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Le rêve ruineux de Rembrandt

Cet été, pendant quatre semaines, Alain Korkos vous emmène visiter des maisons-musées d'artistes. Dernier épisode.

Derniers commentaires

Les cartes cul par-dessus tête c'est juste une convention, il n'y a aucune raison de mettre le Nord en haut, et il y en a plusieurs bonnes pour y mettre plutôt le Sud:
- la chinoise: quand je regarde le ciel, le soleil en haut est au Sud ! Donc pour lire une carte et s'orienter, on la met devant soi avec le milieu de la course du solei en face, pour faire ça avec une carte "Nord en haut" il faut tourner le dos au soleil et c'est bien moins faicle pour orienter le milieu de la course
- la descriptive pour les vues en perspective redressée qu'on voit dans les cartes de l'époque: la plupart des maisons paysannes ont leur façade au Sud voire Sud-Sud-Est (pour éviter la pluie sur les fenêtres pas trop étanches), la tradition se perpétue jusqu'au début du XXe siècle, où on a commencé à aligner la façade sur la rue. Le Sud en haut permet de essiner lae maximum de façades correctement alignées; cet argument est moins pertinent en ville néanmoins

Finalement le Nord en haut c'est pratique pour s'orienter avec l'étoile polaire, mais vous regardez souvent vos cartes par nuit noire vous ?
Pourquoi le musée Eugène Delacroix n'est pas dans la série ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Dommage que maître Korkos arrête là son périple. Courbet à Ornans, Picasso un peu partout, Toulouse-Lautrec à Albi, je suis sûr qu'en prenant quelques libertés on peut faire le tour des arts plastiques.
Amsterdam Francis Jammes
À Émile van Mons.

Les maisons pointues ont l’air de pencher. On dirait
qu’elles tombent. Les mâts des vaisseaux qui s’embrouillent
dans le ciel sont penchés comme des branches sèches
au milieu de verdure, de rouge, de rouille,
de harengs saurs, de peaux de moutons et de houille.

Robinson Crusoé passa par Amsterdam,
(je crois, du moins, qu’il y passa), en revenant
de l’île ombreuse et verte aux noix de coco fraîches.
Quelle émotion il dut avoir quand il vit luire
Les portes énormes, aux lourds marteaux, de cette ville !...

Regardait-il curieusement les entresols
où les commis écrivent des livres de comptes ?
Eut-il envie de pleurer en resongeant
à son cher perroquet, à son lourd parasol
qui l’abritait dans l’île attristée et clémente ?

« Ô Éternel ! soyez béni », s’écriait-il
devant les coffres peinturlurés de tulipes.
Mais son cœur attristé par la joie du retour
regrettait son chevreau qui, aux vignes de l’île,
était resté tout seul et, peut-être, était mort.

Et j’ai pensé à ça devant les gros commerces
où l’on songe à des Juifs qui touchent des balances,
avec des doigts osseux noués de bagues vertes.
Vois ! Amsterdam s’endort sous les cils de la neige
dans un parfum de brume et de charbon amer.

Hier soir les globes blancs des bouges allumés,
d’où l’on entend l’appel sifflé des femmes lourdes,
pendaient comme des fruits ressemblant à des gourdes.
Bleues, rouges, vertes, les affiches y luisaient.
L’amer picotement de la bière sucrée
m’y a râpé la langue et démangé au nez.

Et, dans les quartiers juifs où sont les détritus,
on sentait l’odeur crue et froide du poisson.
Sur les pavés gluants étaient des peaux d’orange.
Une tête bouffie ouvrait des yeux tout larges,
un bras qui discutait agitait des ognons.
Rébecca, vous vendiez à de petites tables
quelques bonbons suants arrangés pauvrement...

On eût dit que le ciel, ainsi qu’une mer sale,
versât dans les canaux des nuages de vagues.
Fumée qu’on ne voit pas, le calme commercial
montait des toits cossus en nappes imposantes,
et l’on respirait l’Inde au confort des maisons.

Ah ! j’aurais voulu être un grand négociant,
de ceux qui autrefois s’en allaient d’Amsterdam
vers la Chine, confiant l’administration
de leur maison à de fidèles mandataires.
Ainsi que Robinson j’aurais devant notaire
signé pompeusement ma procuration.

Alors, ma probité aurait fait ma fortune.
Mon négoce eût fleuri comme un rayon de lune
sur l’imposante proue de mon vaisseau bombé.
J’aurais reçu chez moi les seigneurs de Bombay
qu’eût tentés mon épouse à la belle santé.

Un nègre aux anneaux d’or fût venu du Mogol
trafiquer, souriant, sous mon grand parasol !
Il aurait enchanté de ses récits sauvages
ma mince fille aînée, à qui il eût offert
une robe en rubis filé par des esclaves.

J’aurais fait faire les portraits de ma famille
par quelque habile peintre au sort infortuné :
ma femme belle et lourde, aux blondes joues rosées,
mes fils, dont la beauté aurait charmé la ville,
et la grâce diverse et pure de mes filles.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, au lieu d’être moi-même,
j’aurais été un autre et j’aurais visité
l’imposante maison de ces siècles passés,
et que, rêveur, j’eusse laissé flotter mon âme
devant ces simples mots : là vécut Francis Jammes.
Ricœur et Blattchen à propos de Rembrandt…

EDMOND BLATTCHEN. — Votre symbole, Paul Ricœur, est un tableau de Rembrandt, dont le titre est Artiste contemplant un buste d’Homère. Que représente ce tableau pour vous ?

PAUL RICŒUR. — Pour moi, il symbolise l’entreprise philosophique telle que je la comprends. Aristote, c’est le philosophe, comme on l’appelait au Moyen Âge, mais le philosophe ne commence pas de rien. Et même, il ne commence pas à partir de la philosophie, il commence à partir de la poésie. […] la suite là.
sur l'autoportrait à l'eau forte de 1631,il ressemble au regretté m mouloudji."la complainte de la butte" dans "le port d'amsterdam".
Koâ ? Les photos ne sont pas de ta pomme ? Scandââle !
Merci quand même pour la visite ;-)
Si on arrive à montrer qu'un artiste 0% cigale et 100% fourmi, un anti-Rembrandt est une contradiction dans les termes, peut-être aura-t-on une piste pour définir l'art ?

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