Virus grippe : autocensure scientifique ?
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Virus grippe : autocensure scientifique ?

L'information fait la Une du New York Times : par crainte d'aider d'éventuels terroristes, les autorités américaines demandent à deux revues scientifiques de ne pas publier certains détails sur des expérimentations biomédicales concernant une forme contagieuse du virus de la grippe aviaire H5N1.

L'information est confirmée officiellement par un communiqué du National Institutes of Health américain à propos de recherches sur les risques d'une pandémie provoquée par le virus de la grippe aviaire, et sur des essais en laboratoire, en attente de publication dans les revues Science (USA) et Nature (GB).

"Alors que les bénéfices de santé publique de ces recherches peuvent être importants, certains renseignements obtenus par le biais de telles études peuvent être détournés à des fins nuisibles (...) La National Science Advisory Board pour la biosécurité (NSABB) - un comité d'experts indépendant qui conseille le ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) et les autres ministères et organismes fédéraux sur des questions de biosécurité - (...) a décidé de demander aux auteurs des rapports et aux éditeurs de revues qui envisagent de les publier (...) de ne pas inclure les détails méthodologiques et autres qui pourraient permettre de reproduire les expériences par ceux qui chercheraient à nuire"

Le New York Times souligne que c'est la première fois qu'un groupe de conseillers du gouvernement américain fait ce type de demande, et ajoute que Science serait prêt à obtempérer :

"On ne peut pas forcer les revues à censurer leurs articles, mais le rédacteur en chef de Science, Bruce Alberts, a déclaré que le journal prenait les recommandations au sérieux et ne divulguerait probablement pas certaines informations - seulement si le gouvernement crée un système pour fournir les informations manquantes aux scientifiques du monde entier qui en ont besoin."

L'AFP signale toutefois que "Selon le Dr Jean-Claude Manuguerra de l'Institut Pasteur, la possibilité pour un individu, poursuivant par exemple un objectif criminel, de reproduire en laboratoire le virus tueur en se basant sur la communication du Pr Fouchier paraît faible vu l'extrême complexité technique et le très petit nombre de laboratoires dans le monde ayant les capacités nécessaires."

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