H5N1 : étude finalement publiée (Nature)
Brève

H5N1 : étude finalement publiée (Nature)

Fin de quarantaine pour l'étude sur le virus H5N1.

Après des mois de controverse, le magazine Nature a finalement publié mercredi les résultats de l'équipe du professeur Yoshihiro Kawaoka. Ils sont desormais disponibles en intégralité sur le site de la revue britannique.

C'est sur fond de risque de bio-terrorisme qu'est née la controverse autour de la publication de l'étude. Comme nous le rapportions en décembre, l'agence américaine de consultation scientifique sur les risques biologiques (NSABB) a recommandé en décembre à Nature et Science (autre revue scientifique qui devrait elle-aussi publier l'article prochainement) de "ne pas publier la méthodologie détaillée et les données" de l'étude. La NSABB justifiait alors cet avis par la crainte que "certains renseignements obtenus par le biais de telles études [puissent] être détournés à des fins nuisibles". Comprendre : que des terroristes ne reproduisent les expériences décrites pour fabriquer une arme biologique.


Que dévoile cette étude ? "Nous détaillons ici les changements moléculaires qui rendraient le virus H5N1 (...) transmissible parmi les mammifères", expliquent les chercheurs dans leur étude. Les recherches de l'équipe du professeur Kawaoka permettraient donc de fabriquer un virus transmissible à l'homme. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le virus H5N1 "présente une évolution clinique particulièrement brutale, avec une dégradation rapide de l’état du malade et un taux de mortalité élevé". L'objectif des chercheurs est surtout de mieux connaître les conditions de sa mutation possible.

Le virus H5N1 est un sous-type de la grippe aviaire. Celle-ci touche principalement les poulets et autres volatiles, mais le H5N1 peut toucher l'homme. Les premiers cas humains sont apparus en 1997 mais de l'aveu de l'OMS la maladie et son mode de transmission restent "mal connus". "Nos résultats mettent en évidence la nécessité de se préparer à une possible épidémie du virus H5N1" chez l'homme, concluent les scientifiques.

"Après des mois de débat public et deux réunions d'experts organisées, l'une par l'OMS, et l'autre par la NSABB", l'agence américaine a "inversé sa position", explique Nature dans un article mis en ligne le même jour que l'étude en question. La NSABB a donc fini par donner son accord pour la publication.

Cette affaire a soulevé plusieurs questions dans la communauté scientifique sur la conduite à tenir lors de la diffusion de recherches considérées comme "sensibles". Faut-il en limiter l'accès, au risque de décourager les jeunes chercheurs de se lancer dans ces voies ? Qui décidera alors des personnes autorisées à consulter les-dites publications ? Nature admet ne pas avoir tranché la question: "Nous sommes conscients que le manque d'alternative pour une publication restreinte comporte ses propres risques dans une discipline où les résultats peuvent à la fois être bénéfique pour le public et représenter un risque pour la sécurité. Nous avons la volonté de trouver une solution à ce dilemme."

Une occasion en or pour réactiver notre dossier sur le "virus du fantasme"...

(Par Sophia Aït Kaci)

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