Parcoursup : "les files d'attente numériques sont moins spectaculaires"

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Premier bilan, après deux semaines

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  • Presentation
    Daniel Schneidermann
  • Préparation
    Adèle Bellot et Hélène Assekour
  • Réalisation
    Sébastien Bourgine et Antoine Streiff
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Le 22 mai, de nombreux futurs étudiants et étudiantes découvraient effarés qu'ils n'avaient pas encore de réponse positive sur la plateforme Parcoursup censée gérer leurs vœux d'affectation dans le supérieur, déclenchant une certaine panique médiatique. Deux semaines plus tard, quel est le bilan de Parcoursup ? Et ce programme est-il réellement le problème, alors que certaines filières manquent toujours de place ? Pour en discuter, Guillaume Ouattara, étudiant-ingénieur et blogueur qui a décortiqué le code source de Parcoursup, Jimmy Losfeld, président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), et Nathalie Sutour, psychologue de l'Education nationale.

parcoursup : le stress

Le 22 mai, seuls la moitié des lycéen.ne.s avaient reçu une réponse positive sur Parcoursup, donnant lieu à un abondant traitement médiatique, dont un sketch humoristique d'Eric et Quentin sur TMC, et à de nombreux sujets télévisés montrant des élèves stressés. Sur le terrain, "ça ressemble tout à fait à ça", assure Nathalie Sutour, qui raconte qu'une de ses élèves a même perdu l'intégralité de ses réponses positives en raison de ses difficultés à se connecter. Il y a "un peu d'exagération", affirme de son côté Jimmy Losfeld, pour qui les opposants à la réforme instrumentalisent les difficultés et tiennent un discours anxiogène. S'en suit une explication du fonctionnement de la plateforme, où l'on voit les difficultés pour les universités de classer les candidats, comme l'a montré un sujet de Franceinfo.

listes d'attente à rallonge

Retour en arrière d'un an : à l'époque, c'était la plateforme Admission post-bac (APB) et le recours au tirage au sort qui étaient mis en cause. Un problème largement relayé, alors qu'il ne concernait qu'une toute petite minorité de lycéens, comme nous l'avons montré.  Ouattara, qui tient un blog sur Le Monde et a décortiqué le code source de Parcoursup revient sur les différences entre l'algorithme d'APB et celui de Parcoursup. Sur cette dernière plateforme, la motivation du candidat a été évaluée par...une lettre de motivation. Une "source de stress pour les élèves, selon Sutour, sans savoir le poids" qu'elle aurait ensuite dans le classement des candidats. Elle a cependant le mérite de "permettre au candidat de se projeter", estime Losfeld, et de réfléchir à son projet. Avec quels moyens ? Sutour suit 1400 élèves : ce n'est "absolument pas possible" de les accompagner correctement.

Dans certaines universités cependant, le classement des candidats semble bien se passer, comme à Cergy-Pontoise, montrée sur BFM TV et dont le vice-président Patrick Courilleau, a signé une tribune en faveur de la réforme Vidal. Mais avec un effet pervers, selon Ouattara : les "candidats recrutés traditionnellement sont en attente, et vont attendre plusieurs semaines" et pourront se dire "si j'ai attendu, c'est que j'étais pas désiré par la formation." Est-ce que tout le monde aura tout de même une affectation ? Oui, d'après Losfeld. Alors quel est l'intérêt de mettre un système de classement dans ces filières où tout le monde sera accepté ? "C'est une aberration", concède-t-il. Nos invité.e.s s'accordent en tout cas sur un point : la possibilité de mettre en place des aménagements de parcours pour les élèves potentiellement en difficulté est un point positif de la réforme.

algorithme : une vraie transparence ?

Avant les plateformes APB et Parcoursup, les futurs étudiants faisaient la queue devant les universités, avant la mise en place d'un système télématique pour l'Ile-de-France, comme le montrent deux archives. Pour Ouattara, les files d'attente virtuelles sont semblables aux files d'attente devant les universités. "C'est moins spectaculaire, les files numériques que les files humaines devant les universités", note Nathalie Sutour.

Emmanuel Macron avait promis la transparence des algorithmes dans un discours le 29 mars. Ouattara nuance : si l'algorithme national Parcoursup est effectivement rendu public, ceux utilisés dans les formations sont opaques. Et de citer l'exemple de l'université Paris Descartes, où le taux de réussite au bac du lycée d'origine serait utilisé parmi les critères. L'algorithme national impose aussi un quota de boursiers. Y compris dans les "formations sélectives", note Jimmy Losfeld, une vraie avancée selon lui. Mais nos invité.e.s demandent davantage de transparence.

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