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Yseult contre Le Monde : qu'est-ce qu'un portrait ?

Le 29 mai, Le Monde a publié un article racontant "un apéro avec" la chanteuse Yseult, que cette dernière a perçu comme hostile. Ayant enregistré son entretien, la chanteuse l'a transmis au magazine Nylon qui a produit un contre-article favorable à la chanteuse. La séquence pose des questions légitimes sur certaines pratiques journalistiques, mais aussi sur la frontière poreuse entre journalisme et promotion. [Cet article contient une mise à jour sur la question de la fidélité des citations d'Yseult dans l'article du Monde].

Commentaires préférés des abonnés

Votre article est vraiment très très bien: nuancé, équilibré, respectueux de toutes,... Vous pourriez en envoyer une copie à Hervé TrucMachette de France Culture, pour exemple d'un vrai travail journalistique. 

Au passage, demandez-lui (à TrucMac(...)

Face aux nombreuses critiques de son papier sur les réseaux sociaux l'accusant d'être complaisant, Belkhadra se défend auprès d'ASI : "Moi je suis journaliste musical, je ne pense pas que les artistes soient là pour qu’on les mette sans cesse face à (...)

Eh bien, cette dame, que je ne connais pas, voulait du buzz et sait manifestement comment s'y prendre. Good or bad, le buzz, c'est du buzz.

Derniers commentaires

Un portrait, c'est ça (le poids des mots, le choc de la photo) :

Très bon article qui reflète parfaitement la complexité de la situation. En définitive, je crois que votre article est le meilleur portrait des trois :)

J'ai moi-même écrit un livre basé sur des interviews et je me suis posé profondément ce genre de questions. J'ai fait le choix de ne rien publier sans l'assentiment des interviewés... Ils ont d'ailleurs eu très peu à redire, sauf quelques détails que j'avais mal compris et que j'étais bien contente de voir corrigés par les premiers concernés. Je rappelle que ce choix a aussi été celui d'Emmanuel Carrère pour D'autres vies que la mienne, suite aux dégâts émotionnels qu'avaient suscitées ses prises de liberté dans "Un roman russe". Qui plus est, je ne comprends pas que les règles de la citation, qui obligent à l'écrit à une exactitude à la virgule près, permettent quand il s'agit d'un entretien oral une réécriture du discours. C'est faire fi, me semble t-il, du respect dû à la personne qui nous a accordé sa confiance.

Je ne suis pas sûr que la plupart des personnes interviewées apprécieraient qu'on rapporte leur discours "à la virgule près". Le langage écrit est fort différent du langage parlé. Quand on parle, souvent même sans s'en rendre compte, on bafouille, on fait des fautes de français. Fort heureusement, les journalistes réécrivent ce qui est dit. L'essentiel est de trahir le moins possible (une traduction, y compris une traduction du langage parlé au langage écrit, c'est toujours une trahison). C'est pourquoi on peut trouver qu'il n'y a rien de choquant à faire relire une interview par la personne concernée.

Bien entendu, on ne peut pas transcrire texto l'oral. Ca desservirait plus que ça ne servirait l'interviewé. Voir comme exemple le livre "Les gardiens de la raison", où les 3 auteurs ont fait ce choix de la restitution des interviews orales des jeunes youtubeurs qu'ils critiquent, sans corriger les spécificités du discours oral, ce qui a pour résultat  assez pervers (et pas innocent à mon avis) de les faire passer pour des margoulins. En résumé, dans la transcription des interviews: excès de "fidélité" et excès de libertés se rejoignent dans le non respect de l'interviewé.

Je suis assez fâché avec asi, il me reste 3 mois d'abonnement, ensuite j'arrête. Mais je reconnais que cet article est bien construit, et fouillé, essaie de comprendre sans être ni à charge ni à décharge. Peut-être parce qu'il traite d'un sujet non politique et ne cherche pas à faire du militantisme

Face aux nombreuses critiques de son papier sur les réseaux sociaux l'accusant d'être complaisant, Belkhadra se défend auprès d'ASI : "Moi je suis journaliste musical, je ne pense pas que les artistes soient là pour qu’on les mette sans cesse face à leurs contradictions. C’était moins consensuel que l’envie de retranscrire avec précision ce qu’elle avait dit."


Cette phrase m'interpelle beaucoup car elle dévoile un énorme problème qui existe dans la presse musicale actuelle, celui de la complaisance et de la connivence mal placée. Ca m'a rappelé cet article d'un journaliste spécialiste de musique urbaine et qui pointait déjà cet éléphant au milieu de la pèce qui n'intéresse pas grand-monde. 


Pour prendre l'exemple du rap français, c'est actuellement aux yeux des spécialistes un monde de Bizounours où tous les artistes sont des génies qui révolutionnent le genre tous les quatre matins et se font louer par des journalistes en pâmoison qui savent que s'il osent dire ne serait-ce qu'un peu de mal ils risquent de recevoir des menaces de l'équipe du rappeur ou des insultes de la part des fans sur les réseaux. On est même arrivé à un point où des "médias", donc avec des prétendus '"journalistes", disent clairement qu'ils ne sont là que pour servir de courroi de promotion pour leurs invités (Booska-P pour ne pas les citer).

Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont des journalistes rap eux-mêmes qui en parlait autour d'une émission consacré à ce sujet sur la chaine Youtube La Récré, mais que je n'arrive plus à retrouver car étrangement supprimée depuis...


Pour en revenir à l'article, cette journaliste de Nylon va même jusqu'à dire un peu plus loin dans l'article d'ASI qu'elle ne veut pas casser de sucre sur le dos des artistes de "la diversité" ; en fait ces gens ont totalement intégré l'esprit d'entre-soi journalistique bien de chez nous et disent clairement que la musique est quelque chose de secondaire dans leur approche des musiciens ou des chanteurs...

L'ironie du sort voulant qu'elle se fasse pointer du doigt sur Twitter par de grands magazines bien établis type Elle qui sont tout aussi hypocrites qu'elle mais avec des célébrités plus subtiles et discrètes dans leurs opérations de raccommodages des articles un peu trop critiques à leur encontre qu'Yseult et son grand déballage sur la place publique...

 


Eh bien, cette dame, que je ne connais pas, voulait du buzz et sait manifestement comment s'y prendre. Good or bad, le buzz, c'est du buzz.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Votre article est vraiment très très bien: nuancé, équilibré, respectueux de toutes,... Vous pourriez en envoyer une copie à Hervé TrucMachette de France Culture, pour exemple d'un vrai travail journalistique. 

Au passage, demandez-lui (à TrucMachette) si c'était vraiment nécessaire d'écrire cette phrase d'une perfidie sans nom: "Quand on est habitué à la flatterie, on supporte mal la moindre critique." Parlant d'une personne qui a dû s'en entendre des vertes et des pas mures durant des années sur son aspect physique, c'est vraiment dégueulasse et complètement à côté de la plaque. (un exemple à ranger dans la case des trucs à la cougne qu'on réserve aux femmes grosses et/ou noires évoluant avec plus ou moins de succès dans l'univers artistique)

NB: je ne suis pas fan (sa production artistique n'a pas vraiment retenu mon attention...)

Ni l'une ni l'autre n'ont une situation bien établie . 


Toutes les deux ont des projets, des espoirs , des ambitions peut-être .


Quel grand dommage d'en arriver là....



" Les gens de mon pays

  Ce sont gens de paroles

  Et gens de causerie

  Qui parlent pour s'entendre

  Et parlent pour parler

  Il faut les écouter
 C'est parfois vérité
 Et c'est parfois mensonge
 Mais la plupart du temps
C'est le bonheur qui dit
Comme il faudrait de temps
Pour saisir le bonheur "



 Gilles Vigneault


 

Tout ceci est un peu ( at)tristan(t) ( oui pas fameux j'en conviens ...) A l'époque où je lisais Libération ,je lisais d'abord le portrait de la dernière page.C'est un exercice difficile ,il faut être accrocheur et équilibré. Parfois ,je trouvais les portraits complaisants ( spécial copinage) ,parfois trop sévères ,mais c'était souvent bien vu. Luc Le Vaillant réalisait des portraits très réussis. Comme vous le soulignez ,il faut un réel talent .Le journaliste du Nouvel Observateur  Pierre Bénichou , décédé il y a un an ou deux , avait, paraît-il un réel  talent de rédacteur des notices nécrologiques. L'art du portrait suppose aussi des qualités : un mélange d'empathie et de distance critique. Les extraits que vous citez paraissent traduire cet équilibre. Yseult s'est peut- être sentie blessée que certains aspects de sa personnalité n'aient pas été soulignés. Comme certaines personnes que vous citez ,je trouve que la publication  in extenso  de l'entretien  peut être critiquée . Un droit de réponse aurait été préférable.

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