"Pass Culture" de Macron : en Italie, un succès tout relatif
Brève

"Pass Culture" de Macron : en Italie, un succès tout relatif

Un "pass culture" pour les jeunes de 18 ans ?

L'idée, défendue en France par Emmanuel Macron, a déjà été instaurée en Italie par l'ancien premier ministre italien Matteo Renzi, après la victoire du "non" au référendum constitutionnel de décembre dernier. Le "bonus culture", en place depuis quelques mois à peine, offre aux jeunes ayant atteint la majorité en 2016 500 euros à dépenser en livres, spectacles, concerts ou encore expositions, avant le 31 décembre 2017. La mesure, rappellent Les Echos, avait été critiquée par certains, notamment le fondateur du Mouvement 5 Étoiles Beppe Grillo, comme un "cadeau électoral" de Renzi envers les jeunes. Mais le projet a été, selon une partie de la presse italienne, un véritable "flop" - sans pour autant créer de scandale. Si sur les plus de 570 000 jeunes concernés par ce "bonus culture" , environ 286 000 se sont inscrits, seul 6,3% du budget alloué à ce bonus a été dépensé, rapportait notamment la Stampa, reprise par plusieurs quotidiens.

"Le flop du bonus culture : les jeunes de dix-huit ans n'ont dépensé que 6,3%
des sous affectés
", La Stampa, 10 février 2017

Pourquoi l'initiative a-t-elle si peu marché ? Plusieurs points sont évoqués par certains journalistes italiens : d'abord, la complexité de l'inscription, en trois étapes. Mais aussi le manque de partenariats : en effet, d'après l'article de la Stampa, sept communes sur huit n'ont aucun établissement partenaire de l'opération "bonus culture", c'est-à-dire des lieux où les jeunes majeurs peuvent dépenser leurs 500 euros (librairies, billetteries, musées).

Le troisième problème, évoqué notamment par le Corriere della Sera, est celui de l'accès à la culture pour les jeunes. "La culture se respire dans son propre monde, on devient lecteur en rencontrant des livres, mais surtout en rencontrant quelqu'un qui nous apprend à les aimer. Ce ne sont pas les moyens économiques qui comptent, mais les moyens symboliques", écrivait début février le journaliste Franco Brevini. Le problème serait alors celui de l'éducation à la culture : il ne suffit pas de donner 500 euros à des jeunes de 18 ans pour qu'ils se mettent soudainement à aller au musée ou à lire des livres. Il faudrait miser plus sur l'enseignement pour intéresser les jeunes bacheliers à la culture. C'est la conclusion avancée également par Carole Blumenfeld, dans un article pour l'édition actuelle du bimensuel Journal des Arts. Article qui cite plusieurs représentants de mouvement étudiants, dont le mouvement de l'association Action Catholique : "Le vrai problème, c'est que l'Ecole ne parvient pas à donner envie aux jeunes d'accéder à la culture", explique son secrétaire national Giole Anni.

Autre signe de l'échec du "bonus culture", explique Blumenfeld : plusieurs jeunes ont revendu leurs bonus sur les réseaux sociaux, pour moitié prix. L'argent récupéré leur permettrait de "faire des achats" qui ne rentreraient pas dans le cadre de l'initiative du gouvernement. Ce dernier a reculé la date limite d'enregistrement au 30 juin, dans l'espoir d'attirer plus de monde.

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