Europe 1, et les "rumeurs" sur Bolloré
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Europe 1, et les "rumeurs" sur Bolloré

Une angoisse tenaille Thomas Sotto, le matinalier d'Europe 1 :

mais comment faire pour que le public admette enfin qu'on est libres, nous autres journalistes, que personne ne nous censure, ni ne nous dicte nos articles ou nos invitations ? On la comprend, cette angoisse saisonnière. Le rituel sondage de La Croix, comme chaque année, vient de confirmer que les Français ne croient pas trop à l'indépendance de leurs medias. D'accord, la radio s'en tire mieux que les autres (ouf !), mais tout de même. Soit dit entre parenthèses, ce rituel sondage lui-même gagnerait à être plus précis. Par exemple, créer une catégorie "Internet" (confiance en baisse), qui amalgame la bouillie indistincte des réseaux sociaux, les sites de "la presse écrite", et vos sites professionnels et indépendants préférés, n'a pas grand sens. A revoir pour l'an prochain ? Fin de la parenthèse.

Comment regagner la crédibilité perdue ? se demande donc Sotto. Aux petites heures de la matinée, il a invité l'économiste des medias Julia Cagé. Laquelle donne une explication -de bon sens- au scepticisme général sur l'indépendance des medias : l'effet Bolloré. Cagé : "Bolloré, qui a censuré les Guignols, et des documentaires..." Alors Sotto : "ce sont des rumeurs". Aie. Jusqu'ici, ça partait bien.

Mais si, mais si, Thomas Sotto, Canal+ a reconnu que la direction était à l'origine de la non-diffusion de l'enquête prévue sur le partenaire d'affaires de Bolloré, le Crédit Mutuel. Cela n'a pas été sans douleur, mais la direction de Canal+, poussée dans ses retranchements par des syndicalistes, a bien reconnu implicitement cette censure. Personne ne doute que Arnaud Lagardère en personne n'a pas imposé à Sotto ce "ce sont des rumeurs". Personne ne doute que Sotto -excellent et sympathique matinalier par ailleurs- est parfaitement libre de ses interviews et de ses relances. Mais voilà. Aux yeux de certains complotistes ou mal-intentionnés, cette relance mal venue pourrait créer le sentiment, certainement absurde, que les medias Lagardère ménagent les medias Bolloré. Elle pourrait aussi créer le sentiment, encore plus absurde, que la nouvelle recrue de la station, Jean-Michel Aphatie, celui qui réclamait obsessionnellement à Mediapart "des preuves" contre Cahuzac, a déteint sur la tranche du matin. Si on peut se permettre, voici donc un début de commencement d'esquisse de recette pour regagner un peu de crédibilité : creuser ses sujets avant ses interviews.

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