La blague Villepin, en tweets et en BD
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La blague Villepin, en tweets et en BD

Parmi les innombrables reproches adressés aux journalistes, figure parfois celui de la concision.

Trop rapide, le tempo médiatique, trop formaté, ne laissant pas le temps de développer des idées sortant des sentiers battus. C'est souvent fondé (et ce n'est pas ici, au royaume de l'émission sans durée fixe, qu'on dira le contraire). Mais il arrive que les journalistes, en matière de concision, se découvrent un maître. Dans la moisson du matin, je trouve ainsi ce tweet. "Villepin rame derrière Bayrou qui imite Mélenchon qui veut couler La Pen. Hollande pédale. Sarkozy se noie". En moins de 140 signes, c'est l'instantané de la situation politique du jour. Et qui est l'auteur de cette brillante synthèse ? Legrand ? Aphatie ? Duhamel ? Non. J'emprunte ce tweet à Corinne Morel-Darleux, candidate du Front de Gauche dans la Drôme. Comme quoi les rangs mélenchoniens regorgent de vocations de journalistes qui s'ignorent. Ni Legrand, ni Aphatie, ni Duhamel, ni votre serviteur, n'auraient fait mieux. Moralité: la concision peut être la meilleure ou la pire des choses.

Villepin, justement. Villepin, dont un autre tweet du matin, signé de Jean-Jacques Bourdin (RMC) nous apprend qu'il serait finalement empêché de se présenter faute de signatures (comme Morin et Boutin), Villepin ressort de cette catégorie d'invités permanents des JT et des matinales, dont l'omniprésence reste un mystère. Ce matin encore, il était invité de Patrick Cohen. Que représente Dominique de Villepin ? Combien de Français se reconnaissent en lui ? Le CSA impose-t-il aux medias audiovisuels d'accorder à Dominique de Villepin un quota de temps de parole ? Poser toutes ces questions, c'est en poser une autre: la qualité d'ex-quelque chose donne-t-elle un ticket d'entrée à vie dans les radios et les télé ?

Que la "candidature Villepin" soit une vaste blague, il suffit pour le comprendre de lire cette enquête de Mediapart (accès payant), qui raconte comment l'ex-premier ministre a fouillé dans son carnet d'adresses, pour fournir aux medias un organigramme de campagne fantôme. L'écrivain et scénariste Jean-Claude Carrière a ainsi appris par la presse qu'il était bombardé coordinateur du projet présidentiel du candidat. Tout ceci est distrayant, mais que l'on dise alors clairement que la rubrique politique a définitivement pour fonction de distraire. Et que l'on bombarde chefs de rubrique les auteurs de la géniale BD "Quai d'Orsay" (extrait ci-contre), dont Villepin est justement le personnage principal, et qui démontre aussi à sa manière, comme le tweet précité, que le journalisme politique ne devrait plus avoir le monopole du discours sur la politique.
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