Emprunts à taux négatif : bonne nouvelle ? Non !
Brève

Emprunts à taux négatif : bonne nouvelle ? Non !

Youpi ! La France vient d’emprunter sur le marché à des taux négatifs! Aujourd’hui, l’Agence France Trésor a réussi à lever de la dette (c’est-à-dire à vendre des obligations d’Etat) auprès de créanciers qui réclameront plus tard moins que leur mise de départ. Est-ce pour autant une bonne nouvelle ? Risquons-nous: non.

Une première selon les mots du Figaro : "La France rejoint le club très fermé des pays, qui, comme l'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, ont réussi, au moins une fois cette année, à emprunter à taux négatif." En effet, l’Allemagne a réussi cet exploit pas plus tard qu’en juin.

Concrètement, rappellent les Echos, "cela signifie que, face à la tempête, les investisseurs se ruent sur ces papiers de court terme dans une logique de préservation de leur capital. Et ils sont prêts à percevoir des rendements négatifs, autrement dit à perdre un peu d'argent, pour protéger leurs avoirs. «C'est comme louer un coffre-fort à la banque», explique Mathieu Chabran, chez Tikehau IM." Et Les Echos d'ajouter : "Dans son histoire, jamais la France ne s'est aussi bien portée sur les marchés qu'actuellement. Au cours des dernières émissions à 2, 5, 10 ou même 30 ans, les taux sont sortis à des niveaux historiquement bas."

Faut-il pourtant se réjouir avec le Figaro qui estime que "c’est une bonne nouvelle pour les caisses de l’Etat", même si, convient l'article, on peut aussi y voir "le reflet de l'ampleur de la crise dans la zone euro" ?

Evidemment non. Si les investisseurs en viennent à placer leurs bas de laine à perte pour acheter de la dette française, c’est qu’ils ne veulent plus acheter les dettes des autres pays, dont l’Espagne et l’Italie, lesquels vont voir leur taux grimper au risque de ne plus pouvoir emprunter. Et que se passera-t-il ? Les fonds de sauvetage européens vont être sollicités, et on sait par avance que l’UE n’a pas les moyens de secourir l’Italie et l’Espagne réunis. La nouvelle est bonne dans le cadre d’un raisonnement à la fois égoïste et à très court terme. En dehors de ce cadre, elle laisse présager le pire.

Justement, dans sa chronique d'aujourd'hui, Anne-Sophie Jacques se proposait d'en finir  avec la complainte de la dette.

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