28
Commentaires

Les quotidiens français préfèrent le Rio-Paris au Sanaa-Moroni

Le vol Rio-Paris disparaît dans la nuit du dimanche au lundi 1er juin. Un mois plus tard, début juillet, c'est le Sanaa-Moroni. Retour sur les Unes, et le traitement, de quatre quotidiens nationaux.

Derniers commentaires

Au fait, à propos de crash d'avions, on a retrouvé les boîtes noires du Vol 93 du 11 septembre ?

http://reopen911.info/11-septembre/reopen911-corrige-la-copie-de-rue89-vol93/
Une info hiérarchisée



Chaque fait divers, chaque information est l'opération d'un choix.

Le journaliste décide de surclasser un événement plutôt qu'un autre. De lancer un scoop au détriment d'une autre information.
Il paraît logique, dès lors qu'un choix s'impose, qu'une hiérarchie de l'information se mette en place. Mais celle-ci est très souvent incompréhensible, voire grotesque.


Pourquoi toutes les chaînes de télévision ont présenté de façon massive durant des jours entiers, l'affaire du Crash du vol Rio-Paris, alors même qu'elles n'avaient aucun élément sur l'affaire?

Le métier même de journaliste a été relayé en seconde zone pour faire place au travail ignoble de la presse people ou à scandale, en exhibant le malheur des familles ou en les poursuivant jusqu'à leur chambre d'hôtel comme l'a fait l'équipe d'Europe 1 qui a usurpé son identité pour approcher les familles malgré les barrages policiers.


Cette presse avide de scoop s'étendrait-elle aux médias généralistes?

Surprenant de constater que lorsque les journalistes ont déjà plus d'informations, pour un fait similaire, ils ne présentent pas l'actualité avec autant d'acharnement que lorsqu'ils n'ont rien à dire.

En effet, depuis le crash de l'A310 provenant des Comores, pas un journal n'a mobilisé l'ensemble de son édition pour parler du crash, alors même qu'il y a aujourd'hui beaucoup plus d'éléments que pour le vol Rio-Paris. Par contre, cela ne les a pas empêcher d'étaler le malheur des familles des victimes, quand cela était formellement interdit pour les français du vol Rio-Paris.
Que penser de cette injustice de considération?

Préfèrent-ils la spéculation, le spectre terroriste plutôt que la véritable information?



On retrouve cette hiérarchie indécente concernant le traitement médiatique du décès de M. Jackson.

Comment accepter que les éditions de 20H proclament avec fierté qu'elles ne vont traiter qu'un seul sujet: La mort du Roi de la pop?

Et ignorer pendant ce temps les manifestations en Iran. Mais aussi l'annonce par le G8 à Israël de geler les colonisations juives. Où encore, le vote du congrès américain sur la loi climat qui représente une avancée importante pour l'environnement.



Comment peux-t-on accepter qu'une rédaction quelle qu'elle soit, prétende relater l'information alors même qu'elle l'occulte.

Préférant diffuser des souvenirs, des impressions de fans pour M. Jackson, des témoignages de personnes qui auraient du prendre le vol Rio-Paris et qui ne l'ont pas pris . Enfin, que dire sur l'affaire (d'Etat) Karachi, que l'on tait, au profit d'une star , certes, mais qui restera toujours connue. Au contraire d'une information, qui elle ne le sera peut-etre pas.



D. Perrotin
AUTRES ARTICLES SUR http://www.acturevue.com
Ce 2°accident n'est-il pas fâcheusement arrivé à la veille des grands départs en vacances? ( Les billets étaient certes déjà réservés il y a un mois, je reconnais.)
Ma foi rien d'étonnant à cela! Rappelez-vous le crash de la West Carribean Airways en 2005. Les médias avaient toutes les peines du monde à qualifier les victimes de "françaises" car originaires de Martinique.
Je vais finir par croire ma mère (française "bon teint") quand elle nous disait que nous ne serions jamais considérés comme de vrais français car métis. C'est malheureusement ce qui arrive au ultra-marins, ils ont visiblement la peau un peu trop foncée alors qu'ils sont français "de souche" depuis bien plus longtemps que les corses ou les alsaciens.
C'est lors de telles manifestations que je me rend compte de la chance de ne pas avoir grandi dans ce pays.
Les quotidiens français auraient des préférences? En particulier de celles qui font vendre, ouah le scoop!
Heureusement @si aussi...
Le problème de la hiérarchisation de l'information, remis sur le tapis à travers l'affaire " val/Pommier ", est un sujet crucial!
La question journalistique essentielle : Que chaut-il?
Et chacun y répond subjectivement et de bonne foi
Je vous réfère au sketch de Stéphane Guillon sur les crash d'avion :
Il prenait dans la version 2006 de son spectacle deux exemples : un Londres New York sur la British Airways et un avion de la compagnie "Air Gabon". On est tous choqué par le premier et ajoute "un avion de Air Gabon qui s'écrase c'est presque un pléonasme".

Même si ça choque, je trouve ça assez juste.
et le tour de france n'avait pas encore commencé
et un billet rio paris coûte plus cher qu'un Marseille Moroni
et il y avait plus de français dans l'un que dans l'autre
Et copa cabana fait plus rêver que euh.....

M'enfin bref, rio paris c'est plus grave, forcément.....
Pour moi tout ça est une question d'identité.
Les victimes du vol AirFrance, étaient des Métro bon teint, originaires de région Française, ayant pour certains gagné le voyage en récompense de leur travail. La "France qui se lève tôt" se dit que ça aurait pu être elle.
Les victimes du vol du Yemen sont des Français d'origine Comorienne, donc, comme la majorité des téléspectateurs de Métropole ne sont pas d'origine Comorienne, on s'identifie moins aux victimes. Point.
A la Réunion, pendant deux jours à la télévision on ne parlait que de ça, car ici il y a une communauté Comorienne importante.
Des familles vivants ici ont été directement touchées. La Réunion est petite. On se sent plus concerné.
De plus toute personne qui est originaire d'un autre lieu (ou originaire d'ici et qui vit ailleurs) et qui prend l'avion régulièrement (on part vraiment très peu par bateau d'ici) s'identifie à ces victimes. Ca fait du monde. Et aussi un traitement médiatique tout à fait différent, ce qui ne le rend pas moins excessif.
Je pense qu'en bonne logique, plus y'aura d'avions dans le ciel, plus y'aura d'accidents, moins y'aura d'articles.
Comme d'hab, s'il y a 1 mort, c'est intéressant, à 1000 morts on détourne la tête, et à 1 000 000 on nie.
D'un côté, l'on nous parle de mystère et de tragédie.. et ça concerne une compagnie française...
De l'autre, on découvre crash, vol interdit, sûreté, vol à risque.. et ça concerne une compagnie yéménite..

On constate donc une différence de traitement non seulement dans le contenu des articles, mais également dans la façon de les exposer, de les vendre.

Pourquoi l'accident national serait mystérieux et tragique, et l'étranger soulèverait la question du risque, rappellerait que c'était un vol interdit (en France, comme le précise le bleuté Figaro..), et passerait enfin de tragédie à crash ?
Il ne me semble pas que l'absence de faits pour le premier cas, suffise à expliquer ceci...
Et @SI préfère les événements en Iran à ceux du Honduras....Pas un mot sur ces derniers, à l'image de la presse généraliste, d'ailleurs.
;-)
J'estime que les journaux en ont trop fait sur le crash de l'Airbus d'Air France.

Cependant il ne me parait pas anormal qu'un accident affectant Air France soit davantage couvert qu'un accident d'une compagnie dont 95% des téléspectateurs/auditeurs/lecteurs ne connaissait pas l'existence.

Par ailleurs dans le 1er accident on soupçonne (peut être à tort) un probleme de l'avion. Or cet Airbus est très répandu : beaucoup de gens se sentent concernés parce qu'ils ont déjà pris cet avion, ou ils seront amenés à le prendre un jour.
Dans le 2eme cas, on s'oriente (peut être à tort là aussi) sur un probleme de maintenance de la compagnie aérienne. Mais là encore, comme cette compagnie transporte peu de monde à partir de la France, le niveau de proximité personnelle avec cet accident est moindre.
Couvrir un Rio Paris, c'est peut être avoir la chance de faire le voyage tout frais payé, comme on l'a vu, pour faore un reportage de l'intétieur de l'avion, vers une destination sympa. alors que les Comores... y a quoi là bas, à part des comoriens?? Et puis Pujadas est pas polygame, ou alors il cache bien son jeu. Il ne fait pas partie de la garnde famille de Yèména, du coup, pourquoi ça l'intéresserait? En plus les avions sont pourris, on va quand même pas voir un journalist français prendre le moindre risque! zont déjà peur d'un nain!
Je suis d'accord avec delphes sur le fait que la compagnie soit Air France, ça me rappelle la chronique de Stephane Guillion, dans laquelle il dit qu'il est plus facile de rire du crash d'un avion de Air Gabon par rapport à Air France, C'est ici le cas Yemenia étant une compagnie assez peu importante.

La destination y est aussi pour quelque chose, les Comores étant beaucoup moins connues que le Brésil...
Je parle ici du traitement des quotidiens, le fait d'vaoir une survivante, qui parle français (elle est Française) a aidé à médiatiser dans les médias audiovisuels.
Je vois pour le moment, peut-être, plusieurs explications à ça :
- le second crash est le deuxième en un mois ; il aurait été le premier... Et donc, on parle plus "des" accidents d'avion, plutôt que de cet accident-là en particulier, parce que le rio-paris est encore dans l'esprit de tous.
- ce n'est pas un vol Air France. Le crash d'un avion d'une grande compagnie nationale fait peut-être plus peur, et interroge sans doute plus...
- le mystère du vol Rio-Paris est étonnant. Pendant au moins 12 heures, le titre était "Un avion a disparu"... Drôle de titre qui nous a tous marqués !
Bon, tout cela ne justifie rien, mais les journalistes se disent peut-être qu'ils ne peuvent pas refaire une semaine sur un accident d'avion. Un peu de variété, pour ne pas lasser le public !!! En fait, le journal, c'est une vraie opération marketting : comment trouver le sujet qui plaira le plus ? ah la la

Et je pense qu'il faut relativiser tout de même : la miraculée du second accident a fait la une de la plupart des jités, pendant plusieurs jours.
ce que j'ai trouvé vraiment étonnant c'est sur sur la crash de moroni, on a tout, le lieu de crash, une rescapée, des images, des boites noires, mais aux JT ça n'a fait que des reportages de maxi 5 minutes, sur i télé on parlait plus des transferts de KAKA et de Benzema que du crash.

pour le vol rio paris on avait que dalle mais ils en faisait une demi heure...C'est bizarre quand même ça, moins on en sait plus on tient l'antenne et pourquoi donc? j'émets une hypothèse toute personnelle, quand on ne sait pas, on a envie de savoir donc on reste au cas où une info tomberait, ils font ça pour nous garder devant l'écran? en fait c'est l'aubaine pour eux de rien savoir du tout....
La différence de traitement est visible également (peut être même davantage) sur les chaînes de télévisions où l'on avait le droit pour le vol A447 à des plateaux d'experts, de pseudo-experts, de correpondants en direct de l'aéroport etc pendant des heures et des heures (alors que tout ce monde n'avait pas une info à donner)... Au point que l'on a tous mémorisé l'identifiant du vol !
L'égalité de traitement médiatique est en pratique une utopie : il n'y a qu'à voir les mobilisations pour la libération d'un(e) otage franco-française et le silence général sur d'autres qui peuvent certes être français mais qui restent perçus comme des étrangers dans leur propre pays.
Je suis d'accord.

Après, ce n'est pas tant que les métropolitains n'aiment pas les français de l'outre-mer ou qu'ils sont raciste. C'est surtout qu'ils ont une vision profondément biaisée de ces territoires...

En fait, bon nombre de français de l'hexagone pensent que les français de l'outre-mer sont français par défaut, qu'ils ne sentent pas français. Par exemple, ils confondent les Antilles avec l'Océan Indien et l'Océan Indien avec le Pacifique... une totale absence de connaissance sur les DOMs quoi.

Pour lutter contre ça, il faudrait que les médias arrêtent de relayer cette idée. Je rajouterai d'ailleurs qu'on ne s'occupe de ses territoires qu'en distribuant des subventions: on ne cherche à favoriser le dynamisme économique de l'outre-mer.

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.