, il aurait été hué avec une pareille prestation, mais aujourd'hui les employés ont beaucoup moins d'ambition pour Libé", regrette un journaliste manifestement peu convaincu.

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