Libye : Enquête ouverte sur Amesys
Brève

Libye : Enquête ouverte sur Amesys

La justice se penche sur Amesys. Avec retard.

La Fédération internationale des Droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des Droits de l'homme (LDH) ont annoncé hier soir qu'une information judiciaire "pour complicité d'actes de torture" avait été ouverte par le Parquet de Paris concernant la société française, filiale de Bull. Elle est censée permettre de comprendre l'implication exacte d'Amesys dans l'utilisation par la Libye de Kadhafi de son logiciel Eagle, un système très controversé d'espionnage en ligne.

L'enquête a été confiée "au pôle spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, nouvellement créé au sein du TGI de Paris", précise le communiqué. Les deux associations avaient porté plainte contre X avec constitution de partie civile le 19 octobre 2011. Le parquet était donc légalement tenu de désigner un juge d'instruction dans cette affaire.

"Nous déplorons qu’il ait fallu attendre sept mois avant qu’une information judiciaire soit effectivement ouverte. (…)Nos organisations espèrent maintenant que des investigations seront rapidement diligentées, tant en France qu’en Libye", indique dans le communiqué Patrick Baudouin, Président d’honneur de la FIDH.

L'été dernier, Owni et Reflets.info avaient révélé qu'Amesys avait vendu au régime de Kadhafi Eagle, petit bijou de technologie, dans le but de surveiller les opposants libyens. Des révélations confirmées par le Wall Street Journal. Le logiciel espion avait été conçu, puis vendu en 2007, notamment par l'intermédiaire de Ziad Takieddine à Abdallah Senoussi, le chef des services secrets de Kadhafi. Il a entre autre permis d'intercepter les échanges de mails de plusieurs blogueurs hostiles au régime, afin de faciliter leur traque. Plusieurs d'entre eux ont témoigné sur Canal+.

En mars, Amesys a annoncé qu'elle allait vendre sa filiale commercialisant Eagle. L'entreprise reconnaît avoir fourni à la Libye du "matériel d'analyse" sur des "connexions internet", mais rappelle que le contrat avait été signé dans un contexte de "rapprochement diplomatique" avec le régime de Kadhafi. Aujourd'hui, la société "conteste très fermement" dans un communiqué l'accusation de complicité de torture, et "souhaite rapidement pouvoir informer le magistrat instructeur de la réalité du dossier". Une première plainte, notamment pour violation de la vie privée, avait été déposée à Aix-en-Provence par l'ONG Sherpa l'an dernier. Elle a été classée sans suite en mars à l'issue d'une enquête préliminaire.

Que reproche-t-on exactement à Amesys ? Et que savait le gouvernement ? Toutes les questions, et une partie des réponses sont dans notre article de décembre.

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