"Au début, j'ai cru qu'on pouvait discuter avec les pros du blablatage"
Est-il possible de réaliser une critique littéraire sur un plateau ? Y a-t-il un entre-deux entre le cirage de pompes d'un auteur médiocre, mais connu, et le canardage systématique ? Quelle place pour la littérature dans le paysage audiovisuel français ? Et sur internet ?
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Derniers commentaires
Débat vivant, drôle, interessant, je pensais que j'allais le regarder quelques minutes, et arrivé a la fin de l'émission je me suis surpris a dire ... mince, déjà ?
Un auteur c'est une voix. Il y aura toujours des voix qui se feront entendre, et force est de constater que ces voix choisiront dans un proche avenir, d'autres médias, d'autres supports que le livre et le papier. On parle de tablettes de lecture numérique aussi confortables que le support papier ; nul doute que la lecture sur écran concernera une autre lecture pour une autre littérature, le contenu étant indissociable de son support.
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Son et image : quand tout n'est pas perdu.
Pensons un instant à ce que le cinéma apporte à l'œuvre de Shakespeare. Le cinéma est un fabuleux moyen de nous faire entendre la parole de cet auteur, dans sa langue et au plus près de l'acteur. Nul doute : le cinéma rend justice au soliloque shakespearien ; l'acteur n’a plus besoin de hurler pour se faire entendre. Et ça tombe plutôt bien : ce qu’il a à nous confier, ne s’y prête pas. En ce qui concerne Shakespeare, voilà que c'est le cinéma qui nous restitue la parole, la voix de cet auteur ! On peut aussi mentionner Proust dans le film de Raoul Ruiz "Le temps retrouvé" et l'édition DVD de ce film.
Là, maintenant, je pense à Bergman qui est tout simplement un des hommes les plus intelligents de la seconde moitié du XXe siècle. Que le cinéma ait pu rallier à lui un tel esprit, c'est tout à son honneur.
Et n'oublions pas la peinture et le multimédia pour une meilleure représentation et une meilleure compréhension des œuvres.
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Héritage.
La transmission, c'est encore par les livres qu'elle doit se faire puisque c'est dans les livres que l'on trouve les plus grandes voix de ce siècle et des siècles passés. Et si ces voix sont ignorées, à partir de quoi, de qui, de quelle œuvre, on raisonne, on crée, on fait entendre une autre voix ? A quoi ressembleront les grandes voix de demain, lesquelles auront superbement ignoré les grandes voix d'hier ?
Est-il possible d'être à la hauteur d'un héritage dont on ne soupçonne pas l'existence ? Peut-on hériter à son issu ? Ou alors, une pensée spontanée, une voix, une œuvre ... partie de rien ou bien, de si peu, mais... pour quel résultat ?
Il n'est pas dit que les besoins de demain soient identiques à ceux d'hier. De quelles voix les générations à venir, de quel espace de réflexion, de quelle conscience de soi, des autres, de la réalité auront-elles besoin ? Jusqu'où l'espèce humaine aura-t-elle besoin qu'on l'élève, qu'on la porte ? Quelle ascension pour elle ? Le mont Ventoux, l'Everest ? Il n'est pas certain que cette humanité de demain ait besoin qu'on l'élève si haut que ça.
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Il faut bien se résoudre à la conclusion suivante : si aujourd'hui on rencontre des problèmes de transmission d'héritage, Internet, le son et l'image n'y sont pour rien, et la télé non plus.
La société, c'est de la C(c)ulture, de l'économie et de la politique.
D’aucuns, alarmistes, se précipitent pour nous pour dire qu'avant, c'était mieux, bien mieux, beaucoup mieux même. Comprenez : "Avant, la transmission avait lieu".
A tous ces Cassandre, on leur conseillera de regarder du côté de l'économie et de la politique et de cesser de confondre les effets avec les causes, même si cela demandera toujours plus de courage de s'adresser aux causes plutôt qu'aux effets.
Qui peut douter que seul nous est donné à consommer ce qui est distribué ou diffusé ?
Les forces de production, qui sont bien évidemment des forces de diffusion, ne raisonnant qu'en terme de consommation ; aussi, nous donne t-on ou pas de la littérature, des auteurs, des œuvres à consommer... et quelle littérature, quels auteurs et quelles œuvres ?
Qui décide de ce qui sera donné à consommer ?
On ne peut pas tout consommer. Consommer demande du temps ; et l'on manque tous de temps ; et fatalement, consommer une chose, c'est aussi ne pas en consommer une autre. Et si cette autre chose qu'on ne consomme pas, faute de temps et puis, parce qu'on ne nous la donne pas à consommer, s'appelle Proust, Char, Lautréamont... ou Levinas... ou plus simplement Baudelaire, Rimbaud... la réponse s'impose d'elle-même.
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Se cultiver, c’est être capable de faire des choix. Mais alors, à partir de quel choix, si la panne de transmission d’héritage se confirme ?
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Extrait de “Actualité et Société” sur http://www.sergeuleski.blogs.nouvelobs.com
La découverte de "d@ns le texte" avec Debray m'a incité a en savoir plus sur ces deux chroniqueurs.
J'ai trouvé une émission correspondant vraiment à ce que j'attends d'@si: une analyse des médias, de ce que l'on peut faire dans et ne peut pas faire selon les formats, des codes, etc. Avec un vrai débat et des arguments développés.
Très bien !
De l'air, enfin, dans cette triste époque de conformisme généralisé et de frilosité un peu lâche...
Merci encore, vous pouvez augmenter les cotisations !
Bien à vous,
Julien Dumesnil.
Hier J.M Messier était sur France Inter (N. Domorran) et sur Europe 1 pour présenter son livre.
Eh bien écouter la différence d'intervention des journalistes... c'est flagrant !
Sur europe 1 c'est blablablabla et vas y que je t'embrouille... et la journaliste ferme sa g...
Bonne continuation
Hors sujet : ce matin j'ai allumé ma radio (bien sur France Inter) sur la fin du texte de Nicolas Demorand sur l'anniversaire d'ASI. Je crois qu'il aime bien, rires !
S./_content_d'avoir_renouvelé_son_abonnement_avant_l'échéance
Merci d'avoir expliciter les non-dits concernant un exemple de fonctionnement du microcosme littéraire (Berger, Sollers, le Monde Littéraire)
Nous sommes très nombreux, probablement l'immense majorité du public et sans être pour autant des grands naïfs, à ne pas connaître le fonctionnement des coulisses... qu'elles soient
politiques, jounalistiques ou artistiques.
La position consistant à dire "je fais partie d'une élite qui sait très bien comment cela fonctionne
et d'ailleurs tout le monde le sait", le monde se restraignant alors aux frontières de celle-ci dans les faits, m'agace profondément.
Il ne s'agit pas de vouloir vider les poubelles de la vie privée, mais juste de mettre au jour des pratiques qui interfèrent avec la compréhension d'évènements
présentés au public comme étant indépendants alors qu'il s'agit en réalité de tout le contraire.
Votre travail y contribue.
le lien ici : http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/index-fr.php?page=videos-coulisses&id_article=294
fred
Le genre d'émission dont fait partie "On n'est pas couché" est fait pour créer l'agressivité des invités et pour les déstabiliser. Ca me fait penser à un entretien professionnel où les recruteurs m'ont attaqué sur chacune de mes affirmations. Il paraît que ça sert à rendre le candidat plus sincère et à comprendre plus rapidement sa personnalité et son comportement dans des situations difficiles.
Ces invités sont de mauvaise foi. Ils savent qu'on va les malmener avant de participer à l'émission. Sauf ceux qui n'ont pas la télévision et qui n'ont pas d'attaché de presse. Ils viennent parce que ces émissions font les meilleurs audiences et après il ne veulent pas jouer le jeu quand ils perdent pied (ou alors ils font semblant de s'énerver, ce qui est encore plus grotesque).
De même Eric Naulleau devrait reconnaitre qu'il défend la littérature dans cette émission de divertissement, non pas pour la littérature mais bien pour faire de l'audience à l'émission. J'ai beaucoup d'estime pour Eric Naulleau et je pense qu'il est conscient qu'il participe aux "jeux du cirque" (pour reprendre l'expression de Judith Bernard).
D'une manière générale, la télévision est un média perverti : on fait parler des gens, on s'en fout de ce qu'ils disent, c'est que du spectacle.
Ce serait avec plaisir que je retrouverais de "véritables" critiques littéraires sur votre site, comme cela a pu être suggéré.
Daniel Schneidermann fut excellent. Madame Judith Bernard aussi. Son charme tient à ce que sa voix n'est pas formatée par l'habitude des médias, que son propos est en quête d'une pensée. Elle ne devrait pas trop accentuer son décolleté: cela risquerait de détourner de ses propos, un peu trop. Elle a bien défendu les écrivaines qui ont usé et abusé de cette liberté de parler elles-mêmes, crûment, de leur corps et d'inventer à ce propos une littérature d'un type nouveau, mais faire de Naulleau un misogyne, paraît injuste. Il ne critique pas l'invention, mais l'exploitation marchande du filon.
Je pense, en effet que tout dépend de ce que le lecteur attend d'un livre. Je lis depuis que je sais lire, quotidiennement. Mon sujet favori : l'Histoire, depuis la préhistoire jusqu'au XVème siècle. Comment un critique pourrait me conseiller ou me déconseiller s'il n'est pas lui-même intéressé par ce sujet? Ca c'est pour le fond. Il en va de même pour la forme, il m'est arrivé de recommander à une amie un livre que je trouvais fort bien écrit, cette amie n'a pas été d'accord avec mon opinion.
Voilà, c'est dit : les critiques donnent leur opinion tout comme n'importe lequel d'entre nous peut le faire, en fonction de ce qu'on aime ou pas.
j'en profite pour souhaiter à toute l'équipe d'@si une bonne année 2009 et surtout continuez encore longtemps!
j'ai remarqué que ces derniers temps, vos émissions ont tendance à ce raccourcir, ce qui est fort dommage car cela ne permet pas de creuser en profondeur les sujets ! Et pourtant il y aurait matière. Internet le permet-il pas de s'affranchir des contraintes d'horaires ...
Je vous propose une chose simple : Si vous êtes à cour d'idées (ou tout autre motif), pourquoi ne pas demander aux @siens de poser des questions à l'invité ? Même si vous avez de l'expérience et (indéniablement) un certain talent, vous n'êtes pas sans savoir qu'on est plus efficace à plusieurs ...
merci.
Je lance quelques réflexions à chaud avant de lire les autres contributions. (désolé si je répète certaines remarques, j’ai été en manque d’ASI durant 15 jours).
1 – chouette y’a Judith…
2 – au pays d’ASI y’a les méchants et les gentils…
Je suis étonné par la manière dont le débat est posé : le « cirage de pompe » contre le « dézingueur ». Le « méchant » contre le « gentil ». Dans les deux cas, c’est la valorisation du méchant qui opère. Parce que c’est dans l’esprit du temps, mais surtout parce que l’on entend « l’esprit critique » contre « le flatteur corrompu ». Le débat me semble mal posé. Je n’ai jamais regardé à la télévision que deux émissions : ASI et le bateau livre. Naulleau, je l’ai découvert récemment face à Attali grâce à ASI. Cela me suffit pour trouver la formulation du débat maladroite. Et même si je suis prêt à entendre les arguments de Naulleau, il me semble que le clivage n’est pas celui supposé. Ferney n’est pas un cireur de pompe et Naulleau n’est pas un esprit critique. Ferney essaie de dialoguer avec des auteurs, Naulleau joue le rôle du fou dans une émission de promotion de l’industrie du divertissement.
Heureusement, l’émission – excellente - n’a pas suivi ce programme annoncé.
3 – « les moyens de développer un j’aime ». (Sur la critique littéraire.)
Il me semble que la méchanceté et la gentillesse n’ont rien à voir avec la critique littéraire.
« L’art n’est pas une affaire de goût. » (Marcel Duchamp) (Je n’accepte pas de mes étudiants de première année en art qu’ils s’en tiennent à « j’aime » ou « j’aime pas »).
La critique d’art existe justement parce que l’art n’est pas une question de goût. (il n’ y a pas de critique esthétique débattant sur la pertinence esthétique des ailes de tel ou tel papillon).
Pour ma part, j’attend d’un critique littéraire qu’il m’aide à mieux lire. C’est à dire à comprendre l’enjeu d’un texte, d’une écriture. Il m’intéresse aussi de savoir pourquoi, à partir de cette analyse – ce que Naulleau ne fait jamais – et en fonction d’une pensée littéraire – c’est à dire d’un certains nombre de critères énoncés, assumés, argumentés – le critique juge le texte fort, novateur, etc…
Ferney à Naulleau : « c’est ta critique qui est faible ».
Oui, Judith, il y a des moyens de développer un j’aime (et j’aime bien votre formule !).
J’ajoute que je trouve toujours plus intéressant de mettre à jour la qualité d’un texte que de perdre du temps à parler de choses inintéressantes (le silence est la plus terrible des sentence artistiques). A ce titre, je trouve que la chronique de Judith sur l’échange Houellebecq-BHL est passionnante. Elle met à jour la cohérence de leurs positionnement respectif. Cela m’aide à les (re)lire.
4 - Faire de l’anti-promotion chez Ruquier, c’est encore faire de la promotion. (les attaques de naulleau donnent toujours envie d’être vérifiées, c’est le principe de la polémique).
Parce que le dispositif l’interdit. Et Naulleau ne fait pas « pour le mieux » face à des communiquants. Il a choisi ça. Il aurait pu inventer ASI, il préfère jouer le méchant chez Ruquier. Comme disait une grande émission télé : c’est son choix.
5 – Naulleau, faux méchant mais vrai cynique ou la société des grandes gueules.
Naulleau a le sens de la formule, mais je ne l’ai jamais entendu faire de critique telle que je l’ai décrite plus haut. C’est son côté grande gueule qui aime bien faire des bon mots méchants qui plait à Ruquier.
Naulleau participe à un dispositif assez classique. Il est la grande gueule de service qui non seulement pimente l’émission mais permet de lui donner une sorte de crédibilité pseudo intellectuelle ou critique. Mais ces méchants ou « gauchistes » de service sont soit de vrais naïfs, soit de vrais cyniques.
Leur dimension prétendument critique n’existe pas (non, Judith, je ne pense pas qu’il y ait de début de débat littéraire) parce que le dispositif dans lequel ils sont l’interdit.
La différence entre Houellebecq et Naulleau, c’est que Houellebecq assume son cynisme. Il est le vrai miroir de Naulleau. Mais comme Naulleau fait semblant, ça ne doit pas trop lui plaire.
6 – les vrais méchants ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
Des citations suffisent :
Ferney :
« il n'y a pas de pire imposteur que celui qui monte sur la table et qui arrache les masques à tout le monde. ça ça me fait rire ».
Ferney encore :
« difficile de faire l'éloge du panache dans un style aussi plat ».
Tiens, d’ailleurs, ce n’est pas simplement un bon mot, c’est déjà une conception de la littérature : la relation entre le fond et la forme. Oui, la pique peut parfois être intelligente.
Pour conclure, chère équipe d’ASI : merci de me faire découvrir les inepties de la télé que je ne regarde pas. Ça me permet de me rappeler la fragilité et la rareté des émissions intéressantes que je regarde. (ASI notamment) Judith m’a fait un peu peur au début, mais elle s’est rattrapée. DS a été nickel.
Je souhaite vraiment une très belle année à vous tous et à ASI.
http://www.causeur.fr/la-fatigue-du-critique,1633
Je ne connais pas Naulleau, mais j'ai des raisons personnelles de penser que Jourde est quelqu'un d'honnête.
Et, pour l'avoir lu, largement aussi écrivain que la volaille germanopratine qui piaille de se faire plumer par lui et son complice.
PS Je viens de commander le Jourde et Naulleau.
http://tinyurl.com/67j7vy
C'est bien en effet Bernard Pivot, essentiellement avec ses quelques 730 Apostrophes, qui a probablement été à l'origine de l'extraordinaire nivellement - au sens originel du mot, à savoir mise à niveau d'une surface pour en faire un plan uni - dont a fait l'objet la littérature à la télévision. Sans entrer dans une exégèse de la saga Pivotienne, il suffit de rappeler que le bonhomme a tout de même réussi a présenter dans ses émissions aussi bien Serge Craftaux (auteur d'une inoubliable biographie de la Mère Denis), Alexandre Soljenitsyne, Jean Claude Hallé (auteur du remarquable et définitif "Glasgow 1976, le défi des verts"), Georges Duby, Pierre de Calan ( président directeur général de la Barclay's bank et auteur de "Côme ou le désir de Dieu"), Albert Cohen ...
On le voit, l'éclectisme n'effrayait pas le Pivot de nos vendredis soirs, et sa soif de nous faire partager les joies de la chose écrite, n'avait d'égale que son égalitarisme parfait quand à la qualité de celle-ci. Bien entendu, le succès aidant, l'émission devint une formidable machine à promotion, tout en se réclamant, contre vents et marées, de la défense et illustration de la Littérature. Le nivellement fut total et définitif le jour où Cavanna se mit à engueuler Bukowski, sous le prétexte que ce dernier était quelque peu épris de boisson et qu'il essayait de peloter Catherine Paysan. Si le pote à Choron se mettait à fustiger les pochtrons, alors le Spectacle était achevé, la littérature bien rangée sur l'étagère du 21h30 et Bukowski pouvait aller cuver tranquille: plus jamais son vomi ne viendrait maculer les plateaux.
Et du coup, en voyant Naulleau, aussi vrai et sincère à @si que chez Ruquier, ours grincheux refusant la laisse de son montreur, on se prend à rêver d'un retour du refoulé, le trop bref moment de liberté télévisuelle, le Droit de Réponse de Polac, dont on oublie trop souvent qu'il fut l'initiateur du Masque et la Plume. Mais comme quoi, aussi, la critique littéraire, en définitive, finit toujours chez Ruquier.
Naulleau :
Je l'ai trouvé plutôt sympa, alors que j'avais arrêté de le regarder chez Ruquier tant il me dégoutait.
Là, j'ai mieux compris sa position "anticommunication". Il faut dire aussi que les extraits sélectionnés pour illustrer son rôle chez Ruquier étaient plutôt à son avantage.
@si manipule aussi à ses heures...
J'ai bien aimé sa relativisation du "risque littéraire".
Par contre, je le trouve quand même un peu faux cul : faire honnêtement de l'antipromotion suppose de s'attaquer en priorité à l'objet promu, et non au bonhomme. Or dans certains cas il s'attaque directement au bonhomme. Ex. Attali que je n'apprécie pas mais que Naulleau a commencé à attaquer en précisant qu'il n'avait pas lu son bouquin (alors qu'il est quand même payé pour ça aussi, par la redevance en plus...). Total, Attali l'a planté et s'est sorti plutôt par le haut de cette affaire.
Ferney :
Si Naulleau est un clown blanc, alors lui c'est un mauvais auguste !!!
Quelle complaisance évidente à l'égard des "puissants" !
Judith :
Alors que j'apprécie beaucoup vos chroniques, j'ai détesté votre prestation, un peu "allumée".
D'abord, pourquoi essayer à toutes force de définir les critères d'un grand écrivain selon Naulleau ? Quel intérêt ?
Et puis c'est quoi ce procès en machisme ? Pourquoi ne pas lui poser la question simplement ?
Enfin pourquoi faut-il que de supposés médiocres (quels sont vos critères ???) servent de paillassons à vos grands écrivains ?
On sent dans votre remarque le snobisme méprisant de l'agrégée pour le roman populaire.
J'ai lu "les particules élémentaires" et ça m'a donné envie de vomir.
Si lire un grand écrivain c'est comme lécher des c... malpropres en espérant attraper la gastro, beurk !!!
Rendez moi Gavalda et Lévy.
Finalement c'est DS qui a trouvé la réponse : c'est avant tout subjectif.
C'est peut-être aussi la postérité qui décide.
Cette manie intellectuelle de classer les gens et leurs livres est profondément agaçante.
A voir donc... ou à déguster.
pourquoi diable arreter la?????
pourquoi couper si brutalement?
pourquoi ne pas plus developper a propos d'internet et la liberte?
pourquoi ne pas plus faire parler Ferney qui, enfin, semble commencer a sentir plus libre et ''se lache''?
pourquoi ?
mais merci quand meme....
j'aurais souhaité que vous puissiez développé l'approche de la critique par la "lecture" commentée d'une œuvre, de manière courtoise mais sincère avec son auteur. Et de la difficulté (qui à mon sens n'est propre qu'aux exigences de l'audimat) d'exercer cette approche sur ce média contraint qu'est la télévision. Et du sentiment critique personnel qui peu à peu s'empare du téléspectateur au fil de cette lecture critique. J'aime bien être responsabilisé, et j'apprécie que cela ait été pris en compte dans vos très réussies émissions passées (j'avais une télévision à l'époque). Dans cette émission sur @SI je vous ai trouvé trop timoré face au "bretteur à sang froid" qui vous était opposé. Votre vision des choses me semble pourtant juste dès lors que le sujet était bien "De la critique littéraire à la télévision". Alors pourquoi ne pas l'avoir décrite avec plus de punch ?
Je ne nie pas que Nolleau peut avoir un certain intérêt pour les personnes dupées par la fausse "littérature", mais ensuite il me semble que l'on tombe dans les travers habituels des plateaux de télévision. Son caractère propre le sert grandement dans ce rôle un rien théâtral, et c'est là me semble-t-il son principal atout.
Merci pour vos émissions passées et j'espère que vous n'hésiterez pas à développer votre blog (ou quelle que soit sa forme définitive) sur le Web.
PS : je n'ai que 50 ans et ne regarde plus la télévision depuis 2/3 ans
Ce qui nous oppose, Eric Naulleau et moi, ce ne sont pas tant nos idées ni même nos goûts littéraires (à l'exception de Christine Angot qui m'amuse et qu'il vomit) que nos tempéraments. Devant un auteur quel qu'il soit, je suis facilement ému, intimidé ou désarçonné, même si ça ne se voit pas. Eric, lui, est un bretteur à sang froid, il vous embroche qui vous voulez comme une perdrix, avec le sourire.
Chez Ruquier, devant un public avide de spectacle, il n'a pas le choix, c'est la seule façon d'exister. A sa place, si j'en avais le talent, et le courage, je ferais peut-être comme lui.
Au vrai, j'en suis incapable. En confidence: j''ai fait mes débuts à la télévision dans "Droit de réponse" de Michel Polac, l'ancêtre de "On n'est pas couché": personne n'y a jamais entendu ma voix, sauf une fois où Polac m'invita à parler du journal de Leopardi, le "Zibaldone".
Maintenant, il faut savoir ce qu'on veut. Pour moi, idéalement, le dialogue entre l'auteur et le critique devrait ressembler à un duel amoureux. Quand Eric attaque d'emblée Bernard-Henri Lévy ("Vous n'êtes ni philosophe ni de gauche") ou Jean-François Kahn ("Je vais attendre que votre livre soit traduit en français"), faut-il s'étonner que l'entretien vire au vinaigre? Non, car c'est ce qu'il cherche. Je ne crois pas qu'il soit dupe. Pendant que Ruquier roule des billes (dès qu'un invité tente d'exprimer l'ombre d'une idée), il fait le clown blanc puisqu'on est au cirque. Même une dure-à-cuire comme Laurence Boccolini, il la fait pleurer. C'est bien, ça aussi, pour l'lémission, faire pleurer.
L'adversaire a une opinion qui n'est pas la mienne, il a un nom célèbre, un visage connu. Je me fiche qu'il ait raison ici ou là, je veux seulement le vaincre, lui casser sa baraque, lui pourrir sa promo. S'il est venu chez Ruquier, c'est pour vendre sa daube, pas pour le plaisir, hein? Il ne sera pas déçu. A nous deux, mon gaillard! Chacun son rôle. Avec cela, je ne m'interdirai pas de viser bas pour viser juste, c'est de bonne guerre.
Cela fait parfois un divertissement acceptable. Ce n'est pas la seule façon de parler des livres à la télévision.
Frédéric Ferney
Quand DS dit qu'au final on revient a dire "j'aime ou j'aime pas", pour parler d'un texte, alors qu'il a fait de sa spécialité l'étude de l'image, je trouve ça un petit peu.. vite dit... Pourquoi un texte serait moins assujettit à une rigueur technique, de construction et autres règles esthétiques qu'une image, ou de n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Je ne vais pas pousser la réflexion vu que ma culture littéraire se ramasse les dents à six pieds sous terre. Reste que je suis intimement convaincu que l'on peut juger de la qualité d'un texte, comme on peut tout à fait différencier le dit jugement de son goût personnel. Après tout il y a bien des millions de personne qui adore "plus belle la vie"... j'ose espérer que certain d'entre eux savent jauger de la qualité intrinsèque du show...
Ensuite que Naulleau balance une sandale sur internet, je me demande si ce n'était pas exprès pour échauffer les esprits, un bon troll comme on dit - du coup il est carrément mure pour le support - du coup je saute dedans à pied joins : mettre sur le dos la dégénérescence orthographique du bon peuple sur le dos d'un médium, c'est facile et surtout complètement à coté de la plaque, c'est surtout un dégénérescence de la culture et de la société en elle même qui est à pointer du doigt, internet n'en n'est qu'un miroir, ou alors expliquez moi depuis quand changer de stylo vous rend meilleur en orthographe, j'ai probablement paumé la notice...
sinon quand est ce que le formattage des forums changent ? C'est frustrant de ne pas pouvoir lire tout les commentaires pour faute d'indigestion visuelle :/
Je voudrais aussi attirer l'attention sur la vraie bonne et intéressante intervention de Ferney sur le plateau, celle que Daniel a fait remarquer : quand il dit que le bouquin de Naulleau est mal écrit. C'est ce Ferney-là qui est bon. Si jamais il avait reçu Naulleau dans une émission TV, il ne lui aurait jamais dit et ç'aurait été dommage. Pourquoi ? Parce que faire une critique à un invité dans son émission, ça ne se fait pas. Il faut entrer dans le moule de la promotion.
Pourtant, il est bon de bousculer. C'est dans ces moments de bousculade, qui peuvent tout à fait être dépourvus d'agressivité, que se rélève la vraie nature du livre à travers la manière dont son auteur le défend et le présente. Il a fallu que Ferney se sente libre devant (désolé de le dire) quelques petits milliers d'internautes pour qu'il devienne sincère. C'est révélateur...
j'ai comme beaucoup trouvé ce débat très intéressant, bien que je ne partage pas la dureté des membres présents contre Nauleau. Il a au moins le courage de dire ce qu'il pense, et de pratiquer à sa manière un arrêt sur image, c'est à dire de ne pas être dupe de cette énorme machine à promotion qu'est devenue la télévision, y compris la télé publique, machine à promotion chargée de façonner industriellement des consommateurs de spectacle, et d'empêcher ceux ci de penser, c'est à dire de pouvoir exercer un esprit critique. Le propre de cet esprit critique est justement de refuser les lieux communs et la soupe populaire (au sens péjoratif) Comment donc la rédaction d'Arrêt sur Image (je pense surtout à Judith Bernard, mis elle n'était pas la seule, ne peut elle valoriser cet esprit critique, et finalement donner l'impression que le débat resterait possible à la télévision ? Est ce que la position de la rédaction n'est pas contradictoire avec le fait que cette émission ne peut plus se dérouler sur les antennes télévisées ? j'aurais préféré ici un débat plus objectif, même si le ton vif, allant, qui était le sien était agréable. Comme à la télé, Nauleau est coupé par l'un des intervenants, dès qu'il cherche à commenter et à approfondir le sujet. C'est un peu dommage, car l'importance de ce sujet n'échappe à personne. A refaire absolument donc.
D'abord, ça m'a rappelé une autre époque, celle de Ferney/Petitrenaud/Schneidermann le dimanche matin, une sorte de matinée de culture typiquement française avec de la littérature française et d'ailleurs avec la voix de Ferney, posée, agréable, la convivialité de la gastronomie de Petitrenaud, le petit mec à lunettes qui a des amis restaurateurs partout, et pour finir cette analyse critique par ASI, cette manière qu'à DS de tout remettre en cause sans avoir l'air d'y toucher, en invitant les personnes qui sauront nous expliquer et décrypter.
Et pour cette émission-là aussi, bonne pioche. Un lanceur de scud médiatique dans une émission rigolote qui se trouve savoir de quoi il parle en littérature, étant lui-même éditeur, un très bon animateur d'émission littéraire, et une vraie lectrice à ses heures écrivain(e?) en la personne de notre Judith.
Et dès le départ, la mayonnaise prend. Ils se respectent, s'écoutent.
Le consensuel Ferney rue dans les brancards, et commence à déballer lui aussi. Naulleau et Judith s'expliquent.
Moi je trouve cela jubilatoire.
Un débat comme je les aime. Pas de peur du conflit, et une confrontation des opinions qui apporte quelque chose. J'ai appris plein de choses qui me semblaient nécessaires. Cette connivence qui va très loin, cette technique du "Cause toujours", il me semble que c'est ce que j'avais besoin de savoir pour mieux comprendre, et moi qui ne m'intéresse pas spécialement à la littérature contemporaine je peux y comprendre quelque chose.
Et entre parenthèses, je n'ai jamais lu Angot mais je pensais le faire si l'occasion s'en présentait, or Judith m'a dissuadée pour toujours de le faire. La façon dont elle en a parlé était peut-être attirant pour elle, mais pour moi, ça m'a stupéfiée.
Et je pense que plusieurs sujets abordés pourraient faire l'objet de débats circonstanciés : qu'est ce qu'un écrivain (sachant que Proust était très peu lu à son époque), et qu'est ce que l'expérimentation viendrait faire dans la littérature ? Qu'est-ce qu'un conservateur ?
Autre question : est-ce que la façon de poser la question n'induit pas forcément la réponse ?
Bonne année 2009 à toute l'équipe et les chroniqueurs d'@SI, ainsi qu'à tous les @sinautes, et, ne mégotons pas, au monde entier.
On en garde que le meilleur pour la diffusion. Le meilleur, pour l'audimat, c'est quand les gens s'engueulent, Naulleau est là pour faire monter la sauce. et il le fait bien, avec aplomb, sans se démonter. Point.
Je ne connais pas les bouquins de Angot (le personnage public m' insupporte, mais ça ,c'est primaire) et autres, mais les arguments de EN ne m'ont pas convaincus : comme dit judith où sont ses critères de jugement, son éthique, ou place t il son curseur ?
S'en est suivie une longue conversation sur la pertinence du discours de Naulleau, auquel mon ami préfère Ferney, pour avoir été un spectateur assidu du Bateau Livre.
Possibilité ou pas de faire de la critique littéraire à la télévision, pertinence de la démarche du dézingueur, attitude réservée de Ferney, nous avons tout repassé à la moulinette, pour atterir sur la question des critères définissant ce qu'est un grand écrivain. Le critère objectif et l'introuvable Qualité...
C'est ainsi que pour la première fois je me suis trouvée en désaccord avec Judith.
Elle relève justement que l'oeuvre littéraire de ne se définit pas par son sujet, et que les matières les moins nobles peuvent être la trame des plus beaux livres.
C'est vrai. Le fond, finalement, importe peu. C'est d'ailleurs le propos de Flaubert qui dans sa recherche de la musicalité parfaite rêvait de n'écrire sur rien.
C'est pour cela même que ses réflexions sur Angot me perturbent.
"Elle a déplacé les limites de la pudeur", etc.
Et alors ?
En quoi déplacer les limites de la pudeur implique d'avoir écrit une grande oeuvre ?
Judith ajoute qu'Angot a trouvé une voix qui n'appartient qu'à elle, qu'elle a une singularité.
C'est vrai.
La lecture de l'Inceste m'a révulsé, tant par le style que par le fond. Des phrases découpées, un discours hâché, qui n'exprime que la violence, ce qui est d'autant plus impressionnant que les adjectifs, les qualifiants, les vecteurs de l'émotionnel, sont absents d'un phrasé mécanique. Un livre en forme de staccato.
Une voix singulière, c'est vrai. Mais une voix qui ne raconte rien sur le monde, sur l'univers dans lequel elle vit, une voix qui se repète, redondante, ronflante, mimétique d'elle même.
Est-il suffisant de torturer la langue pour être un grand auteur ? Ne faut-il pas avoir quelque chose à dire, aussi ?
Angot n'a pas comme Flaubert l'excuse de la beauté, puisque sa prose est laide, volontairement.
Elle ne dit rien. La littérature française contemporaine, enfermée sur elle même, sur son nombril, ne dit rien. Ou pas grand chose.
L'auto fiction est le plus égoiste des genres, focalisé sur le soi, au mépris du style, qu'il n'est plus utile de travailler pour faire un grand livre, ou presque.
Je sais cela sonne affreusement réactionnaire, comme Judith elle même le dit à Naulleau. Comme Christophe Donner l'a écrit dans un article récent publié dans le Monde 2, et comme le pensent la plupart des critiques d'aujourd'hui.
Pourtant quand je lis Banks, Roth, Lamar, Bellow, Styron, ça plonge dans mes tripes, ça m'emmène "là où je ne eux pas aller", et pas parce que ça me parle de tabous sociaux, de merde ou de pisse, mais parce que ça m'oblige à fouiller ce qu'il y a de plus laid en moi, dans mon inconscient, dans ce qui m'a construit. Combien de fois ne me suis-je pas rendue compte que j'étais aussi, comme d'autres, remplie de préjugés racistes, ignorante de mon histoire, égoiste à en crever, rien qu'en lisant ces auteurs ? Des écrivains qui racontent le monde et en explorent les fondements les plus sombres, les plus sales, qui vous expliquent ce qui en nous nous permet de survivre, le pourquoi de ce que nous sommes, les voies de la causalité, même si celles-ci sont immondes et obligent à se remettre en question. Pour se reconstruire, peut-être ? Oui, peut être. "Ce que peut la littérature..."
Que me dit Angot de tout ça, ou Zeller, ou d'autres, à travers la dissection de nos peurs ridicules, de nos mesquineries, de nos lâchetés ? Pas grand chose. C'est étriqué, petit, même si singulier, ou stylistiquement nouveau.
Judith, je vous retourne la question posée à Naulleau, qu'est-ce qu'un grand écrivain ?
PAPOTAGE, est très indiqué, car les critiques ne sont pas là pour servir la soupe !
Stan 1000g
Je suis assez d'accord avec Fernet quand il dit qu'un critique littéraire véritable doit être écrite. Je ne connais aucune émission de critique littéraire valable, ni à la télé ni à la radio, ce sont des médias qui privilégient la communication à l'argumentation, par exemple le masque est la plume, que j'écoute souvent, est surtout une occasion de rigoler, parce-que leurs critiques sont souvent de mauvaise foi, moraliste etc...
Je regarde ou écoute plus les émissions de "critique" pour le plaisir des bons mots, des phrases chocs, pour voir ou entendre les écrivains, que pour ce qu'ils me disent d'un livre ou d'un film, car si il n'y a plus de critères pour définir un "grand écrivain", les critiques ne peuvent plus faire comme si ils avaient l'autorité pour parler de littérature. Après tout ce ne sont "que" des journalistes ; )
En fait on devrait trouver un autre mot que critique pour ce genre de blablatage ou de dézinguage. je propose "papotage littéraire".
Trouble Jeu
Entre la blague de potaches et l'analyse sociologique criante de vérité ...
PS : ... je suis en retard pour mon réabonnement : je m'en occupe dès demain matin !
TOUT ETAIT PARFAIT
MERCI ENCORE JUDITH POUR VOS INTERVENTIONS
C EST UN GRAND PLAISIR DE VOUS ECOUTER ET DE VOUS REGARDER
VIVEMENT LA SUITE
CORDIALEMENT
Par contre, il serait intéressant que les chroniqueurs ainsi que Daniel Schneidermann lisent les livres des invités, histoire de situer leurs propos.
Notamment celui d'Eric Naulleau (Au secours, Houellebecq revient!). Il peut passer pour un sniper lorsqu'on le regarde dans l'émission de Laurent Ruquier, mais une fois qu'on a lu ses livres, on comprend mieux le pourquoi de sa démarche. Il ne cesse d'ailleurs de le répéter tout au long de l'émission : il s'agit d'un combat. Motivé par quoi? Essentiellement par un constat qu'il fait dans son livre: la littérature est peu à peu évincée du champ littéraire. A partir de là, il ne peut prendre qu'une posture violente à l'égard de ceux qui en sont à l'origine (les stars et les sportifs qui font étalages de leur vie, les romanciers populaires qui empêchent de nouveaux venus sur la scène littéraire, etc.).
Le problème n'est pas vraiment de savoir si BHL et Houellebecq sont de grands ou de petits écrivains. Le fait est que grâce à leurs réseaux, ils sont capables de vendre des livres avant même de les avoir publiés. Et qui en paient les frais? D'autres écrivains qui se trouvent écrasés par ces dispositifs médiatiques.
Pour le reste, lisez Pierre Jourde "La littérature sans estomac" auquel Houellebecq se réfère Eric Naulleau dans son pamphlet. Vous aurez une idée plus précise de ce qui est reproché à Christine Angot notamment son art de la redite.
Bonne année @SI,
Amok.
Dans ce type d'émission où le débat est ouvert, l'indispensable JUDITH BERNARD, a pu montrer la pertinence de son analyse et de son argumentation face à un Eric Naulleau un peu court dans ses réponses.
Cet hommage rendu à Judith ne doit pas me faire oublier les autres chroniqueurs d'@si lus ou entendus sur le site. J"apprécie particulièrement la grande érudition d'ALAIN KOURKOS et la variété de l' iconographie qu'il est capable de nous offrir sans parler de son Humour ( réussites récentes "VIRGIN KILLER" et "ETRE AU PARFUM"); Je n'en diras pas autant de DAVID ABIKER certes talentueux mais qui donne l'impression d'être revenu de tout, parfois pertinent mais d'autres fois crispant avec son côté "j'en ai vu d'autres"
Quant à vous cher Daniel, si vous pouviez vous retenir, de temps en temps, de couper la parole à vos invités ou vos chroniqueurs, même si une question pertinente brule les lèves !
Voilà c'est tout pour aujourd'hui, sachez que même si j'interviens peu sur les forums, je lis chaque matin avant de partir au bureau votre " vite et gratuit" gardant pour le soir les dossiers et émissions. Je me suis réabonné dès décembre en choisissant un abonnement de soutien et ne manque pas de parler de votre site autour de moi.
J'espère que le réabonnement et l'arrivée de nouveau internautes seront à la hauteur des attentes de votre équipe car pour tous ceux qui vous suivent JE SOUHAITE LONGUE VIE A @si
JEAN-LOUIS
J'ai la nette impression, après visionnage de l'émission, que Naulleau comme Ferney sont de chics types, l'un comme l'autre, cultivés, sincères, de tempéraments très différents mais finalement complémentaires lorsqu'ils débattent ensemble, tout en exprimant un respect réciproque l'un pour l'autre.
Cela dit, il me semble que Ferney se trompe lorsqu'il qualifie Naulleau de "clown blanc". J'aurais plutôt dit : "chevalier blanc". Quant à Naulleau, qui a répété à plusieurs reprises qu'il était impossible de faire de la critique littéraire à la télévision, j'aurais souhaité qu'en fin d'émission il montre une évolution en se demandant plutôt à quelles conditions il serait possible d'en faire.
Sur ce, je ne me demande pas si je vais aller faire un tour sur le blog de F. F, j'y vais de ce pas. Par contre, concernant le "Jourde/Naulleau", je pose la question à celles et ceux qui l'ont lu ou au moins parcouru : ça vaut le détour ou pas ? c'est un livre utile ou pas ?
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j'en profite pour blablater mes voeux à toute l'équipe en plus de mes remerciements pour
l'excellent travail de l'année écoulée, c'est peu de le dire .
Pour ma part, j'ai notamment retenu la phrase de Daniel Schneidermann : "c'est passionnant, dommage de ne pas entendre ça plus souvent... on va voir ce qu'on peut faire !"
Je cite approximativement et de mémoire, mais si Daniel sous-entend qu'@si pourrait à l'avenir s'enrichir, sous une forme ou sous une autre, de débats littéraires, musicaux, artistiques... je vote OUI des deux mains !!!
Il se trouve que je viens de terminer la lecture du pamphlet de Marcel Aymé "le confort intellectuel" dans lequel Aymé "dezingue" le romantisme (particulièrement Baudelaire) avec beaucoup d'entrain, d'humour, de rigueur, de courage, de mauvaise fois (assumée)... et de style. Naulleau (que je n'ai pas lu) m'a rappelé notre regretté M. Aymé. Si cette comparaison n'est pas pertinente, du moins Monsieur Naulleau n'en sera-t-il pas fâché! Merci pour vos emissions. Je ne regrette décidément pas de m'être réabonnée.
Vive Internet!
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Et quelle excellente occasion de dire du mal de quelques vermines, comme l'écrirait Marc-Édouard Nabe !
Etant Bessonien (Patrick, bien entendu… Pas Eric, la caricature du traître d’opéra !) je ne suis naturellement pas favorable à Naulleau, et cependant ses dézingages sont souvent pertinents, intéressants dans le ronron médiatique consensuel et mou.
Commençons avec deux dindes de concours, élevées au grain :
"Comme c'est triste de renoncer en un jour à être aimé. Comme c'est triste d'être écrivain, comme c'est triste d'écrire des livres, comme c'est triste de croire qu'on va être compris. Comme c'est triste d'être aimé des faibles."
Christine Angot - Quitter la ville
Comme c’est triste de lire Angot ! Je préconise l’abstention…
"Dès qu'il y a une femme qui parle c'est contagieux, toutes elles parlent pareil."
Christine Angot - Quitter la ville
Heureusement qu’elles ne parlent pas toutes comme elle !
Angot représenterait parfaitement “Le Degré zéro de l’écriture”, si seulement elle avait lu Barthes dont elle ignore jusqu’à l’existence…
"Les meilleures méthodes pour rendre compte restent à inventer."
Marie Darrieussecq - Bref séjour chez les vivants
Visiblement c’est pas gagné !
"Le poète épouse la nature, et la nature lui offre ses fruits, qu'il met en mots."
Marie Darrieussecq - Le pays
Ronsard enfonçé !
BHL… Cet homme n’a d’intérêt que pour la mauvaise grâce avec laquelle il accepte de jouer le rôle de piste d’atterrissage pour les tartes à la crème que lui adresse obstinément Georges Le Gloupier, spécialiste de l’attentat pâtissier. On attend toujours que ce cuistre se décide à chanter à la télévision “Il est beau le chapeau de Zozo”, condition sine qua non pour l’interruption d’une très longue série d’entartages !
Solers, l’homme qui n’a écrit qu’un seul bon livre, le premier (Une curieuse solitude) et qui vit dessus depuis plus de 50 ans, grand copain de Bergé le mafieux acrimonieux…
Houellebecq, l’homme qui écrit avec ses pieds parce que ses mains sont trop occupées… L’homme qui se limite aux pastiches ratés (Le Meilleur des Mondes, SAS…)
Exemple : “ De nos jours tout le monde a forcément, à un moment ou à un autre de sa vie, l'impression d'être un raté.”
S’il était lucide c’est une impression qu’il devrait avoir à plein temps !
Ceux qui aiment les pastiches auraient intérêt à lire "Pastiches et Mélanges" de Proust, c'est d'un autre niveau...
Breillat, même combat ! Star frelatée du porno prétendu intellectuel et de l’art bidon en général…
Boccolini, c’est un écrivain, ou un légume ?
Et pour finir un petit manteau pour l’hiver destiné à Naulleau et tricoté soigneusement par Patrick Besson :
Descriptif
DE PATRICK BESSON
21/11/2008 - Le Figaro.
Surprise : samedi soir, sur France 2, je retrouve Eric Naulleau dans l'émission de Laurent Ruquier, « On n'est pas couchés ». Le chroniqueur télé, depuis les grandes vacances, n'a pas changé : il est toujours abracadabrantesque, abrutissant, affligeant, angoissé, artificiel, bébête, bobo, boudeur, boy-scout, brutal, caractériel, cavalier, courbe, creux, cuistre, dégoûté, déprimant, désinvolte, douteux, énervant, ergoteur, errant, erroné, étroit, faiblard, fat, fielleux, foufou, furieux, gêné, gesticulateur, gobeur, goguenard, gugusse, hâbleur, harceleur, hâtif, hâve, houleux, inconnu, inconsistant, inique, interminable, irascible, jacteur, jeunet, jobard, jouisseur, jovial. Dans notre langue, il y a peu d'adjectifs commençant par un « k », je suis donc obligé d'avoir recours au serbe : kretin. Avant de passer aux autres qualificatifs concernant Naulleau : larmoyant, lénifiant, liquide, lourd, luisant, médiocre, méprisant, mortifère, mou, mystifié, nargué, négatif, neuneu, nuisible, nul, obséquieux, obsolète, obtus, omniscient, opprimé, partial, perdu, péremptoire, porc-épic, prétentieux, quémandeur, querelleur, questionneur, quinteux, quitté, rasoir, raté, retors, ridicule, rustre, satisfait, solitaire, sournois, suffisant, susceptible, terrorisé, tortueux, tragique, triste, trouble, ubiquitaire, ubuesque, utérin, utilitaire, vague, vieux, violent, vipérin, vomitif et ainsi de suite jusqu'à « z » comme Zébulon. Les adjectifs sont par ordre alphabétique car je n'en ai pas trouvé, chez Naulleau, d'autres.
Patrick Besson n’est pas un écrivain moyen, c’est l’un des meilleurs de notre époque, incontestablement !
Plus de critères pour identifier ce que c’est qu’un écrivain ? C’est grave cette perte de repères… Tout serait-il dans tout, et réciproquement ? Tout se vaudrait-il ?
Quel est le rôle de la critique, quelle est sa légitimité, sur quels critères peut-elle s’appuyer ? Des éléments objectifs, du subjectif (mon goût) un mélange des deux, mais à quelles doses ?
Qui a lu “Contre Sainte-Beuve” de Marcel Proust qui s’élève contre la méthode de Sainte Beuve consistant à partir de la vie de l’écrivain pour expliquer son oeuvre ?
Il est indispensable d’être cultivé pour critiquer, par exemple il est utile de connaître cette phrase prémonitoire de L.-F. Céline :
“ La merde a de l'avenir. Vous verrez qu'un jour on en fera des discours.”
Et pendant que nous y sommes deux phrases du “Voyage au bout de la nuit” :
“C'est peut-être cela qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.”
“Il n'y a pas de vanité intelligente.”
Ensuite on a le droit de considérer qu’Angot comparé à Céline c’est d’une nullité affligeante, sur le fond, sur le style, sur la forme. Et de le dire !
Judith qui rejoint Bergé ? Je rêve ! Angot qui élabore une oeuvre ? Je ne le crois pas ! Une voix Angot… Un monologue du vagin, tout au plus !
Et ce pauvre Naulleau, macho ? Nous voilà au bord du Point Godwin, pratiquement, (comme l’a remarqué ce bon Eric en précisant qu’il n’allait pas tarder à se faire traiter de nazi…) du moins dans l’art d’éliminer l’adversaire à bon marché, sans avoir à expliquer en quoi il est nul…
C’est un peu dommage… Parce qu’il y aurait eu de vraies questions à poser à Eric Naulleau !
***
Émission trop courte comme beaucoup l'ont dit : certains sujets auraient pu être poussés plus avant mais aussi parce qu'elle finit un peu brusquement. On s'ent une nécessité de finir dans les temps, tout le contraire du fameux "sdf" des premières émissions ("sans durée fixe"). Pourquoi, Daniel, ne posez-vous plus la question : "Avez-vous quelque chose à ajouter ?".
Fabuleux moment à propos du "sous-texte" : parce qu'on découvre ce sous-texte, parce que certains ont du mal à en parler, parce que d'autres éprouvent un certain plaisir à le déchiffrer pour nous.
Judith parfaite (elle est un très bon exemple du fait qu'on peut "écrire à l'oral" : quel plaisir ces formulations si justes et chargées de sens!).
Le débat sur la critique est fort intéressant (y compris dans le forum) mais porte parfois trop sur l'aspect général de la critique (peut-on critiquer, est-ce subjectif/objectif,...). C'est un vrai sujet, soit. Mais alors on invite aussi des philosophes pour en parler. J'aurais aimé que soit plus développé le rapport critique/télévision et plus exactement critique /protocoles télévisuels. Le terme de protocole est employé dans l'émission et est, il me semble, au centre du débat pour lequel @si est légitime. J'ai l'impression qu'une grande partie du travail d'@si, quels que soient les sujets, est de mettre au jour ces protocoles, de les décrypter, de voir leur influence sur le contenu des informations présentées. Toutes ces chose qu'on voudrait que tout le monde puisse voir, savoir ou lire !
Vous voudrez bien me pardonner le style un peu télégraphique (qui s'emploie néanmoins à être grammaticalement et orthographiquement juste) mais je viens de lire tout le forum et je me dis que les @sinautes gagneront un peu de temps à lire un message un peu dégarni de ses fioritures.
Et bien sûr : Bonne année à vous et prospérité à votre démarche (mon réabonnement n'a pas fait l'ombre d'une hésitation).
Wouaah ça fait du bien de voir les gens comme ils sont!!La télé ne le fait plus..On sent les humeurs les choses sont spontanées .Je suis content de m'etre abonné..c'est juste un peu moins confortable à regarder (meme sur un mac.).il faut brancher l'ordi sur l'ecran télé!Peut etre cela dépend aussi des invités..et puis TROP COURT!!!
Très bonne émission, intéressante, dommage qu'elle ne se soit pas attachée à mieux décrire l'image de la littérature à la télévision (le débat sur ce qui fait un bon livre est intéressant mais un peu moins du ressort d'arrêt sur image).
Je ne comprends pas trop la remarque de Judith sur Christine Angot. Quel risque, même littéraire, prend-elle ? D'une part, il y a assez peu de risque qu'elle subisse un procès ou les foudres de la censure comme ce fut le cas jadis, d'autre part, la mode est plutôt au déballage cru de son corps, de ses organes, de ses expériences intimes. Il ne me semble pas que ça soit la première à la faire (Catherine Breillat l'a fait avant et surement bien d'autres). Quand est-il du style ? Les extraits qu'on m'a fait lire ne m'incite pas trop à continuer non plus. Il y a des écritures crues, en apparence non travaillée, mais seulement en apparence, celle-ci ne me semble pas en faire partie.
Sur la remarque de Frédéric Ferney au sujet des réseaux qui seraient connus de tout le monde, je la trouve un peu étrange. Le lecteur moyen n'a pas trop connaissance des cercles d'influences dans le milieu littéraire.. Le problème est que leur existence empêche la critique d'autres oeuvres plus méritantes de se faire entendre, perdues au milieu de l'avalanche du livre dont il faut parler, qu'il faut vendre à tout prix, pour d'autres raisons que ses qualités littéraires.
Quant au rôle d'Eric Noleau dans l'émission de Laurent Ruquier, il est forcément difficile à tenir. Comment faire critique littéraire face à de la non littérature ? La seule position est la dénonciation d'un système promotionnel uniquement attaché à la logique du marché et du copinage, un système où seul les membres d'un cercle médiatique fermé ont le droit à la parole, la télévision qui ne fait encore parler que d'elle même. Mais il est vrai que cela finit par être un rôle répétitif, convenu et finalement intégré à ce système.
Je m'excuse sinon des fautes d'orthographe et des incorrections grammaticales : )
Petite remarque sur le forum. C'est un peu déroutant que les asinautes de Free soient sur le même forum que les abonnés Internet. J'imagine que les émissions n'ont pas le même format car je ne comprend rien à la plupart des remarques sur la durée.
Qu'il soit misogyne ne m'étonnerait pas, mais de toute façon il faut bien voir qu'il n'est pas le seul, car ce que ce que dit JB est une réalité: après des siècles de silence, troublé par qqes femmes faisant alibi, les femmes sont 'entrées en littérature' par ce qui leur est reconnu par le socio culturel comme étant leur domaine: le journal intime (ou autofiction) le corps, le coeur, le care, les gosses.
Toutes choses non nobles, littérairement parlant, aux yeux des messieurs qui, bien sûr, s'occupent du monde, eux.
Comme disait B.Groult: Flaubert aussi parle d'amour, mais c'est Flaubert, c'est pas noté pareil.
Bon...A part ça; le réseautage bergé-bhl-sollers, ou je ne sais plus qui, j'en savais rien de rien.Vive la province.
" Probablement le même rustre que vous, mais que ne se cache pas derrière un, "ah si j'avais su", un "j'aurai jamais cru ça d'eux" ou un "j'ai encore espoir" pour assumer sa prise de parole et la contradiction. "
Merci , après m'avoir traité de quidam, me voilà un " rustre " . Je ne pense pas que vous en soyez un .Mais cela vous arrange de vous assimiler à moi, histoire de m'en remettre une couche . Je vous souhaite une bonne journée .Ne vous donnez pas la peine de me répondre ( encore que je n'ai pas à vous donner d'ordre ) je n'aurais pas la possibilité de la lire .Je quitte le forum en même temps que le site .Histoire de me désintoxiquer un peu . Ouf, un peu d'air frais .Je vais me plonger dans un bon bouquin et reprendre mes jeux sur le net .
Merci à Cassandre .On est d'accord . Continuez, si je peux me permettre cette observation, à avoir la parole libre .
pas eu le temps de lire tous les commentaires, et perso NAULLEAU (et son acolyte ZEMMOUR, les 2 "critiques littéraires" (?) de la bande à RUQUIER), c'est pas trop ma tasse de critique...
...........dire à un écrivain comment il aurait dû écrire son bouquin pour que ça plaise au public ???........ un ange passe !!!
NAULLEAU et ZEMMOUR chez RUQUIER : 2 journalistes qui se rêvent écrivain !!!
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Une critique bien écrite s'adresse plus aux écrivains eux-même et moyennement au lecteur, ou au lecteur mais en deuxième intention, pour lui épargner d'avoir à lire le livre, tout en restant capable d'en parler (sur les forums, dans les dîners...). Cette critique bien écrite serait un retour, une reconnaissance, la validation du travail, de l'exception de l'écrivain, ou la réfutation de ses choix au nom de principes que l'on peut justifier. Et sa première intention ne serait pas d'être prescriptrice d'un acte d'achat. Une critique au-delà du marketing, une critique constructive.
Est-elle possible, sachant qu'aucune opinion définitive ne peut en sortir? Est-elle utile aux écrivains ou aux artistes en général? Souvent ils la rejettent quand elle se définie comme une critique "autorisée", et préfèrent l'ignorer, car ils n'y voient que la frustration d'un créateur qui, se mettant trop à la place de l'auteur, dit comme il faut faire, au lieu d'admettre et de reconnaitre à l'auteur le droit de faire comme il a voulu. La prendre en compte pour un artiste ne coule pas de source. Pour les simples lecteurs que nous sommes, souvent, que ce soit pour films, disques, livres, on reste sur l'impression, après avoir écouté ou lu les critiques, que l'auteur de l'oeuvre n'a rien maîtrisé, qu'il a fait comme il a pu en suivant les modes, la tendance, les contraintes financières, et qu'il est un pantin caché sous le marketing comme une frite sous la salade.
Et donc une telle critique nous est-elle utile? Pas trop, j'aimais bien avant, le système du tableau à double entrée, d'un côté des noms de critiques, de l'autres livres ou films et des étoiles en face. On se calait sur un nom pour lequel on s'était aperçu qu'on partageait les étoiles sans faillir. Mais maintenant, trop de livres, trop de films, on n'y arrive plus..., et les magazines mettent des tableaux des meilleures ventes : qu'est-ce qu'on s'en fout!
Une vraie bonne critique est quelque chose qui a son charme propre, indépendant de l'oeuvre qu'elle nous présente, et qui pour ça est traitre car elle nous piège parfois.
Par contre une bonne émission de télé, avec nos petits scrogneugnouchoux d'auteurs, ceux là qu'on n'a entièrement rebidouillés dans nos têtes en reconstituant les morceaux qu'ils nous livrent en vrac dans leurs livres, collés avec des petits bouts de nous pour faire tenir l'assemblage... et qui causent en vrai et qui ont une bouche, des yeux, des dents, des défauts, ha! ha! trop rigolo son pif, et qui avec un Ferney/ les-yeux-qui-brillent en face se sentent bien avec nous. Je leur rend leurs sourires, c'est dire (alors que je fais attention de ne pas leur parler pour pas être ridicule, puisqu'ils ne m'entendent pas!). TV-critiques? What TV-critiques?
il faut absolument que @s mette en place une émission littéraire, ce serait vraiment intéressant, à condition de prévoir un contre-feu pour éviter les effets de réseau.
D'ailleurs à ce propos, Ferney a commencé à dire que Naulleau avait aussi son réseau, on aurait aimé en savoir plus.
Superbe cadeau que cette émission, moi je voudrais voir ça plus souvent, des débats sur les problèmes des écrivains, les plantages, les échecs, les techniques.
http://anthropia.blogg.org
Je pense que DS a raté l'émission en la centrant exclusivement sur Nolleau qui n'est pas un clown blanc, comme il s'est dit, la figure du clown blanc étant au cirque une figure de "faire valoir" plus que de dézingueur. S'il appartient au monde métaphorique du cirque c'est davantage dans le rôle d'Auguste, un gros nez rouge au milieu d'une arène décorée en studio, nouvelle arène pour nouveaux jeux, nouveau cadre pour nos barbareries télévisuelles.
Sa faiblesse argumentaire est en ce sens révélatrice de ce qu'il représente : ses critiques ne sont construites que sur un ressenti, que des formules ad-hoc et chocs se chargent de mettre en musique dans une arène rendue hystérique par les "mécanismes de construction" d'émission de plateau à la Ruquier.
La faiblesse de l'émission tient un peu à l'importance démesurée accordée à Nolleau ( @si veut se raccrocher à des concepts plus porteurs en termes d'audience? ) versus celle accordée à Ferney, comme si DS ne souhaitait pas vraiment lui parler. D'où la gêne de Ferney qui sentait bien qu'on lui collait cette étiquette de critique mou, par opposition au clown du jour, beaucoup plus moderne. Donc, à mon sens, très mauvaise prestation de Ferney qui s'est laissé enfermé là où les 4 journalistes présents voulaient consciemment ou inconsciemment l'y mettre : Un placard pour les cancres de l'audimat, pour les langues molles et trop raffinées, pour les précieux ringardisés du XXIème siècle.
J'aurai aimé qu'il soit davantage questionné sur le sens qu'il accorde au débat, à une critique, sur l'art et la manière de mener ces débats ou de dérouler une critique. Il a dit, et même répété une chose très juste au sujet de la vraie critique littéraire qui n'a de force qu'écrite car elle engage son auteur. Personne n'a relevé ce point qui me semble fondamental, a minima pour en débattre. Il parlait d'ailleurs un peu dans le vide, les interlocuteurs étant tous tournés vers la "langue dure" de Nolleau. (voyez comme à la fin, il se couche littéralement sur la table pour que l'on s'intéresse un peu à ses paroles). Pourtant, pour rester cohérent avec lui-même Ferney a bien préciser qu'il animait des émissions de "lecture" plus que de critique. Cela ne fait pas de l'audimat, mais cette approche est juste car elle permet à l'auditeur de se construire lui-même une opinion, et non de la subir sur un quelconque plateau d'audience, assénée par un clown au nez rouge qui pour être parfois drôle,n'en est pas moins un peu superficiel. Un mauvais clown qui ne vous quitte pas en vous laissant sa magie, sa poésie, et sa petite musique dans votre tête.
Cette émission faisait donc inutilement de la pub à Nolleau, mais les réponses à la question posée "Est-il possible de réaliser une critique littéraire sur un plateau ?" furent peu détaillées. Vous voulez que je vous dise ? Si j'avais été DS j'aurais fait l'inverse: Interroger Ferney qui a une grande expérience, et pris à partie Nolleau pour la contradiction. Cela m'aurait semblé plus respectueux du rôle de chacun vis à vis de la question posée. On aurait peut-être mieux compris les limites du système Ferney, ou l'inverse. Les @asinautes qui ne connaissent pas les émissions de Ferney ont-ils vu un débat?
Enfin, pour conclure mon commentaire sur cette émission, les remarques de Nolleau sur Internet et sur les forum en particulier auraient mérité plus de réactions. Nolleau semble dénoncé l'industrialisation de la délation sur les forums et la décadence morale sous-jacente. Considère-t-il qu'un post comme celui-ci est une critique lâche assimilable à de la délation ? Daniel, un peu complaisant avec l'ami Nolleau sur ce coup, non ?
PS : judith, quand vous critiquez un livre en public prenez des notes ! M'enfin !
Un partage, un débat et un Frédéric Ferney qui se montre plus vrai que vrai face à un Eric Naulleau moins Naulleau que prévu entre coupé
d'une Judith tout en équilibre mais restant sur des positions de texte et de littérature ; montrent à eux 3 qu'il est bien possible de captiver un auditoire
durant une heure entière sans jamais être complaisant ou lassant.
Une belle année qui commence donc.
Et je profite de ce premier post de l'année pour souhaiter à tous les forumeurs et bien évidement à tout l'équipe d'@si une très très bonne année 2009 !
Quelle violence .Relisez l'ensemble des posts et dites-moi alors, franchement, sincèrement ce que vous en pensez . Croyez-moi, je ne peux vous obliger à le faire, je ne suis pas un quidam comme vous le dites avec mépris qui ne partage pas vos visions .Seulement j'ai la pudeur de croire qu'il n'est pas nécessaire d'encenser de cette façon .J'ai encore l'espoir, sans doute ai-je tort , de penser que notre esprit critique peut s'exercer, même sur le site d'@si .
Et puis pour terminer qui êtes -vous pour pouvoir me dire " Au revoir, vous ne me manquerez pas. "
Il me semble que l'objectif d'@si est de nous permettre d'affiner notre analyse des faits de société , de nous apprendre à décrypter l'information , de nous pousser à porter un regard critique sur l'avalanche de commentaires journalistiques à digérer chaque jour . Si cela n'était pas le cas, je me serai lourdement trompé . Je viens d'offrir pour Noël un abonnement @si à un de mes proches qui ne connaissait pas le site .Je lui disais alors tout le plaisir que j'y trouvais .Me serais-je lourdement trompé ? trouves-t-on ici le même contingent d'intolérants, le même contingent de pensée unique . @si n'est pas une secte .L'excès de louanges, comme l'excès d'insultes m'insupportent .C'est dit .
Je ne peux pas expliquer la gêne que je ressens devant tant de louanges et je suis étonné par tant de flagorneries .
Mon abonnement prend fin en février .Vais-je le renouveler .Je me pose la question .
Il me déçoit beaucoup. Je ne pense pas qu'il soit possible d'exercer la critique littéraire sans reconnaître au moins implicitement et sans espérer qu'autre chose que le "goût" détermine la qualité d'un livre. Ce relativisme extrême est particulièrement malvenu de sa part, d'autant plus qu'il acquiesce quand Naulleau déclare que la "vraie" littérature est de plus en plus envahie par les publications dénuées de style et le plus souvent de fond des puissants de ce monde. Ferney ne peut pas nier avoir une idée (et je dis bien une idée, et pas une impression ou un simple avis pulsionnel) de ce qu'est la vraie littérature (c'est lui qui parle d'être "un écrivain" ou pas, sous entendant qu'il ne suffit pas d'écrire pour être écrivain). Cette attitude est extêmement contradictoire.
De surcroît, le problème du "goût" et de la difficulté de poser des critères objectifs existe depuis toujours. Je déplore le pessimisme naïf qui lui fait dire que c'est un problème d'aujourd'hui. Il semble qu'il abandonne l'idée d'un jugement intellectuel et réfléchi sous prétexte que la littérature est aujourd'hui mise au même plan que les écrits vides de célébrités, ou d'anonymes qui ont oublié que le style et la forme sont les piliers de la littérature. Je pense au contraire que c'est dans ce contexte que l'identité de la vraie littérature est particulièrement susceptible d'apparaitre, et que la mise en place de critères est particulièrement légitime. D'ailleurs on n'a jamais autant parlé de "vraie" et de "fausse" littérature. Heureusement.
Si quelqu'un comme lui abandonne l'idée de tenter de juger intellectuellement de la qualité littéraire, on est mal partis.
Heureusement, il y a Pierre Michon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Michon
http://pierre.campion2.free.fr/dmorvan_interviewpm.htm
http://remue.net/spip.php?rubrique76
"aimer n'est rien ,
préférer c'est tout "
Belle citation de ? (j'ai pas noté )
Par rapport à l'évocation rapide d'internet, attention à ne aps tomber dans "tout blancs" sous prétexte de défendre le moyen d'expression choisis, la majorité des commentaires du fameux web 2.0 reste encore très bas, même si certains lieux semblent rassembler de penseurs plus experts et éclairés comme les forums d'ASI qu'il ne m'est hélas pas donné de lire souvent, le temps de chacun étant compté.
Etre capable de recul sur un médias devant être le concept du présent site, on s'attendrait à plus d'objectivité, mais la relative jeunesse du dit outils transformé en média par la vertu d'exilés, excuse sans doute.
En tout cas, lancez-vous, je ne suis pas sur de regarder, mais des émissions littéraire libre sur le net, ça doit être possible avec certes une masse d'auteurs qui ne joueront jamais le jeu (ils ne viendront qu'une fois et encore, vous n'aurez pas accès aux livres gratuitement, vous ne serez plus averti des informations qui font la base de votre travail), mais nous y gagneront. Seul mérite la lumière les vrais artistes, les vrais écrivains, ceux qui viennent confronté leurs dires dans des débats objectif ou l'on désire vraiment faire ressortir quelque chose et nous auront déjà une première vision de qui possède les racines pour être reconnu comme imminent, même si ce ne seront certainement pas les meilleurs tirages, ceux d'hommes surfant sur le conformisme et donc font le pari de plaire plutot que d'entrer dans un jeu progressiste avec une vision plus globale.
Internet c'est la liberté, on peut y faire du beau comme du moche, le beau nécessite toujrous autant de travail, mais ait plus libre dans son expression, c'est déjà cela de gagner. Et si els chaines de télévision étaient en danger comme les major qui déjà voient naitre face à eux des entités de production indépendates égalant les ventes de disque des dits mastodontes connaissant tous les rouages. (mymajorcompany comme exemple).
ASI existe et heureusement, encore assez méconnus, mais on y prends gout, en en reprenant pour une année de plus.
Benjamin
Mais, malheureusement, je ne connais personne qui soit aujourd'hui en capacité de faire du Naulleau sur le cinéma, à la télévision.
Quand on parle de réseau, celui qui lie les chaines de télé avec la production ciné est encore pire que celui de la littérature.
Juste un exemple : nous alimenter en mielleuseries sur le dernier "bronzés" ou sur "les ch'tis" nuit à notre santé mentale. La promo, c'est un peu comme un psychotrope : à petite dose, ça peut aider, à forte dose, ça détruit les neurones, la capacité de réflexion et, non des moindres, ça occupe du terrain inutilement. Pendant qu'on nous enkylose les méninges avec des productions très moyennes (euphémisme), d'autres passent dans l'oubli et l'inaperçu, faute de visibilité et de soutien des majors, alors qu'elles mériteraient franchement le détour.
Si la littérature ne connait plus aujourd'hui d'écrivains de grand talent, c'est parce que le paramètre fric a tout perverti : Aucun investisseur ne risque plus un Kopek sur des projets qui ne seraient pas susceptibles de toucher les grandes masses de consommation. Ceci nuit au pluralisme de la production, à la richesse induite par la différence, en n'envisageant la production artistique seulement sous le jour de l'immédiateté de la rencontre avec le public, le rendement. La télé en est un exemple vivant : apauvrissement des programmes, surproduction de burgers télévisuels faciles à avaler, avec des sujets allégés (pas trop bourratifs, il ne faut pas écoeurer le client pour que l'annonceur puisse placer son produit pendant les pubs), mais traités à la sauce épaisse, parce que les études de consommation montrent que la majorité du public est sensé apprécier la sauce épaisse entre 19h et 23h.
Meilleurs voeux à toute l'équipe, on compte sur vous en 2009 pour continuer votre travail plus que jamais nécessaire et d'utilité publique.
Le thème du débat étant la critique littéraire, je conseille à tous les @sinautes un excellent livre: "c'est vrai que la télé truque les images?" de Daniel Schneidermann (et sa fille): comme d'habitude avec DS, rien à jeter.
Bravo à teddy pour son post plein d'humour!
J'ai trouvé tous les protagonistes brillants et mis en valeur par le format de l'émission qui permet de comprendre un peu tous les points de vue. Pourrions-nous trouver un débat de cette qualité à la télévision ? Merci pour ce débat sans agressivité !
Et si ASI invitait Ferney pour qu'il nous parle de la mort (honteusement discrète) du Bateau-livre ?
Finalement, il est un peu dans la même démarche qu'ASI : créer un site de lecture/littérature puisqu'elle n'a plus sa place sur le service public.
S'il a des problèmes pour se lancer sur le net, ce serait sympa qu'ASI lui file un coup de main technologique.
J'ai, comme Judith Bernard, été au premier abord séduite par le personnage de Naulleau (même si je n'userais certainement pas de ses méthodes), en chercheur d'absolu et en redresseur de torts agissant au nom de l'amour de la littérature (il paraît, enfin, mon prof d'Histoire et théorie de la critique littéraire affirme qu'en France nous sacralisons trop la littérature, mais j'avoue que ce "défaut" me rebute peu...).
Et puis... l'émission commençant de tourner exclusivement autour de sa personne, il m'est peu à peu apparu comme suffisant, content de "blablater" (tiens donc !) sur lui et sur ses détestations plus que sur la littérature et ses auteurs. A ce jeu-là, j'ai eu l'impression de perdre de vue la polyphonie intrinsèque, le dialogue ontologique qu'est la littérature, pour une sorte de parole - certes claire et brillante - qui se donne en représentation voire en spectacle. Il a bien été évoqué des moments de débats réussis, mais ils semblaient relever de l'exception. Ce point est vraiment fondamental, à mes yeux : le narcissisme est beaucoup plus grave pour un critique qu'une véhémence incontrôlée.
C'était peut-être le sens de la remarque de Judith Bernard (je précise que je n'ai pas lu le livre de Naulleau, que je n'identifiais que comme participant à l'émission de Ruquier avant celle d'@si, et que je me fonde uniquement sur son impression de lecture) : tenter d'objectiver sa subjectivité, de la plier au corset serré de l'argument, c'est encore le meilleur moyen de laisser une place à la voix de l'autre, dans le cadre d'un argumentaire contraire virtuel.
Tout ça me remet en tête la - fameuse car provocante - formule de Sartre : Je n'ai jamais rien appris d'un de mes commentateurs. Je me fais peut-être une idée trop élevée de la critique, que j'estime se devoir de relever de la littérature même (et je rejoins Ferney sur ce point), mais je crois qu'elle doit prétendre à ça, à en apprendre sur l'œuvre, sur la littérature, à l'écrivain lui-même, dépasser non pas la subjectivité mais l'univocité, et il ne m'a pas semblé que c'était le but (et encore moins l'effet) d'Eric Naulleau, au terme de l'émission. Reste maintenant à le lire et non pas seulement à l'entendre.
Quant aux propos sans concession de Naulleau à propos des réseaux très parisiens (Berger, BHL, Sollers et autres), ça fait du bien de les entendre. Bravo pour cette émission. On en redemande.
Je souscris à l'énervement de Naulleau (un point commun avec Michel Polac) sur cette tendande qui porte tout un chacun à "écrire". On peut accepter de la maladresse dans l'écriture quand on y rencontre de la sincérité et de l'honnêteté - vis à vis du texte et de l'acte d'écrire -. On peut facilement s'énerver de voir les étals remplis d'une pseudo-littérature qui n'a pour but que de maintenir à flot les maisons d'éditions par un mécanisme de "cavalerie" à l'encontre des libraires.
Enfin, je reconnais à Mme Angot un vrai talent d'écriture (même si, personnellement, ses angoisses existencielles ne m'attirent pas) mais je ne supporte pas de la voir arpenter les plateaux TV à chaque sortie en expliquant qu'elle n'a rien à y faire...
Donc, SVP, recommencez!
En prélude je voudrais dire que c'est une des émissions les plus ludiques que j'ai vu sur @si! Tous ces grands littéraires qui s'expriment fort bien et qui bifurquent à 180° et commencent à dire de la merde sur l'un, l'autre ou l'absent, ça a quelque chose de jouissif (vous ne trouvez pas?).
Une question me viens à l'esprit, et apparemment je ne suis pas le seul: pourquoi Eric Naulleau, qui juge l'émission Le bateau-livre comme étant l'idéal de la critique littéraire télévisée, participe à l'émission de Ruquier dans laquelle il soutient qu'il est impossible de faire du débat?
-Pour faire comprendre aux gens qu'ils lisent de la merde (selon lui)?
-Parce qu'il aime ça?
-Parce qu'il aime gagner un peu plus?
Daniel Schneidermann soulève un point dans le débat qui me parait plutôt important puisqu'il est sujet de la critique littéraire, qui est qu'à un moment, on aime quelque chose simplement par gout.
Durant la discussion, j'ai eu un peu de mal à discerner si c'était les gouts ou la qualité du texte qui était critiqué par moment. Parce que, quand un (bon) critique "dézingue", à priori ce n'est pas par gout (j'aime pas les romans à l'eau de rose, donc ton histoire d'amour c'est de la merde), mais juge la qualité du texte (les idées sont difficiles à comprendre, le discours est incohérent...), de l'histoire, des idées, que sais-je.
Autre question que j'aurais aimé qu'on approfondisse: pourquoi les peoples n'auraient ils pas le droit (d'essayer) d'écrire des livres? (je suis ni pour, ni contre)
Et pour répondre à Naulleau, qui s'insurge qu'il n'a jamais reçu un seul "courriel" (il est allergique à "mail" je suppose) sans fautes, je lui conseille de revenir à la plume d'oie et au pigeon voyageur, qui confère automatiquement des pouvoirs supra-orthographiques au rédacteur permettant des écritures dénués de toute erreur non-intentionnelle. (Surtout maintenant qu'on a des correcteurs de syntaxe intégrés aux navigateurs)
Naulleau est un personnage vraiment attachant. Ne soyons pas dupe du spectacle : il tient un rôle (le clown blanc ?),
il participe au grand cirque. C'est tout de même assez jouissif d'observer les faces blètes des personnages qu'il "dézinguent".
C'est un rééel plaisir de voir le nullissime Eric Besson se pincer les lèvres et Achaouise se faire enfoncer, visage fermé.
Et que dire des pleurs de Boccolini ?
On conviendra que Naulleau, chez Ruquier, ne pratique pas la critique littéraire. Cela a été dit au cours de l'émission et c'est justement
parce que cela a été dit que j'ai eu le sentiment trés net d'assister à l'émergence de quelque chose de radicalement nouveau.
Quelque chose qui se démarque fondamentalement de la télévision. ASI devient parfois, au gré des émissions, le salon intime de chacun d'entre nous.
La frontière entre le privé s'estompe. Les postures changent. J'en veux pour preuve le "décryptage" de la confrontation Naulleau/Bergé par
Naulleau lui-même. C'est trés intéressant de voir, à ce moment là, l'attitude de Ferney qui ne tient pas à ce "déballage", qui semble vouloir rester
"dans les formes" et les "rondeurs" de l'institution télévisuelle. Il tergiverse, louvoie à tel point que DS est obligé d'intervenir.
Autre moment "de grâce" (si je puis dire): le même Fernet se lâche et se met à tutoyer Daniel. Puis, peu de temps après, il décoche
un "scud" à Naulleau : "Julien Gracq a écrit un pamphlet plutôt mieux écrit que le vôtre..."
Il est impossible que ce genre de chose arrive à la télévision.
Pour Judith : qu'est-ce que la bonne littérature ? Quels critères objectifs ?
Bonne question dans laquelle je vais tenter briévement de m'aventurer...
Une bonne littérature c'est une littérature qu'on retient, le livre terminé. C'est une musique qui continue de jouer durant des jours et des jours.
Une bonne littérature, c'est une littérature qui "m'élève vers mon humanité", qui me fait percevoir, un moment donné, un fragment de l'universalité,
qui me fait dire : "tiens, ici, je touche quelque chose d'intangible, quelque chose qui est en moi depuis l'éternité"...
C'est la même chose, soit dit en passant, en peinture, en musique, au cinéma.
J'ai l'impression qu'ici, je ne suis pas trés objectif... Et pourtant si... C'est incommunicable, mais c'est "à peu près" objectif, car,
tout un chacun, s'il fait l'effort, peut le ressentir... Pourquoi lit-on encore Platon ? Qu'est-ce qui nous touche dans les poèmes de Sappho ?
On pourra reparler de Ango, de Houellebecq d'ici une vingtaine d'années.
Maintenant, je me demande si une certaine "littérature sous-évaluée" (là, je pense tout à coup à Jean-Claude Izzo ou a Jim Thompson)
ne dirait pas plus de choses que beaucoup d'auteurs "jugés plus sérieux".
Merci et continuez.
Je ne suis pas du tout un spécialiste de la critique littéraire ni de la critique de la critique littéraire, mais je trouve que les débats dans l'émission et leurs prolongements ici sont de grande qualité, qu'ici l'émission a trouvé un prolongement utile sur le forum.
Pour revenir au débat, je trouve très sain qu'un Eric Naulleau puisse retourner les moyens que lui donnent une intervention dans une émission "people" pour dévoiler et démystifier la pseudo-légitimité littéraire des personnalités qui y présentent leurs livres. Je ne vois pas quel autre procédé permettrait de mettre à nu ces "auteurs" de livres de tête de gondole : dans ce contexte, le "combat" l'emporte parfois sur le "débat" littéraire ou critique ; mais comme Judith l'a noté, l'épreuve initiale, la "dénonciation", dégénère souvent en simple lutte mais peut parfois engendrer un début de débat dans une émission très grand public dont la finalité première n'est pas le débat littéraire. Ce n'est pas rien, et c'est nécessaire.
Cette posture dénonciatrice peut cependant laisser à penser que Naulleau détiendrait les critères de ce qui "vaut" en matière littéraire. Pourtant, tous sur ce plateau semblent d'accord avec l'idée que le jugement artistique, s'il n'est pas une simple opinion (le "j'aime / j'aime pas" de DS), doit se fonder sur l'explicitation de ses critères d'appréciation, et sur l'acceptation que ces critères eux-mêmes soient l'objet d'un débat. Il faut des espaces pour ce débat qui part de la discussion sur les oeuvres à la discussion sur les critères d'appréciation de chacun, ce que ne peut être l'émission de Ruquier, mais ce qu'était la plupart du temps la défunte émission de Frédéric Ferney sur France 5, et ce que peut être un blog ou une émission en ligne sur internet à partir du moment où cet espace échappe à la tyrannie de l'audimat et ses exigences formelles.
Bravo à tous les intervenants, avec mention spéciale pour Judith qui était manifestement en grande forme et dans son élément ! Comme d'autres, je regrette que l'émission n'ait pas duré un peu plus, en version "internet". Ca fait du boulot en plus, mais on pourrait imaginer une émission "sans véritable durée fixe" pour le net et une émission montée pour la diffusion sur free, dans le cas où le contenu (comme ici) justifierait une longueur un peu "hors normes" : j'aurais suivi sans problème 30 mn ou même 1 heure de débat supplémentaire entre ces intervenants.
Longue vie à ASI !
Votre émission pose le problème de la critique littéraire. il me semble ,en regardant les gens qui m'entourent, que les lecteurs sont de moins en moins sensibles aux critiques des journaux de référence (ou de révérence comme disait le regretté Phillipe Murray),mais tiennent compte de leurs goûts personnels, d'internet , de revues plus ou moins marginales, et des conseils de lecture des proches ou des collègues de travail..Bref ,il y a un écart entre la littérature conformiste et les goûts du public.
Autre remarque . Votre émission montre bien qu'il existe plusieurs "critiques " littéraires: une critique assez complaisante , et une critique plus universitaire qui ne transige pas avec la valeur des oeuvres littéraires.Votre débat était ainsi passionnant;
meilleurs voeux à tous
Désolé de mettre les pieds dans l'plat mais il y a des sujets bien + explosifs et intéressants à analyser en ce moment sous l'oeil du décryptage : Israël/Gaza (Excusez du peu mais je crois qu'une guerre médiatique est en pleine action...), le combat de Dieudonné (Ne mérite-t-il pas une discussion poussée car sa critique ne lance-t-elle pas un débat ?), les suites de la crise financière (une émission best-of 2008 aurait été intéressante et sans doute assez rigolote - pour ne pas dire cyniquo-hilarante), un bilan sur la communication annuelle de Sarkozy (Ah ça c'est pourtant presque consensuel comme sujet ;-)...
Je viens de me réabonner et je commence franchement à avoir un peu peur... Doucement vous vous cachez sous le caractère libre d'internet (Que vous mentionnez trop souvent pour avoir assimilé la réelle subversion de ce média) et la possibilité d'aborder des sujets sous un angle bien différent de celui de la télévision notamment, pour réunir sous votre bannière un nombre de sensibilités bien différentes. Je comprends que vous cherchiez un relatif consensus pour garder vos abonnements mais vous risquez de perdre quelques abonnés de la 1ère heure... Personnellement je cherche chez vous la critique des médias et surtout la télévision (ou plutôt des images / ce dont vous vous détourner en attachant de + en + d'importance à la presse écrite, aux blogs... aux textes pour résumer) afin de lancer des débats de fond sur des sujets de société... Vous fuyez de plus en plus la véritable contestation et l'on sent votre réticence à assumer des positions difficiles (l'émission sur le 11/09 par exemple où les explications techniques de la semaine dernière démontre votre schéma de penser / Rapidement, on ferme le forum et on crie doucement au complot défendu par des illuminés, au lieu de refaire une émission sur ce sujet en abordant les points polémiques évoqués sur le forum) Vous restez très détaché sur des sujets sensibles et par contre vous creusez des thèmes comme celui d'aujourd'hui avec Naulleau... N'y a-t-il pas un petit problème ? Polémiquer sur des sujets "futiles" est aisé (Oulalala la violente réaction de tel média ou éditorialiste face à cette émission vous fait saliver d'avance... pas moi, cela me consterne...) Par contre, lancer des débats qui peuvent vous coupez d'une partie de vos abonnés et vous faire du tort d'un point de vue image extérieure, vous fait peur et cette prudence nuit à votre démarche.
La critique/contestation n'est rien si elle ne fait que remuer du vent !
NB : Je suis volontairement sévère dans mon jugement mais je sais que c'est une période particulière : fin d'année (vacances, consommation aveugle, mal aux cheveux, préoccupations différentes...), période de réabonnement... Vous avez donc quelques excuses de circonstances mais cela ne remet pas en cause mon sentiment persistent depuis quelques mois...
Il m'a fait penser a la série des Matrix, ou le systeme a pensé l'anti-systeme ou la résistance contre le systeme afin qu'il perdure. Du coup je me suis demandé si Naulleau n'était pas simplement une création du systeme afin qu'il perdure. Il reconnait d'ailleurs que son role est le fruit du systeme mediatique ou télévisuel et qu'il aimerait en jouer un autre probalement plus subtil mais cela lui est impossible. Et si finalement, il n'etait que le fruit du systeme croyant le combattre? Bienvenue dans la matrice.
PS: excellente emission. J'ai trouvé d'ailleurs DS moins interventionniste qu'a l'accoutumée. A vous de trouver quelle est la cause de la conséquence...
Donald Westlake/Richard Stark/Aman Marshal/J. Morgan Cunningham/Edwin West/Grace Salacious/Timothy J. Culver/Curt Clark/Tucker Coe/etc. est mort.
Cà tomberait bien, parce que je n'arrive que rarement à dépasser le "J'aime/j'aime pas".
Autre point, crucial celui-là : Eric Naulleau a parlé de lui à la 3ème personne du singulier, et ce à plusieurs reprises ! Attention à la delonite pépère !
Vous ! monsieur Nolleau, vous participez à ce spectacle, vous le cautionnez tout en le dénonçant. Des choses intéressantes nous sont révélées, sur les prix concours par exemple !
Je regrette le temps de " droit de réponse " Gainbourg, Coluche que les autres me pardonnent, où les insultes pleuvaient, les coups évités de justesse, les invasions de plateaux salutaires, bref la DEMOCRATIE respirait !
Pourquoi avez -vous donc accepté d'aller chez Ruquier, Monsieur Naulleau, si vous admettez vous-même qu'on n'y rencontre pas de grands écrivains ?
yG
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Enfin ! j'ai découvert le vrai visage de Nolleau, qui ferait bien d'arrêter la télé, car il semble avoir plus de passion pour la littérature que pour la confrontation avec des pros de la com dont il n'apprécie pas la prose.
Je préfère de loin le débat constructif auquel je viens d'assister sur @si à ces émissions télé dans lesquelles il n'est pas question de littérature, mais juste de combat d'opinions.
Oui, je pense que la télé véhicule des opinions et nous impose ses jugements. Mais je ne dis rien de neuf pour cette année 2009 :=)
L'émission finit en nous ouvrant une porte de réflexion sur la liberté. Nolleau a déjà apporté une réponse concernant son attitude télévisuelle. Il n'y a pas de choix à la télé : soit on adhère soit on flingue. Pourquoi est-il chez Ruquier ? le fric ? je n'ai pas compris l'intérêt de dézinguer ...
Je préfère de loin ce que je viens de voir : une discussion soutenue où tout le monde s'écoute et se respecte.
Dans l'émission "on n'est pas couché", il n'y a ni respect ni écoute : les débats me font penser à des combats de coq. Ce n'est pas ce monde barbare que j'espère.
D'ailleurs, je regarde de moins en moins, c'est trop fatigant et non constructif.
Merci à @si de nous faire participer à ces moments de respect et de liberté. Pourvu que ça dure !
Patricia, ancienne, actuelle et future abonnée.
[large]On peut dithyramber des diatribes et diadtriber des dithyrambes.[/large]
@si, ou comment [comprendre] magnifier les railleries [le dézinguage] et dénigrer les éloges [la promo].
Un seul exemple : JFK à la critique que son livre aurait du être « écrit en français », reconnaît qu’il l’a écrit un peu vite.
Stan 1000g
Pourquoi j'ai bien aimé l'émission alors ? Je pense que sur un plateau télé ASI classique, plus lisse, plus policé (comme à F5), j'aurais zappé au bout de 5min. Là déjà le format permet de mettre sur pause pour digérer un peu (parce que ça part vite à certain moments), ou de faire un break pour aller acheter les croissants :) Le ton est plus libre,clairement, mais dommage que Ferney ne s'exprime pas plus. Vous en avez peut être un peu trop fait sur les prestations de Naulleau, assez amusantes je dois dire (que je connaissais pas du tout, parce que je ne regarde jamais Ruquier), mais on a vite compris son point de vu :si on secoue pas le prunier, rien ne tombe. Ferney je le connaissais un peu en zappant sur F5, et je dois dire que son approche est plus constructive, même si (il l'avoue à la fin) il était plutôt soft sur F5 (trop peut être, je restait rarement longtemps). Je dois avouer que je suis assez d'accord avec lui, si on veut de la critique littéraire constructive rien ne vaut un bon blog avec un fil rss disponible partout (merci les smart phones et la 3g !).
Et j'ai renouvelé mon abo, et je vous souhaite une bonne année 2009 :)
Merci aux contributeurs et particulièrement à Eric Nollau qui réveille le PAF
C' est là une émission emblématique de ce que pourrait ( pourra ? ) nous apporter Internet et qu' on n'a plus aucune chance de trouver dans les grands médias traditionnels ( notamment de part le rythme et le sujet traité )
il y a là une liberté de ton même si Ferney ( qui animait à mes yeux sur feu la 5 la seule émission interessante avec ASI et Bonjour les Zouzous ) aurait pu parler plus de l ' envers du décor
en tout cas , sur le plateau , que des paersonnes dont j'apprécie la passion et l'intégrité
Comme un autre @sinaute le dit plus haut : TROP court, je pouvais facilement écouter ça pendant une heure de plus.
Merci et n'hésitez pas à faire revenir des historiens aussi, comme l'an dernier.
1 - Chercher les idées pertinentes, le bon mot ou juste la bonne vanne ne concerne pas que le cercle des anciens forts en dictée. Un des apports d'internet est de permettre au moins éduqués d'en placer une. Que ça soit bien écrit reste secondaire.
2 - L'orthographe change. "Les erreurs d'aujourd'hui sont les règles de demain." Ces changements mettent des lustres ; ils sont inversement proportionnels à la centralisation des institutions diffusant le savoir. Internet a modifié la donne de cette centralisation, voilà tout.
Je propose donc de cesser de déplorer l'abondance des fautes et de se concentrer sur ce que disent les gens des forums : c'est parfois affligeant, parfois intéressant mais pratiquement indépendant de l'orthographe
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Quant au reste, l'émission, les idées et les personnalités des invités, etc. : tout simplement admirable. Merci @si !
Revenons sur la critique adressée par Nolleau à notre cher média. Si je ne rejoins pas sa position générale, qu'il a parfois exprimée bien plus radicalement, je pense que de nouveaux risques ont surgi brutalement lors de l'avènement de la toile, et que certains anciens, parmi les plus dangereux, demeurent, nous exhortant à la plus sérieuse vigilance.
Le chroniqueur de Ruquier souligne fréquemment la quantité démesurée des blogs insipides, des sites à sensations, des relais de rumeurs, ou encore des forums chaotiques dans lesquels chacun vient faire étalage, à la mode du bon vieux diner de famille, de quelque bons mots sans contexte qui marquera le bien fondé d'une étroite opinion. Au-delà du fait que n'importe quoi puisse circuler par internet, vice/vertu fréquemment abordé par les journalistes d'ASI, et qu'on y trouve donc matière à paresse, à loisirs faciles et parfois tout aussi rabaissant qu'une star academy standard, il faut garder à l'esprit que tout site "professionnel", comme celui-ci, est soumis aux mêmes lois de l'audimat qu'une chaîne privée. Et si le politique, le jeu de réseau ou d'influence y est amoindri, voire anéanti, le public, par la pub ou l'abonnement, la contribution directe ou indirecte, reste le vecteur principal de son existence et de son contenu.
Parmi les sérieux problèmes qu’un Tocqueville a pu décelés, et que bien d’autres ont ensuite constatés, dans toute démocratie capitaliste, celui du nivellement par le bas tient une place privilégiée, et à mon avis légitime. Cette forme d’autorégulation, cette prédominance des envies, cette loi du nombre et du goût de masse signe le règne des plaisirs directs, de l’assouvissement le plus évident. Reste la question, plus actuelle, de l’origine de ce travers. Se trouve-t-il dans les bassesses des instincts, dans le ventre mou de la société et de ses requêtes ou y a-t-il une part d’entretien, de développement de ces travers parce qu’ils s’avèrent une arme de pouvoir, façonnant une société aisée à maîtriser, à diriger ?
Reste qu’internet échappe pour l’instant, et espérons le pour longtemps, à la poigne des faiseurs de divertissements, et j’ai suffisamment de foi en l’homme pour penser que la réponse à ma question est pile poil dans sa seconde partie. Il y a et il y aura toujours une part de loisir sur le net, ce fait n’est d’ailleurs pas regrettable, mais on y trouvera aussi une part d’information, d’art, de sciences, et de philosophie, ce média reste un conducteur d’idées, d’analyses, et c’est aux sites comme le vôtre de prouver qu’on peut y produire, avec un succès relatif mais réel, un contenu de qualité, qui ne se borne pas à éveiller furtivement la fibre curieuse et intellectuelle du spectateur, comme le font les émissions à la Ruquier, mais qui s’attache à la développer, l’accompagner, lui montrer la voie.
Je me souviens de l’émission bilan d’il y a quelques mois, Daniel y évoquait les problèmes d’audimats, vous étiez très loin de l’audience de France 5. L’émission de télé, tout en débattant de problèmes sérieux de communications, présentaient les ingrédients d’une réussite plus éclatante : rythme assez rapide, même s’il y avait des moments d’accalmie et de discussions, plein dimanche midi, résumé de faits marquants d’actualité, de ce qui alimente les discussion de couloirs, Ardisson a plagié, on nous a menti sur ceci, tel forfait de manipulation… Un bon canapé, on sourit des informations servies et on glisse sur les débats, abandonnant l’idée qui vient d’être rapidement proposée pour sa contradiction aussitôt formulée par le légitime représentant de l’opinion contraire.
Le nouveau format est beaucoup plus exigeant, beaucoup moins vendeur donc, un thème unique, des invités qui l’entourent, à vos pelles et on creuse. Je regrette la décision de revenir au « résumé hebdomadaire » qui, malgré vos promesses initiales, semblent tout de même raccourcir la durée de l’émission, qui avoisine les 60 minutes avec ou sans ce prélude. Le site est suffisamment bien construit pour que nous puissions aller, sans perdre trop de temps, piocher les articles qui nous attirent. La fougue de Daniel, redoutable qualité lorsqu’il faut sortir l’invité de ses postures, se révèle un regrettable défaut lorsqu’elle coupe les idées, qu’elle tranche dans le vif. Si vous entrez dans des considérations sérieuses, que vous entamez un propos construit, pointilleux, rigoureux, le spectateur, celui qui vient penser, par vos armes, les coulisses des dessinateurs du monde, et non plus seulement se choquer, se terrer dans une indignation voluptueuse, celui là ne s’ennuie pas, il exulte ! Sincèrement ! Je ne sais trop ce que vous craignez quand « ça traîne en longueur », mais c’est parfois une étape nécessaire. Tant pis si nous devons traverser des bafouillements, quelques propos confus, s’ils peuvent conduire au développement d’une analyse sérieuse. Lorsque Judith, dans toute la pertinence qui lui est coutumière, tente d’exprimer, sans trop de filets, elle n’avait apparemment pas prévu d’aller jusque là, le machisme de Nolleau, pourquoi la bloquer net ? Ce n’est pas parce que celui-ci dément par un exemple, prouvant qu’il apprécie des auteurs féminins, que la réticence qu’elle a pu déceler en lui envers l’expression du désir, du corps de la femme s’en trouve balayée. Ayant lu son ouvrage, l’oscillation entre critique comique, satirique et dénonciation sérieuse crée un certain trouble et noie les arguments. Ce qu’il reproche aux représentantes de cette littérature laisse songeur, qu’on l’apprécie ou non, on y ressent davantage une répulsion viscérale pour ce qui est décrit qu’un reproche de style ou de traitement. Ainsi il s’agit d’une impression substantielle, qui a des origines, pourquoi ne pas laisser le temps à Judith de trouver les mots ? (elle qui les emploie si judicieusement).
Revenons à cette émission, qui caractérise tout à fait mon sentiment. Vous abordez des problématiques centrales au cœur d’un sujet qui m’est cher. De nombreuses questions sont caressées, d’abord certaines proches de l’objet de votre site : « Qu’est ce qui polit aujourd’hui la critique médiatique de la littérature ? », « Dans quelle optique peut-on échapper à la promotion, au discours standard et aseptisé ? » « Quelle réaction face à ces grandes mises en scène, la sincérité d’un chroniqueur, même armé, peut-elle apporter un intérêt réel, où n’est-il finalement que le jouet du système en place, désigné en fonction de l’adéquation de son comportement aux nécessités du spectacle ? », « Le rapport de force peut-il délier des langues ? ». Ces interrogations vous mènent à d’autres, plus littéraires, certaines générales : « qu’est-ce qu’une bonne critique ? », d’autres concernant vos invités « Où se basent votre conception du bon roman, quels arguments soutiennent les constantes de votre critique ? ». Ces dernières ne vous éloignent pas de votre objet, elles le précisent, le prolongent. Certes vous avez probablement d’autres sujets à aborder, un croustillant reportage à présenter, beaucoup plus poignant, qui véhicule des sentiments forts : gêne, trouble, détestation, amusement. Cependant vous nous (me) laissez sur une désagréable faim, l’impression agaçante que vous interrompez l’analyse des idées, que vous n’êtes ici que pour les présenter, qu’elles se succèdent seulement, qu’au moment de les décortiquer, il faut se presser, s’interrompre. Je me permets le « nous » car il me semble que de nombreux commentaires appuient ce sentiment.
Il y a un nombre considérable de faits qui échappent à ma connaissance, je connais peu votre milieu et ses ficelles, et je me trompe probablement aussi bien sur vos motivations que sur les fruits de telles prescriptions. Je venais simplement évoquer, en qualité de fidèle suiveur de votre émission/site, un trouble persistant et grandissant. Maintenant que vous êtes sur la toile, l’ensemble des surfeurs qui viennent vous cherchez ne sont plus des clients qui vous trouvent par hasard au cours du repas, je ne suis pas certain que vous perdiez en abonnés en vous autorisant à donner un peu dans le « soporifique », dans l’analyse économique, politique, sociologique, psychologique ou littéraire. Même s’il s’agit de présenter des systèmes assez complexe, Daniel, dans son soucis de clarté, reprend quasi systématiquement l’analyse, il y a donc peu de risque de nous perdre, ou de nous ennuyer, et j’ai peur que cette crainte bloque parfois des discussions fascinantes, comme ce fut le cas dans cette émission presque excellente.
Lecteur assidu de ce forum, je poste très rarement. Je me permets de le faire, je me répète, car vous semblez accorder une réelle attention aux remarques de vos lecteurs, et que je ne me sens pas seul dans cette frustration face à ses interruptions prématurés, d’autant plus dommageables que votre site semble honnête et abat un réel travail d’analyse et d’étude qu’il est nécessaire de présenter au plus grand nombre.
Du débat de qualité, des révélations ( le système d'accointance et de complaisance
triangulaire du milieu littéraire parisien… ) des hommes ( et femme ) d'esprit,
des extraits de vidéos buzz du web pris de la TV qui se retrouve sur une émission du web
( la boucle est bouclé ), un débat sous-jacent sur le role d'internet ( versus la TV )
et de l'impact qu'il a sur la façon dont on consomme des images au XXIème
( thème cher à @si, continuez on en redemande ) et enfin un contenu de fond
sur la critique, son rôle et son avenir.
Finalement que des choses qui peuvent nous faire esperer qu'internet n'est pas
voué à être un grand vomis continu de tout ce que l'Homme fait de pire mais
qu'au contraire il peut être le moyen de réouvrir le débat là ou la connivence
et l'hypocrisie l'ont étouffé.
Merci et très bonne année 2009 à toute l'équipe d'@si
Bravo à Eric Naulleau pour son calme et la clarté de ces propos
et bravo à Frédéric Ferney pour sa sortie de gonds finale qui ne manquait pas d'énergie.
Comme dit Dieudonné, ça va être dur de faire plus fort (en référence à Faurisson). Là aussi il y a un grand débat sur la liberté d'expression à faire Daniel.
Un vrai débat construit avec des vrais échanges et vrais personnes qui s'y connaissent vraiment. Je n'ai pas l'habitude de participer à des forums mais là pour le coup je m'y suis senti obligé. C'était réellement plaisant à voir !
A quand une émission pour savoir pourquoi la culture plus généralement et ses débats a disparu des écrans? Par exemple, pourquoi n'y-a-t-il plus d'émissions à proprement parler musicale avec des débats avec des artistes notamment ? (une émission comme Taratata ayant perdu beaucoup de se superbe depuis quelques temps). J'espère bientôt revoir des émissions sur la culture. Il n'y en aura jamais assez je crois bien.
Encore merci et mes meilleurs vœux.
Merci de ce débat assez intéressant. Je profite régulièrement du détachement de chat d'Eric Naulleau chez Ruquier. J'aime assez son côté pince-sans-rire. Par contre, je suis sidérée par le côté "cireur de pompes" de Frédéric Ferney. Bonjour l'indépendance que l'on peut attendre du critique littéraire ! Quand je pense à son aspect policé et donneur de leçons ! Je ne risque pas de faire le siège de son blog ! Comment imaginer que quelqu'un qui a eu le doigt sur la couture du pantalon pendant des années devienne, par l'opération du Saint-Esprit, un critique libre, du simple fait qu'il a perdu son job ...
J'avais également vu l'échange acide entre Pierre Bergé et Naulleau sur France 3 ! Etonnant que Pierre Bergé ait les mêmes arguments que Steevie pour juger du bien-fondé d'un jugement littéraire ! "Qui êtes-vous pour juger de la pertinence d'une publication ?" Ca laisse rêveur sur la qualité du goût du compagnon de feu Yves Saint-Laurent. (Il est vrai que ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers... lol) J'ai vu récemment un documentaire où le même Pierre Bergé, très présent comme apôtre du bon goût, faisait admirer une de ses collections de bibelots italiens su XVIIIe, bibelots qui doivent sans doute valoir une fortune, ce qui n'en fait pas systématiquement des objets d'un bon goût exquis. On peut savoir faire des objets très bien réalisés et dont l'esthétique laisse pantois aujourd'hui.
J'ai trouvé que Eric Naulleau était très cohérent dans son discours et très calme malgré les piques dont il était l'objet, ce qui renforce l'effet de ses dires. Quant à l'offensive de Judith Bernard, je l'ai trouvée peu construite et sans l'ombre d'un argument, ce qui était navrant dans le cadre de cet échange. Traiter Naulleau de macho, c'est peut-être le reflet de la vérité, encore que cela n'ait guère d'intérêt, c'est surtout contre productif d'autant qu'elle s'emballait beaucoup mais n'avait aucun argument construit.
Merci donc pour cet éclairage sur Eric Naulleau dont j'apprécie le côté dézingueur !
Meilleurs voeux pour 2009 à toute votre équipe.
Bien à vous.
Françoise Labio
J"avais vu en direct l'intervention de Pierre Bergé et je l'avais trouvée insupportable...
Bravo à ASI en tous cas... continuez comme cela. Il est vrai que l'on attende d'ASI qu'il "balance" comme dit Daniel !
Bravo et bonne année
Dominique Ferran
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Voilà ce que l’on ne verra jamais plus à la télévision, un vrai débat sur la création,
avec des critiques que leur compétence et leur sincérité rendent redoutables.
Internet devient le lieu idéal de cette critique débarrassée de toute censure et
autocensure, et nous sommes sans doute nombreux à avoir connu Naulleau, non
pas en regardant l’insupportable émission de Ruquier, mais grâce à Internet où sont
distillées ses interventions polémiques souvent savoureuses et toujours pertinentes.
MERCI JUDITH ! Vous avez prononcé Le MoT: Macho.
Lorsque j'ai lu ( péniblement) il y a quelques années La littérature sans estomac de Pierre Jourde j'ai vraiment ressenti un mépris insondable pour les auteures "disséquées" stricto sensu dans cet ouvrage.
Qu'auraient donc pensé messieurs Jourde et Naulleau de Madame de La Fayette et de sa Princesse de Clèves en leur temps?
Pourquoi couper la parole aux gens en amenant les transitions vers les montages, ou pour faire parler Dan? J'aime bien Dan, ses résumés sont intéressants, cependant ça sonne souvent à mon oreille comme un effet de sensionnalisme, qu'une dénommée Elisabeth pourrait dénoncer comme un besoin sous-jacent de s'indigner.
Je préfèrerais un bon "regardez, je vais vous montrer un montage édifiant sur la médiocrité de la télé, (reportage) acte 1, on a vu ça, acte 2 cela, acte 3 c'est pire, et les 3 combiné ça fait que gnagna". ça m'embête qu'on coupe la parole à quelqu'un qui développe sa pensée pour passer un montage d'extraits télé.
Aux détracteurs de Judith sur le questionnement machiste :
en tant que nana, j'ai vécu assez d'injustices de mecs qui préfèrent faire leur business entre mecs (par exemple, jouer au foot) et c'est dur de ne pas entendre de critiques méchantes et stupides sur les femmes parce qu'elles sont femmes.(ptete que c juste que je regarde trop la télé) Pour moi cette question du "est-ce que ce mec serait capable de me refuser ma place dans la société parce que je suis une femme ?"est naturelle et saine. Si vous avez un problème avec ça, vous ne pouvez que vous efforcer à éduquer au mieux les marmots à l'égalité H-F. - Ajoutez à ça que c'est dur de coller une droite à un mec qui semble m'insulter (hey, il frappe certainement plus fort que moi, sans dèc), ça c'est source de frustration et donc ça enferme le débat dans l'inexprimable. -
Or Judith, elle réunit des indices, elle a un doute, elle l'exprime, Naulleau répond ; le doute est dissipé, c'est une bonne chose. Par contre, si vous pouviez laisser de la place à Naulleau qui exprime comment il croit que se construisent les a priori contre lui, c'est quand même un élément intéressant !! (ça aussi, ça m'a frustrée)
! - bonne année - !
Dommage que la question du réseau critico-littéraro-édito-commercial ne soit pas encore plus fouillée, peut-être dans une prochaine émission ?
Il me semblait que c'était un peu la vocation d'ASI d'aller un peu mettre le nez dans tout çà même si ce n'est pas si grave, méchant ou important. De tout temps, de petites cliques ont tenu chaque milieu, chaque discipline avec tout un système de relais, de copinages, etc. Et d'autres émissions rigolotes pourraient être faites dans les milieux du théâtre, de la danse, de l'art contemporain, des antiquaires, des décorateurs, des architectes, des urbanistes, du cinéma, etc. en montrant qui finance, qui critique, qui profite, qui entretient qui en place, etc.
Mais, en même temps, il ne s'agit pas de tomber dans la "dénonciation", ce sont eux mais demain ce seront d'autres et ils feront pareil, oui il y a un gros réseau Bergé-BHL-Sollers-Savigneau-Angot-Millet-etc un peu étouffant mais au fond ce gros "bloc" est assez pratique pour identifier rapidement les opportunistes et lécheurs de bottes qui s'y agglutinent et sont publiés chez eux, dans leurs collections, leurs revues, leurs rubriques de journaux et de magazines, non ? Ils y gagnent autant en notoriété immédiate qu'en insignifiance patente, c'est le phénomène archi-classique du pompiérisme, non ? Quant au Nouvel Obs' il n'est plus prescripteur de rien depuis qu'il est mort. Rip.
J'imagine d'abord que vous vous permettez une émission à moitié littéraire dans un moment un peu chômé, c'est les fêtes. J'ai apprécié ce temps où le débat s'attardait sur ce qui fait la littérature et sa critique. Mais bon sang en même temps j'ai rarement eu une telle envie d'y participer. Entre Ferney et Naulleau c'était le noir contre le blanc. Le gris manquait indéniablement.
L'émission "droits d'auteurs" était très agréable, certes, quant à celle de Rouquier, je ne l'ai pas essayée. Naulleau oublie de dire que c'est dans l'émission de Rouquier que le débat est impossible. Et Ferney oublie de dire qu'une autre émission sur la lecture est possible. Et surtout laisser dire à Ferney qu'on ne peut plus qualifier un auteur de plus grand que les autres c'est très dommage. On a jamais pu dire une telle chose en étant dans le vrai et pourtant on l'a toujours fait mais ça on l'a découvert plutôt récemment. C'était un point important du débat qu'il aurait fallu développer et expliquer plus.
Pour moi la grande question c'est qu'est-ce qui empêche aujourd'hui d'avoir une émission dans l'esprit de "droit de réponse" de Michel Pollack. Ce serait une émission où on pourrait aussi s'engueuler vertement et assumer le fait que oui, j'ai détesté ce livre, et sans obliger personne à faire de même j'explique pourquoi. Et là l'échange serait possible, le débat. J'aimais l'émission de Ferney mais j'ai rarement compris que quelque chose lui déplaisait dans les livres des auteurs. Alors bien sûr je le rejoins, personne n'est habilité à bombarder un tel "grand écrivain". Et pourtant c'est dans la nature de chacun de se battre pour ce en quoi il croit. Il le fait d'ailleurs, à sa manière. Alors il faut au moins questionner l'auteur sur ce qui l'a fait accoucher de l'oeuvre. Pouquoi ?
Finalement je reproche aux deux de se laisser aller au consensus, l'un en étant systématiquement caressant à l'égard de ses invités, et l'autre en se prêtant à de simples jeux du cirque. Alors que paradoxalement ils représentent ce qui se fait de moins pire dans le domaine. Mais surtout je regrette de n'avoir pas été invité pour mieux révéler cet état de faits.
Enfin bon, mon égo est en train de faire une rechute, je vous laisse.Bonne année et surtout bonne suite.
PS: je fais partie de ceux qui aimeraient que vous trouviez le moyen de faire une émission longue sans montage et une autre montée pour les pressés.
Pour certains ici, avant de le critiquer, pensez à le lire…
J'avais adoré Testez vos connaissances sur Marc Lévy. Hilarant !
Quand EN préfère le café noir sans sucre, FF aime y ajouter un nuage de lait et JB touille le tout sans notes et sans post-It collés aux pages, suprême élégance plutôt que négligence.
Une bonne résolution pour 2009 qui ne sera pas tenue : lire plein de bons bouquins ?!
En tout cas une Bonne Année 2009 à @si
Or il a longtemps été impossible de critiquer trop vivement le système sans risquer trop. J'ai à la maison une vieille édition des fables de la fontaine. Le poète débute ainsi son épitre : "A monseigneur le dauphin, Monseigneur s'il y a quelque chose d'ingénieux dans la république des lettres, on peut dire que c'est la manière dont ésope a débité sa morale. Il serait véritablement à souhaiter que d'autres mains que les miennes y eussent ajouté les ornements de la poésie, puisque le plus sage des anciens a jugé qu'ils n'y étaient pas inutiles"
A l'époque et même il n'y a pas si longtemps, celui qui critiquait le système risquait sa vie ou en tout cas beaucoup (Iil faut se souvenir des procédés d'agent secret que pascal a dû user pour éditer ses provinciales) De nos jours, nous avons internet.
Qui pourrait imaginer que de tels propos puissent se tenir ailleurs? Qui pourrait imaginer cette émission sur france 5? Le sous titre de cette émission, c'est la liberté incroyable qu'elle dégage. Il y a du bon à se faire virer!!!
Un petit bémol tout de même que judith soulève fort bien. Être à la marge de se suffit pas. Peut être que le Jourde & Naulleau n'est pas très bon. Je ne l'ai pas (encore) lu et je pense que si c'était le cas je serais bien déçu. Car cette liberté doit s'accompagner de la plus grande rigueur pour éviter l'écueil qui consisterait à tout justifier au nom du caractère pamphlétaire. Si Naulleau semble parfois se cogner contre cette difficulté, ce n'est pas le cas de l'émission qui, elle, reste justement particulièrement rigoureuse.
Au fait, je viens de renouveler mon abonnement
Pour avoir vu Ecic naulleau chez Laurent Ruquier, il ne n'a ma pas du tout déçu.
Le débat a dérivé sur plusieurs thèmes :
- le déclin de l'orthographe sur internet
- les critères de qualification d'un écrivain
- les émissions littéraires à la télé
- les postures médiatiques de l'emploi d'un chroniqueur et les ornières dans lesquelles on peut se figer
- la rupture des connivences dont parlait Daniel
Et bien d'autres sujets...
Le débat a dérivé sur plusieurs sujets mais n'a pas sombré dans un naufrage.
Ca aurait pu être le cas.
Le fait d'axer le débat sur une personnalité médiatique est, selon moi, l'origine de cette dérive.
Et pourtant, la dérive s'est transformée en variation.
Parce que les interventants étaient de très bonne qualité aux tempéraments très différents.
Je n'ai jamais vu Frédéric Ferney s'exprimer de cette manière là !!! Je suis du même avis que Daniel. FF l'a avoué lui-même : le format de l'émission s'y prétait.
L'alternance de ses interpéllations par le "tu" et le "vous" tout au long de l'émission a été une espèce de métronome mélodramatocomique.
C'était jubilatoire !!!
Très drôle, par ailleurs, le moment où il tutoire Neaulleau pour parler de son bouquin et qui débouche pas un "le vôtre" au moment où il explique qu'il ne l'a pas jugé très bon.
Comme si le fait de dire "ton bouquin est pas terrible" était trop indécent pour lui.
Je ne sais pas s'il eût fallu (je joingle avec un subjonctif à l'imparfait : Naulleau va m'attaquer au lance-flammes, au secours !!! Que quelqu'un me reprenne si j'ai commis un impair !!) un rallongement de l'émission de 20 ou 30 minutes comme le souhaitaient quelques forumeurs.
J'ai senti tout le monde fatigué et très en verve vers la fin. Ca aurait vraiment pu finir en eau de boudin. Ca doit être très éprouvant de tenir un débat pendant 1h00. Je trouve que c'est une bonne durée.
En tout cas, réfléchir sur la question littéraire et audiovisuelle, la place du language de l'écrit et de la parole, sont des sujets qui me tiennent littéralement et verbalement à coeur.
Je serai enchanté d'A@Ssister à d'autres joutes, composées des mêmes intervenants, sur tous ces sujets cruciaux.
L'internetosphère et la vidéosphère (pour lancer dans des expressions "Debraysques") sont des médians qui cherchent leur language. Trouver une hybridité, une conjonction avec l'univers de l'écrit et de la parole sont des quêtes fondamentales à mon sens.
Merci beaucoup[/large]
je ne suis pas judith du tout. Elle lui decoche qu'il est peut etre macho...?! ca tombe a plat...d'ailleurs, a part lui tout le monde se ridiculise. Son discours televisuel volontiers simpliste et brutal car il s'adresse au grand public vous a fait croire qu'il etait un clown et qu'il n'avait pas de sens critique... raté! la il vous nique tous car ici il peut plus developper-meme si vous l'en empecher... moi je le connaissai pas; enfin un type bien dans la bande a ruquier! -ca change de cte potiche de stevie! lui naulleau il y va il tire a bout portant et il a raison on peut pas discuter avec un BHL ; il faut juste le descendre et je pense que voila tout ca ca porte enfin ses fruits... BHL est de plus en décrié; les critiques commencent a etre moins leche cul...c'est sur le fait qu'il peut pas developper force naulleau a etre une caricature, un Léon de la litterature... mais ce type, franchement chapeau. Il a decoiffé. il balance grave: connivence sollers -critique -goncourt ; pam ; il a du cran... je pense que maintenant il est craint et que malheureusement sa maison d'edition est serieusement en danger
sauvez naulleau!
je ne suis pas judith du tout qui la lui decoche qu'il est peut etre macho. la a part lui tout le monde se ridiculise. Son discours televisuel volontiers simpliste et brutal car il s'adresse la au grand public vous a fait croire qu'il etait un clown qu'il n'avait pas de sens critique... raté! la il vous nique tous car ici il peut plus developper-meme si vous l'en empecher... moi je le connaissai pas; enfin un type bien dans la bande a ruquier! -ca change de cte potiche de stevie!
Raaah, mais n'ayez pas peur Daniel ! On supporte la longueur, aucun problème !
Faites des émissions longues quand elles le méritent, et si ça part sur autre chose que l'analyse pure et dure des media, laissez faire quand c'est intéressant !
Où peut-on trouver actuellement dans le monde audiovisuel ce qui a germé, mais n'a pas été développé, dans les échanges entre Judith, Naulleau et Ferney ?
Je comprends votre nécessité de recadrer, pour éviter que l'émission soit hors-sujet, mais c'est parfois frustrant, car l'on se dit que vous avez un outil unique, qui permettrait de laisser les choses durer, partir, divaguer, revenir...
Bon, ce n'est que mon avis, bien sûr...
"bon, on verra ce qu'on peut faire". 00:52:33
Mais je vous prends au mot !
Oui. Voyons.
Ça a déjà été mis sur le tapis dans les forums (par Hurluberlu entre autres), mais à quand des critiques poussées de littérature, de cinéma, de musique, de théâtre ?
Retrouver ce que font Alain Korkos et Anne-Sophie Jacques dans ces domaines ?
Lire des textes parlant de plans, de cadrage, de lumière, de sous-texte, plutôt que de robes de chez truc portées au festival de machin ou de salaires extravagants ?
Lire des textes parlant de jeu d'acteurs, de décor, de mise en scène, plutôt que "il est de la bande à machin et il a racheté tel théâtre pour..." ?
Lire des textes de Judith sur les livres ?
Lire des textes parlant de suites harmoniques, de polytonalité, de rythmes, d'influences croisées, plutôt que "ouah ce chanteur il est mortel et t'as vu comme il est rock" ?
Etc.
Trop pointu, trop spécialisé, trop exigeant ?
Je ne pense pas. Il y a un vide désolant dans la presse papier. Je suis sûr que nombre d'internautes seraient ravis d'avoir accès à ce type de critique (mais je peux me tromper...).
@si pourrait être le cœur d'une galaxie critique, entouré de petits satellites indépendants (ou non) dédiés à l'art sous toutes ses formes, formes critiquées, décortiquées, louées, ce qui n'ôterait rien au principe fondateur du site, mais le compléterait.
@si a volonté d'éduquer, d'une certaine façon. Découvrir que l'art ne se résume pas à ce que nous en montrent les media, est aussi vital.
Bon. Voilà. Ça, c'est fait :)
Meilleurs vœux à toute l'équipe, et si @si ne reste "que" ce qu'il est, ce sera déjà amplement suffisant à mon bonheur.
Si tel est le cas, Naulleau semble avoir perdu sur sur les deux plans, celui du critique et du pamphlétaire.
Car, son pamphlet n'a apparemment pas (au moins d'après Ferney) l'envergure qu'il se devrait d'avoir dans le cas où il en serait bel et bien un. Or, mis face à cette exigence, Naulleau revendique à la fois l'exercice de modestie du critique, qui n'a pas à être aussi "grand" que ceux sur lesquels sa plume s'acharne, sans pour autant reprendre l'exigence faite à cette profession, le fait de devoir faire reposer son jugement sur des arguments et non son simple bon plaisir.
yG
La télé promo me fait gerber, alors quand je vois ça, je trouve ça génial. Ca rééquilibre un chouia ce beau merdier qu'est la critique littéraire à la télé. Que dis-je ! la critique littéraire ? Mais je me fourvoie !!! N'est-ce pas plutôt de la publicité littéraire ?
Ce diktat qui me force à chaque goncourt, à chaque rentrée, à lire tel ou tel livre parce c'est le chouchou des médias, des magnats littéraires, des intellectuels, me fait royalement chier. Pourrait-on avoir un jour la certitude qu'un livre présenté et "critiqué" dans une émission de télé n'est pas une forme de promotion pour faire vendre ?
Le débat était très intéressant entre les intervenants, car toutes les remarques étaient bonnes et constructives, Ensuite les opinions sont ce qu'elles sont, on y adhère ou pas. Pour ma part, j'estime que le travail de Naulleau même très corrosif est nécessaire. Si les auteurs ou autres sont très cons pour tomber dans son piège, tant pis. Je préfère mille fois quelqu'un qui m'égratigne ou me poignarde, pour ne plus faire d'erreur par la suite, que la brosse à reluire qui force à stagner voire à baisser dans la médiocrité.
Je dis tout ça, mais je lis rarement, sauf de la littérature de genre (heroic fantasy, je suis fan), ou des manifestes scientifiques (le dernier en date, Alan Greene, la théorie des cordes).
Je voulais surtout souhaiter à tout le monde, à toute l'équipe, et à la magnifique Judith :
Judith ne m'a absolument pas convaincu... Quand elle déplore la faiblesse argumentative du pamphlet, on aimerait qu'elle développe, elle, sa force argumentative... Il me semble que les auteurs s'attaquaient particulièrement à l'autofiction, en ce sens qu'il était difficilement (sociologiquement ou commercialement parlant)) niable de constater qu'elle constituait un genre quelque peu surexploitée par une charretée d'écrivains interchangeables, arrivés 'à raconter effectivement les platitudes les plus plates... A moins qu'elle ne se soit sentie visée (n'a-t-elle pas également écrit un roman dans ce style??). Bref, au niveau de la qualité argumentative, j'avoue avoir été davantage sensible à celle de Naulleau (où est la prise de risque dans l'autofiction??) qu'à celle de Judith...
Bref. C'est quand même agréable d'entendre tout ça, même si, effectivement, on pourrait croire que Naulleau n'est que l'homme des prises de bec de chez Ruquier, ce qui n'est pas lui rendre justice...
Excellente émission par ailleurs...
beaux échanges,
on en redemande,
je suis d'accord avec ce qu'avance (trop brièvement, non repris) Judith Bernard à un moment :
multiplier, à la télévision, les interventions critiques afin de les enrichir,
un pluriel de critiques et non un seul, enlever du poids à la parole d'un seul, d'un juge,
relativiser toujours et donner forme à un début de débat qui ne soit pas un affrontement critique / critiqué,
le problème d'Eric Naulleau dans l'émission du samedi soir, c'est qu'il est tout seul
(Eric Zemmour n'est que son double, même pas inversé : réac de droite / réac de gauche, cela ne constitue pas une polarité),
je suis assez déçu par les interventions de Frédéric Ferney (dont j'apprécie beaucoup les émissions),
que j'ai trouvé un peu à côté de la plaque, il n'a pas compris les enjeux de ce débat à ASI,
il n'a pas compris qu'une posture telle que celle d'Eric Naulleau est étroitement liée au dispositif et au contexte de l'émission dans laquelle il intervient,
que Naulleau est un symptôme, un cas à discuter, intéressant à questionner,
petit moment magique :
Judith Bernard, très drôle, qui lit sans prendre de notes (elle a bien raison),
aussi, très court, non repris :
Judith, toujours, quand elle parle de l'écriture orale d'un intervenant à la télé,
(alors que F.Ferney conteste la possibilité d'une critique littéraire non-écrite),
je suis à fond d'accord : "parler" peut-être "écrire"
C'est pourtant cette question que vous ne posez pas à Frédéric Ferney, alors que vous évoquez son successeur, la grande librairie.
Est-ce un hasard, une question de temps ou d'autres raisons ?
yG
Depuis le romantisme, le bouffon, le saltimbanque et le clown ont été les images hyperboliques et volontairement déformantes que les artistes se sont plu à donner d’eux-mêmes et de la condition de l’art. Il s’agit là d’un autoportrait travesti, dont la portée ne se limite pas à la caricature sarcastique ou douloureuse.
- Musset se dessinant sous les traits de Fantasio
- Flaubert déclarant : « Le fond de ma nature est, quoi qu’on en dise, le saltimbanque »
- Jarry, au moment de mourir, s’identifiant à sa créature parodique : « Le père Ubu va essayer de dormir
- Joyce déclarant : « Je ne suis qu’un clown irlandais, a great joker at the univers »
- Rouault multipliant son autoportrait sous les fards de Pierrot ou des clowns tragiques
- Picasso au milieu de son inépuisable réserve de costumes et de masques
Les clowns ne sont pas méchants, ils font rire avec l'intelligence du coeur. La société de spectacle les vide de leur substance.
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