Vapotage : l'e-cigarette contre-attaque
Brève

Vapotage : l'e-cigarette contre-attaque

La riposte de l’e-cigarette ne s’est pas fait attendre : mise en cause par 60 Millions de consommateurs

comme raconté ici, elle est aujourd’hui défendue dans un papier des Echos qui dénonce un "faux procès". Le journaliste donne la parole à deux spécialistes qui dézinguent l’Institut national de la consommation et mettent en cause l’Etat et son "addiction" aux taxes sur le tabac. Dans le même temps, la revue médicale britannique The Lancet publie une étude néo-zélandaise qui affirme que la cigarette électronique est aussi -sinon plus- efficace que le patch pour arrêter de fumer. La bagarre médiatico-sanitaire se joue à quelques jours d’une décision de l’Union européenne sur ce produit qui fait un tabac.

"60 Millions de consommateurs s’est complètement trompé de cible" : visiblement, Antoine Flahault, professeur de médecine cité par les Echos, est fâché contre l’Institut national de la consommation. Objet de son courroux ? Dans son numéro de septembre, l’Institut affirme que l’e-cigarette contient des substances potentiellement cancérigènes. Ni une ni deux, comme nous le racontions ici, les médias – dont le Grand journal de Canal+ – diffusent l’idée que vapoter peut être dangereux pour la santé.

Un message assassin, s’indignent des experts rejoints aujourd’hui par Flahault qui dézingue le magazine : "la démarche du mensuel de l’INC est typique de «l’absence totale de distanciation scientifique» et de «la complète distorsion du jugement» qui s’emparent des esprits dès lors qu’il est question de santé publique". Pourtant, il n'y a pas photo. Selon l’expert, "passer de la cigarette traditionnelle à la cigarette électronique réduit le risque d’au moins 99%". Il milite donc pour une diffusion massive de l’e-cigarette à l’heure où le Parlement européen entame ses débats sur le tabac. Sur proposition de la Commission, l’e-cigarette pourrait devenir un produit de pharmacie et non plus un produit de grande consommation, ce qui subordonnerait sa mise sur le marché à un agrément administratif.

Pour les défenseurs du vapoteur, l’article des Echos tombe à pic. Le journaliste rappelle quelques chiffres inquiétants (chaque année on compte 7 millions de morts d’infarctus, 6,2 millions d’AVC, 3 millions de bronchites chroniques et 1,5 million du cancer du poumon) et donne la parole à Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy, qui se désole de voir la politique de lutte contre le tabac au point mort. "Le surplace de la France dans la lutte ­contre le tabagisme aurait-il quelque chose à voir avec les 17 milliards d’euros que le tabac rapporte en taxes à l’Etat chaque année " demande le journaliste ? Les deux experts cités en sont convaincus : "«La plupart des Etats ont ­développé une forte addiction aux taxes sur la nicotine» constate Antoine Flahault. «La fiscalité française sur le tabac est d’une complexité byzantine. Les élus de base n’y comprennent rien, les ministres non plus. Seuls les fiscalistes des cigarettiers et les technocrates de Bercy s’y retrouvent et ils font leur petite cuisine entre eux» lâche ­Catherine Hill".

Autre aubaine pour les défenseurs du vapoteur : l’hebdo médical britannique The Lancet a publié dimanche une étude néo-zélandaise qui compare la cigarette électronique et les patchs à la nicotine. Résultat : les deux produits se valent pour arrêter de fumer mais la cigarette électronique est plus efficace lorsqu’on veut freiner sa consommation. De quoi alimenter en argument les pro-e-cigarettes… encore que, ce n’est pas gagné. Si la dépêche AFP reprend l’étude sans la mettre en doute, cette même dépêche est reprise sur le site du Figaro mais avec un point d’interrogation.

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