Alors, 5% de profs "décrocheurs", vrai ou faux ?
C'est un chiffre qui fait bondir les enseignants, et acquiescer les parents d'élèves insatisfaits. 5% des profs auraient "décroché" depuis le confinement et ne seraient pas revenus en classe, selon l'Opinion, Le Figaro ou encore France 2. Pour Le Monde, c'est faux : le chiffre serait gonflé et comprendrait notamment les arrêts maladie. Mais Le Figaro persiste et signe. ASI a tenté de comprendre.
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Merci pour cet éclairage. Je peux témoigner que cette polémique me touche profondément, moi qui ai assuré (seul) le suivi pédagogique de mes 2 enfants au primaire en même temps que je gérais les cours de mes élèves de collège avec le peu de moyens qu(...)
Au sujet de ces derniers, Perrine Dufoix explique qu'ils ne peuvent pas être comptabilisés dans les 5% puisque "quand vous êtes empêchés parce que vous devez garder vos enfants, vous êtes empêchés de venir en présentiel. Mais vous n'êtes pas empêchés(...)
Je ne comprends toujours pas comment ces chiffres font polémique, quand ils se situent à peu près dans la moyenne française. Je pense même que vus le manque de moyens et la période exceptionnelle, 5%, c'est pas énorme.
Derniers commentaires
Est ce que le calcul exclut les profs qui sont en burn out mais n’osent pas le déclarer à leur médecin, ceux qui estiment ne pas avoir la matériel adéquat, ceux qui sont en conflit avec leur direction ou les parents d’élèves et tiennent à le montrer, ceux qui ont seulement 10% d’élèves pouvant/voulant participer aux activités en lignes, ceux qui ont essayé mais pour qui ça n’a pas marché (cf un des messages précédents), ceux qui en profitent pour soigner un proche malade, ceux qui sont à 1 an de la retraite, ceux qui ont essayé au début et se sont essoufflé à la fin, ceux qui ont paniqué au début mais se sont rattrapé sur la fin, ceux qui en profité pour refaire leurs cours, ceux qui....
Pendant le confinement, en tant que remplaçant qui du coup n'avait rien à faire (bon, j'étais bien inscrit sur la liste des volontaires pour garder les enfants de soignants mais on ne m'a jamais appelé), je me demande si j'ai fait parti de ces fumeux 5%...
Je ne sais pas si on peut parler de profs décrocheurs étant simplement grand-père de petits-enfants en primaire théoriquement scolarisés cette année scolaire en premier et second cycle de secondaire, mais ce que je sais c'est qu'après le foutoir scandaleux du " bac avec contrôle continu à 30%" (en réalité combien de %??) le lycéen en question n'a que qq heures de présumés cours à qq élèves, certains profs s'excusant de ne pouvoir assurer le télétravail) et que l'élève de CM1 qui pensait avoir cours la semaine prochaine (en se basant sur l'allocution du président de dimanche dernier) a appris qu'il n'aurait finalement pas classe : Vive les vacances, bonjour les jeux vidéos...
J'ajoute que les établissements en question sont pour certains publics pour les autres privés.
Après ça je ne peux m’empêcher de renommer le ministère en ministère de la Vacance nationale !
Perso étant instit de cp j'ai travaillé par Skype avec tous mes élèves par groupe de 6 une heure et demi par jour en répétant la même séquence quatre fois par jour. C'était très difficile car beaucoup de bruits parasites et les derniers temps de coupures internet. Quand aux plate formes dédiées (ENT et compagnie) elles étaient vite saturées et pas forcément d'accès simple quand on était comme moi fatigué par la prise en charge d'une personne âgée. Je suis sorti de ce télé travail sur les genoux. Sans parler de la déshumanisation de l'écran.
C'est si compliqué que ça de calculer sur un nombre fini le pourcentage précis des catégories d'absents (arrêts maladie, garde d'enfants , télétravail, décrocheurs, etc).
Etant âgé je ne me souviens plus en quelle classe j'avais appris les pourcentages mais il me semble qu' actuellement on commence en CM2.
Au ministère de l'Education Nationale il doit bien y avoir des matheux.
Sauf s'ils sont comme les ministres de l'Education Nationale Xavier Darcos et Luc Chatel qui ne savaient plus faire une règle de 3.
Calculer des pourcentages c’est pas compliqué et ils savent faire ... mais ce qu’ils n’ont pas ce sont les données de départ !
Je connais plusieurs directeurs / directrices d'école, dans différentes académies, et il ne leur a jamais été demandé de faire remonter de telles informations.
Tout ce qui pourrait ressembler à un service de DRH est soit inexistant soit inopérant dans les rectorats, ce qui, d’un côté évite certains délires du modèle des entreprises privées mais « en même temps » pose de nombreux problèmes aux profs eux-mêmes dans leur carrière.
J’en ai fait la triste expérience et je pourrais en faire un bouquin entier. Qui serait tout à fait inintéressant ;). Mais juste pour donner un aperçu, en cas d’arrêt long pour burn-out on n’a aucun contact d’aucune sorte avec le service concerné et même lorsqu’on démissionne après vingt ans d’activité on ne reçoit aucune réponse écrite et on n’est convoqué à aucun entretien, ce qui est pour le moins déstabilisant.
Une fois qu’on a démissionné on ne reçoit aucun des documents administratifs ou comptables pourtant imposés par la loi et dont on a besoin pour tout un tas de choses, et ... cerise sur le pompons, deux ans après avoir démissionné on continue à recevoir les circulaires sur une boîte mail pro toujours active, donc régulièrement on est convoqué à des formations ou sollicité pour répondre à des enquêtes sur les évaluations de nos élèves.
On a aussi le plus grand mal à mettre en place l’assurance sociale de sa nouvelle situation professionnelle car le rectorat continue à cotiser pour nous, y compris pour la mutuelle (!!) donc les organismes ne comprennent pas comment on est à la fois fonctionnaire à temps plein et salarié du privé à temps plein ... et si on cumule avec un statut d’auto entrepreneur c’est la galère, (bienvenue dans ma vie administrative kafkaïenne depuis 21 mois, où régulièrement je dois prouver que je ne travaille plus à l’EN !)
Alors quand certains prétendent que des statistiques à jour seraient disponibles sur les trois derniers mois, je me marre carrément !
Pendant tout le confinement j’ai reçu des mails Educ Nat exactement comme si j’etais en poste, alors que le décret où figure ma radiation date de juillet 2018...
si je reçois une enquête pour savoir si j’ai bossé, je vais peut-être répondre oui, parce que s’il le faut je suis comptée dans les 5% qui ont disparu ! C’est vrai qu’aucun chef d’établissement ( secondaire) ni inspecteur ( primaire) ne peut attester que j’ai enseigné en présentiel ou à distance.
Je ne sais pas combien de profs démissionnent chaque année ( info que personne ne réussit à avoir) mais si on est tous logés à la même enseigne y’a un paquet de disparus des radars !
En un mot : c’est le bordel !!!
Et je vous passe le fait que je suis partie dans le cadre d’un dispositif accompagné d’une prime, il y a 21 mois que je bataille pour la toucher ...
Hallucinant...
Merci pour ce commentaire.
Donc , ce que je pensais, s'écharper sur ces 5 % est idéologique puisqu'ils n'arrivent pas à en déterminer les composantes.
Personnellement tous les enfants de mon entourage (enfants de neveux et nièces et ils sont nombreux) ont été suivis. Bien sur ce n'est pas généralisable.
En fait on trouve le nombre de démissions :
https://www.vousnousils.fr/2020/05/19/hausse-des-demissions-dans-leducation-nationale
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Les chiffres relayés par la presse viennent du ministère. Les journalistes les utilisent :" profs décrocheurs" " fainéants" " bonnet d'âne" ..
Dans quel but ? Les journalistes pour le buzz sans doute.
Le ministère, cela me semble évident : Et si les profs se mettaient à réclamer un " Ségur" pour service rendu pendant le confinement !Déjà, Sisbeth leur avait suggéré de s'occuper en allant cueillir des fraises parce qu'ils ne travaillaient pas.
En lançant ce nombre de 40 000 profs décrocheurs, ils se prémunissent de toutes sortes de revendication salariale.
J'ai 5 petits-enfants en école primaire et maternelle, je peux vous assurer que leurs enseignants ont bossé !
Au sujet de ces derniers, Perrine Dufoix explique qu'ils ne peuvent pas être comptabilisés dans les 5% puisque "quand vous êtes empêchés parce que vous devez garder vos enfants, vous êtes empêchés de venir en présentiel. Mais vous n'êtes pas empêchés de télétravailler".
La conseillère en communication du Ministère ne sait pas de quoi elle parle: pendant le confinement, les ASA permettait justement aux personnes avec enfants de ne pas avoir à télétravailler car on ne peut pas "en même temps" travailler et s'occuper de ses enfants. Cette possibilité existait aussi dans le privé sous un autre nom. Elle ne connait pas ce dont elle parle et ça ne la gêne pas que l'on puisse s'occuper de ses enfants le jour et donc travailler la nuit. (quand on vit seul.e ou avec un.e conjoint.e ayant continué à travailler en présentiel).
Avec le déconfinement, ces ASA ont été adaptées pour ne concerner plus que les enseignant.es dont les enfants en pouvaient pas aller à l'école (car pas de place pour eux ou pas réouverte) et dont le ou la conjoint.e travaillait à l'extérieur.
A noter que de nombreux.ses enseignant.es qui y avait droit n'ont pas pris les ASA et ont travaillé en distanciel tout en s'occupant de leurs enfants. Mais c'est leur choix ( et celui aussi d'autres salariés du privé) et c'est incroyable de ne pas comprendre que cela ne peut pas être la norme dans un pays ayant un droit du travail digne!
Je ne comprends toujours pas comment ces chiffres font polémique, quand ils se situent à peu près dans la moyenne française. Je pense même que vus le manque de moyens et la période exceptionnelle, 5%, c'est pas énorme.
Il y en a qui font le job et c'est pas avec l'aide de l'éducation nationale.
Merci pour cet éclairage. Je peux témoigner que cette polémique me touche profondément, moi qui ai assuré (seul) le suivi pédagogique de mes 2 enfants au primaire en même temps que je gérais les cours de mes élèves de collège avec le peu de moyens que l'on sait. Une période exténuante qui aura sucité tellement peu de reconnaissance...