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Vote électronique, pourquoi casser les urnes?

Abstention record, crise de la représentation politique : tout est réuni pour le grand retour du vote électronique, ce serpent de mer techno-politique. Tant pis si les expérimentations ont occasionné trois à cinq fois plus d'erreurs de dépouillement que le système traditionnel, tant pis si les expériences montrent que l'abstention n'est en rien réduite par le vote électronique... il se trouve toujours une start-up prête à disrupter la démocratie.

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Je crois bien que vous n'avez pas lu l'article. Ni quoi que ce soit sur le sujet ces dix dernières années. On va faire simple : ça ne fonctionne pas, n'est pas démocratique, puisque non vérifiable et ouvre la voie à encore plus de vente de vos donnée(...)

Haha c'est un article coup de gueule. Ça fait du bien des fois. ;)


Je me sens un peu concerné par le sujet, entreprenant dans un domaine touchant bon an mal an la civic tech et vous donne raison. Le vote électronique (comme les crypto-monnaies et 99,9(...)

Derniers commentaires

Contribution à la réflexion sur l'abstention :



A Ambleteuse, les  électeurs étaient appelés à élire leur maire Dimanche dernier , l'élection précédente ayant été invalidée sur recours du perdant . 


Ambleteuse : 1752 inscrits .


Le taux de participation aux Régionales et Départementales a été de 32,42 % 


Le  taux de participation dimanche pour cette élection municipale : 72,3%




A une époque où les gens sont de plus en plus mobiles, fréquemment loin de leur foyer, il me semble que la question posée par le vote électronique est légitime. Beaucoup de gens autour de moi n'ont pas voté parce qu'ils étaient ailleurs ce jour-là. Qu'ils ne soient pas des citoyens exemplaires n'est pas la question: ils sont la réalité d'aujourd'hui, point. Nous n'avons pas (encore?) les solutions techniques, soit. L'idée en elle-même est peut-être mauvaise, voire. Mais il s'agit d'un vrai  problème, et il mérite qu'on y réfléchisse ensemble.

Depuis deux ans de luttes sociales ? DEUX ANS ?!?

Alors tout-à-fait d'accord avec le reste de votre article mais là... ça fait bien plus de deux ans que
 le peuple est en lutte et qu'il est brutalisé.

Alors les Gilets Jaunes, certes. Mais avant ça, la loi dite El Khomri pour ne citer qu'elle, qui avait déjà mobilisé contre elle et provoqué en retour une répression (graduellement toujours plus) violente.

Et il y a une continuum évident entre la politique économique et sociale sous Hollande et celle sous Macron... et un continuum tout aussi évident dans la répression.

je vote encore, si je devais passer par un algorithme, inutile de dire que je ne voterai plus, aux états unis le vote par correspondance a été un franc succès, pourquoi n'est-ce pas possible en France? les décideurs de droite ont peur que la gauche sorte vainqueuse des urnes? je vous recommande la lecture de "demain les chiens" ou comment était déjà envisagé la dislocation du politique dès l'après-guerre!

L'argument de la rapidité de dépouillement est vraiment curieux. Le dépouillement prend très peu de temps, et les résultats sont connus et fiables au niveau national dans la nuit qui suit les élections. Franchement, à quoi peut bien servir de gagner quelques heures ? Qui a besoin de ça ?


En plus c'est facile à faire, et ça permet au citoyen de participer...


Franchement le problème de l'abstention ne vient certainement pas de là. Peut-être tout bonnement que les gens n'ont plus envie d'être représentés ?

En fait sur le fond quelle qu’en soit la modalité, il n’est jamais raisonnable d’accepter le principe d’un vote avec autant d’importance et de tolérer qu’un yaourt rose ou bleu obtienne un blanc seing (le mandat souverain) pour faire le contraire de ce qu’il avait annoncé pendant 5 ans sur le principe d’un accord non éclairé de 15 % de la population.


Ce qui est raisonnable c’est de déconcentrer le pouvoir. Aucun être humain ne devrait pouvoir avoir autant d’impact sur tous les autres.

Merci ! J'ai beaucoup apprécié le ton (et le contenu) de l'article.


Je reviens sur le point suivant à la fin de l'article :

 Ce qui fait beaucoup de mots pour décrire la sous-traitance du domaine électoral à des acteurs privés - pardon, aux "entrepreneurs citoyens"- contre l'accès aux données publiques, dont ils seront ensuite libres de monétiser l'analyse à des clients tiers.  


Je ne sais pas si c'est exactement équivalent, mais cela me semble déjà le cas dans le domaine de la santé avec Doctolib (la sous-traitance à des acteurs privés), je ne comprends pas que ce soit si peu remis en question....


Comme beaucoup ici, je suis contre le vote électronique: aucune confiance dans le dépouillement, et des hackers étant capables de détourner de l'argent des banques, rien ne promet qu'on ne découvre pas qui vote pour qui! 


Etant capable de payer mes impôts par internet, je pense pouvoir voter sur une machine. Je fais partie des 33% qui ont voté, je n'en suis pas vraiment fière car il m'est arrivé de ne pas me déplacer( 2ème tour des présidentielle; choix politique) je deviendrai abstentionniste si on ne nous propose que le vote électronique pour les raisons données ci-dessus!

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L’illustration de xkcd tape bien juste (comme souvent).


N’importe quel informaticien vous dira que le vote électronique est une mauvaise idée pour de simples raisons techniques (essentiellement de fiabilité), et s’il ou elle vous répond qu’il ne voit pas le problème, c’est que vous parlez à de bien piètres informaticiens (où à des commerciaux 🤷‍♀️)


On peut analyser comme on veut le fait que l’abstention soit élevée, mais y voir « c’est parce qu’on n’a pas le vote électronique » didiou xptdr quoi


Mais bon, face à tout « problème », il y a une startup prête à vendre une solution simple … et à côté de la plaque.

Je ne m'abstiens pas, je vote pour cet article.


Une idée pour faire baisser l'abstention, plutôt que de voter le dimanche, voter le mercredi avec une autorisation d'absence  au travail pour le permettre. Il me semblme que c'est ce qui se passe au Royaume Uni, non ?

Voilà qui (re) fait le tour de la question , abordant toutes les dimensions . Article exemplaire pour outiller notre sens critique, plutôt que de verser dans des synthèses pré-mâchées . Avec sa " conclusion" de se demander si une soit-disant "start up nation" qui lorgne sur les restes démocratiques n'est pas déjà prête à avaler tout cru la légitimité du vote physique ...

Haha c'est un article coup de gueule. Ça fait du bien des fois. ;)


Je me sens un peu concerné par le sujet, entreprenant dans un domaine touchant bon an mal an la civic tech et vous donne raison. Le vote électronique (comme les crypto-monnaies et 99,99999% des idées de start-up) est une fausse solution en réponse à un faux problème (des frictions dans le fait de voter?), qui essaie de se raccrocher tant bien que mal à un vrai problème (l'abstention) sans le solutionner et, pire encore, en lui ajoutant de nouveaux problèmes.


J'étais complètement passé à côté de cette solution Explain / Liegey Muller Pons (je ne vois pas trop comment d'ailleurs vu que je n'étais vraiment pas loin) et viens de regarder ce qu'ils proposent. Les 3 gus ont compris qu'ils pouvaient se faire beaucoup plus d'argent que les consultants en fournissant la même merde que leurs comparses par une solution informatique plutôt que par une prestation intellectuelle sur-mesure. 


Ce qu'ils proposent n'a en réalité aucun intérêt, mais pour paraphraser ce bon vieux Charlie Munger : les start-uppers continueront à vendre de la merde tant qu'il existe des clients pour acheter de la merde. 

Le domaine de la vérification logicielle, dans lequel je travaille, s'intéresse beaucoup à la question du vote électronique. Et ma position, qui est celle de la plupart des chercheurs de ce domaine est: il vaut mieux ne pas l'utiliser, en tous cas pour les élections réellement importantes.


En effet, on sait depuis les travaux d'Alan Turing dans les années 30 (c'est-à-dire avant l'invention des premiers ordinateurs électroniques) qu'il est tout bonnement impossible de vérifier, automatiquement et en toute généralité, des logiciels. Autrement dit, il est impossible de garantir le bon fonctionnement "dans l'absolu" d'une machine de vote électronique. Ce qui ne veut pas dire qu'on n'est pas capable d'offrir des garanties intéressantes mais toujours sous certaines hypothèses.


En particulier, on peut, en utilisant des techniques de chiffrement homomorphe, concevoir des systèmes de vote garantissant à la fois:

1) la confidentialité du vote: personne d'autre que vous ne peut connaitre votre vote)

2) la vérifiabilité du vote: chaque personne peut vérifier que son vote a bien été comptabilisé

(voir par exemple cette présentation)


Le deuxième point est un avantage y compris sur le système de vote actuel (bulletin dans l'urne), qui ne permet pas un contrôle individuel et secret du vote. Le vote électronique peut donc, du moins en théorie, être assez fiable et présente même des avantages comparé au vote papier traditionnel.


Mais cela repose sur des hypothèses nécessitant un certain niveau en mathématiques pour être comprises. De plus, même si ces hypothèses sont vérifiées, il faut s'assurer que l'ensemble des machines impliquées n'ont pas été piratées, qu'il n'y a pas de bugs dans les logiciels, etc. Bref, on retombe dans le problème général dont je parlais au début.


Et même si on arrivait à donner des garanties suffisantes, celles-ci demanderaient, par leur nature même, de grandes connaissances en mathématiques pour être comprises. Il n'y aurait en France que quelques centaines, au mieux quelques milliers de personnes capable de comprendre pourquoi le système marche.


Et c'est là la grande force du sytème de vote "papier": pour vérifier ce système, il suffit de savoir lire et compter, deux compétences "basiques" qui sont enseignées à tous. Passer à un système de vote électronique ne ferait qu'accentuer la défiance de l'ensemble des citoyens envers un système qu'ils seraient alors incapables de vérifier par eux-même.






J'ai été scrutatrice dans des bureaux de vote lors du dépouillement. C'est une expérience dont j'ai gardé de bons souvenirs. On est au coeur de l'exercice démocratique, l'ambiance est sérieuse et sympathique. Tout le monde est conscient de participer à quelque chose d'important.


Idem pour les personnes qui organisent et tiennent le bureau de vote.

c'était ma première expérience de tenue d'un bureau de vote (jeune conseillère municipale dans un village) et je dois dire que malgré le côté contraignant (10 heures de présence + participation au dépouillement, soit 14-15 heures en tout), c'était sympa car le bureau de vote s'est mué en lieu de vie sociale (échanges avec les habitants, conversations entre nous qui n'avons que rarement le temps de discuter longuement...)


le dépouillement a été un moment intense de coordination, de coopération où on recherche l'efficacité et chacun a trouvé assez naturellement sa place, son rôle... j'étais épatée !


je précise aussi que si je n'y avais pas été "obligée" (en tant qu'élus on était plus ou moins sommés de voter), je ne sais pas si j'aurais été voter en tant que citoyenne... bon, j'ai voté blanc au 2e tour !

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Personnellement je n'entraînerais donc pas Turing et Church dans ce débat où leurs travaux n'ont qu'une très faible part, malgré leur immense génie. 


Au contraire. S'il était possible de créer un logiciel capable de vérifier que n'importe quel machine de vote électronique a les propriétés désirées, cela donnerait une garantie mathématique d'inviolabilité du vote, ce qui mettrait immédiatement fin au débat en faveur du vote électronique. Inversement, le fait qu'on sache qu'un tel logiciel ne peut pas exister est un très fort argument contre le vote électronique.


Je n'ai jamais compris l'apport de la cryptographie homomorphique (1) dans le vote électronique, à part le fait de rendre l'ensemble encore plus impénétrable. 


L'intérêt est d'assurer la seconde propriété (la vérifiabilité) sans perdre la première (la confidentialité). Et contrairement à ce que vous dites le système de vote "papier" ne permet pas directement de vérifier que votre vote a bien été pris en compte. Vous pouvez vérifier l'ensemble du processus (c'est-à-dire assister à l'ensemble du vote plus le dépouillement) pour vérifier que tous les votes ont bien été comptabilisés (et donc a fortiori le votre). Et même après le dépouillement, vous n'avez pas la garantie que le Ministère de l'intérieur va correctement additionner les votes.


Avec un système de vote utilisant la cryptographie homomorphique, vous pouvez avoir la même garantie en envoyant simplement une requête sur le serveur. C'est un avantage, qui bien sûr ne compense pas tous les défauts de ce type de vote, défauts qui font que le vote papier reste préférable.


Je voulais juste montrer, par cet exemple, que le vote électronique peut présenter un intérêt comparé au vote papier, et que les choses ne sont pas "tout noir" comme l'article d'asi le laisse croire.








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Non, bien sûr, car rien ne garantirait aux citoyen·nes que votre logiciel de vérification fait bien ce qu'il est censé faire, que c'est bien lui et pas un autre qui a été utilisé, que c'est bien la machine vérifiée qu'on utilise, qu'elle a effectivement été vérifiée, que le résultat de la vérification n'a pas été altéré, que la machine n'a pas été modifiée après vérification...


Ca me gêne un peu de parler d'un truc qui n'existe pas (et ne peut logiquement pas exister) mais puisqu'on est dans l'hypothèse "si un tel logiciel existait", ce logiciel de vérification serait en open-source et utilisable par les citoyens à tout moment. Donc chaque citoyen pourrait vérifier par lui même le bon fonctionnement du système et aucune triche ne serait possible, ce qui rendrait le vote électronique plus sûr et plus intéressant que le vote papier.


Vous mettez dans la même phrase l'impossibilité de "vérifier que votre vote a bien été pris en compte" puis, plus loin la possibilité de "vérifier que tous les votes ont bien été comptabilisés (et donc a fortiori le votre)". Je ne comprends pas.


Peut-être me suis-je mal exprimé: ce que je voulais dire, c'est que vous n'avez pas la possibilité de vous assurer que votre vote a bien été pris en compte sans vérifier l'intégralité du processus électoral par vous-même (y compris en vérifiant tous les bureaux de votes et en refaisant toutes les additions). Le vote électronique utilisant la cryptographie homomorphe donne une garantie bien plus simple au niveau individuel (à supposer que les hypothèses de bon fonctionnement du système sont vérifiées).



Quant à la vérifiabilité individuelle avec le vote électronique, elle est généralement offerte par les systèmes existants : la machine vous fournit un identifiant unique et vous pouvez vérifier sur les listes intégrales publiées qu'en face du vôtre c'est bien votre choix et pas un autre qui est indiqué.


Si je comprends bien, dans votre système vous avez une liste publique de couples {identifiant (chiffré), vote(en clair)}. Vous avez effectivement la possibilité de savoir que votre vote a bien été prise en compte. Mais le système peut très bien rajouté des votants fantômes, tant que le nombre de votants réels + votants fantômes est inférieur au nombre d'inscrits, la triche est indétectable (par les votants).


A l'inverse, avec le système de vote basé sur un chiffrement homomorphe (voir par exemple cet article, ou la présentation dont j'avais donné le lien), vous avez trois acteurs:

- O l'organisme de certification qui génère deux clefs C0(publique) et D0(privée) 

- U l'organisme de vote

- les votants (identifiés par des entiers) ayant chacun une clef privée (Ci) et privée (Di)


Il s'agit d'un chiffrement assymétrique c'est à dire que Ci(Di(x)) = Di(Ci(x) = x pour tout x. De plus le chiffrement par (C0/D0) est homomorphe (mais pas celui des Ci et Di)


Le protocole est le suivant:

1) chaque votant envoie de manière sécurisé son vote "xi" à l'organisme de vote U, c'est à dire qu'il envoie "C0(xi)" à U

2) U publie la liste des gens ayant voté, c'est-à dire les couples {i, Ci(C0(xi))}

3) il fait l'addition homomorphes des votes X=C0(x1) + C0(x2) + ... + C0(xn) et publie X

4) l'organisme de certification calcule alors D0(X) qui est le résultat du vote et le publie.


On a les garanties suivantes:

1) la liste des votants est publique: impossible pour l'organisme de vote de rajouter des votants sans que ça se voit; chaque votant peut s'assurer qu'il figure bien sur la liste avec son vote correct (que lui seul peut déchiffrer grace à Di)

2) l'organisme de vote ne connaît pas les votes individuels (il reçoit seulement les Ci(xi)) et ne connaît pas à l'avance le résultat X (*)

3) L'organisme de décryptage ne peut pas tricher sur le résultat final "D0(X)" puisque tout le monde peut calculer C0(D0(X)) et le comparer avec X.




(*) En écrivant ce message, je me rends compte que l'organisme de vote pourrait créer des votes supplémentaires C0(x_{n+1}) ... C0(x_{n+m}) et les ajouter secrètement à la somme sans que l'organisme de certification ni les votants ne puisse le savoir.


Soit il y a un problème grave dans leur système de vote, soit il y a un truc que je n'ai pas compris.



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Mais vous êtes bien conscient que l'immense majorité de vos concitoyen·nes est parfaitement incapable d'analyser le code source d'une application de vote, et encore moins de comprendre comment on peut le vérifier formellement ?


Oui, j'en suis bien conscient, et je l'ai d'ailleurs écrit dans mon premier message:

Et même si on arrivait à donner des garanties suffisantes, celles-ci demanderaient, par leur nature même, de grandes connaissances en mathématiques pour être comprises. Il n'y aurait en France que quelques centaines, au mieux quelques milliers de personnes capable de comprendre pourquoi le système marche.


Et, comme je l'ai précisé d'emblée, je suis CONTRE l'usage du vote électronique pour les élections. Et j'ai bien précisé aussi qu'avoir une vérification formelle des machines de vote était strictement impossible. Donc, SVP, arrêtez de croire que je ne suis pas conscient des problèmes.


cela ne résoudrait nullement la question fondamentale : le logiciel serveur que j'ai vérifié est-il bien celui qui est utilisé lors du vote ?

Simple vérification par checksum du binaire. Loin d'être une "question fondamentale", c'est l'étape de vérification plus facile à faire.


Non, je suis désolé, et les exemples précis que vous donnez le confirment : chaque électrice ne peut, bien sûr, vérifier que son propre vote, tout comme dans les solutions non-homomorphiques. Alors qu'avec le vote traditionnel elle peut vérifier son bureau complet - y-compris son propre vote. Un relativement petit nombre d'observatrices non expertes en informatique ou en cryptographie suffit alors à vérifier l'intégralité du scrutin.


C'est précisément ce que j'avais dit...



Idem avec les exemples précis basés sur la cryptographie homomorphe que vous donnez... Il existe cependant dans les deux cas des moyens cryptographiques de se prémunir contre ce type de fraude. Je ne les développerai pas ici car ils ne servent à rien, à part à satisfaire le goût de la perfection des spécialistes bien éloignés de la réalité. 


Toujours cette petite touche de mépris... C'est dommage, sans ça la discussion pourrait être non seulement agréable mais aussi enrichissante. Je précise donc, non pour vous mais pour d'éventuels asinautes qui nous liraient: le problème que j'ai pointé dans mon message précédent (à savoir, la possibilité de "bourrer les urnes" en rajoutant des électeurs fictifs) peut être résolu en ayant plusieurs instance de vote concurrentes (en tant qu'électeurs, vous envoyez simultanément le même vote à plusieurs "urnes" indépendantes; chacune a toujours la possibilité de tricher, mais comme elles ne vont pas tricher dans le même sens, on pourra alors repérer la triche).


Je suis désolé mais ces deux citations sont assez navrantes. En particulier elles font l'impasse totale sur la sécurité sémantique. Si la clef de vote "C" est publique n'importe qui peut s'amuser à chiffrer tous les choix de vote possibles


La clef de vote est publique, c'est le principe même de la cryptologie assymétrique et ce n'est absolument pas le problème. Les choix sont encodés de manière un peu subtile (que vous devriez lire avant de critiquer la méthode, et qui garantie qu'on ne vote que pour un candidat) mais, comme vous le dite, le "problème" que vous soulevez peut être aisément résolu avec ne serait-ce qu'un nonce.


NB (pour les asinautes de passage): un nonce est un nombre (généré de manière aléatoire) qui sert de marqueur unique. Par exemple, pour reprendre le protocole de vote que j'avais décrit dans mon message précédent, le choix de chaque électeur que j'avais noté "xi" est en fait un couple {p_i (identifiant du candidat choisi), n_i (nonce)}, et que l'opération de "somme des xi" est en fait une concaténation de liste, le résultat X sera donc la liste des couples {p_i,n_i}, ce qui permettra à chaque électeur de voir que son vote a été pris en compte, et en plus cela résoud le problème que j'avais pointé: plus de possibilité, pour l'opérateur de vote, de bourrer les urnes, puisque la liste publiée par le certificateur devra être de même longueur que celle des votant publiée par l'opérateur de vote.


Bref, en y réfléchissant mieux, je comprends qu'il n'y a pas de problème.



Plus grave encore, elles utilisent la cryptographie homomorphique uniquement pour dissocier celui qui comptabilise les résultats de celui qui organise le scrutin. Nous voici donc avec deux tiers nécessairement de confiance au lieu d'un. La belle affaire !



Le protocole de vote empêche au contraire les deux organismes de tricher (sauf à se concerter); il n'y a même pas besoin de leur faire confiance à un seul d'entre eux, il faut juste veiller à confier chacun d'entre eux à des rivaux politiques.



Et pour finir elles ne proposent rien contre le bourrage des urnes. L'organisateur peut voter autant de fois qu'il veut !


Impossible avec le protocole amendé.


à moins d'une bien grande confiance dans l’honnêteté de tou·tes les tiers impliqué·es,


L'honnêteté des tiers n'est pas requise.



Toute cette discussion est bien intéressante mais elle reste selon moi totalement à côté de la plaque. 


C'est intéressant d'informer les asinautes sur ce que permet le vote électronique, comment on s'assure de l'absence de triche. Mais nous sommes bien d'accord qu'il vaut mieux ne pas utiliser ce système pour les élections démocratiques, justement pour les raisons d'opacité que nous avons tous deux mentionnés.


 

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Je pense que vous voyez du mépris où il n'y en a pas 


Si vous le dites. 


et que cette discussion ne mène donc nulle part 


Je crois au contraire qu'elle a été très constructive. Elle m'a permis en tous cas de mieux comprendre les protocoles de vote basés sur le chiffrement homomorphe (je ne suis pas spécialiste en cryptographie).


je ne désespérai pas de vous montrer que même Belenios, malgré tous ses raffinements techniques, n'offre pas les garanties minimales qu'on est en droit d'attendre d'un système de vote 


Ca tombe bien, on est d'accord la dessus : Belenios n'est pas adapté pour les élections démocratiques. Et c'est ce que disent aussi les concepteurs de Belenios, ainsi que la plupart des chercheurs du domaine que j'ai eu le plaisir de rencontrer.

Ce qui est impressionant , c'est qu'ils pensent que nous sommes des feignasses et que c'est la raison pour laquelle on vote pas . Alors j'ai du mal a croire qu'ils pensent vraiment ça , je les crédite de trop d'intelligence vous pensez ? Hum ...Une Pécresse qu'elle pense ça , je veux bien , qu'un Macroniste , OK . Mais la plupart savent exactement , les raisons de ce non vote . Un écoeurement devant cette classe politique corrompue ,  ces programmes indigents , la démocratie défaillante , et j'en oubli surement . C'est juste une espèce de dernière  lancée de ligne pour gagner du temps .Quel sera le premier , après >Méluche à enfin évoquer le problème , a oser le dire sur BFM , logiquement ce sera un mec de gauche , et puis ça va faire son chemin , mais ça va être dur de se regarder en face , putain je suis un enculé , un profiteur , une crapule , et si je veux continuer a profiter encore de ce système , il va falloir que j'accepte des règles du jeu démocratiques et que je fasses de vraies propositions , ça doit carburer dur dans les tronches de ces élites .

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Quand j’entends parler* de ce qui se passe sur Facebook, Twitter et autres réseaux dits « sociaux », j’imagine avec terreur ce que pourra être le vote électronique. 


N’importe quelle excitée et n’importe quel excité du clavier pourra en quelques clics déverser sa haine (avec un grand N) ou son désarroi dans les urnes de notre monarchie républicaine. 

C’est en effet un geste citoyen de se déplacer au bureau de vote, d’attendre son tour (quand il faut attendre bien sûr) et de se plier au petit rituel de l’énoncé de son nom, de son numéro sur les listes électorales, d’entendre avec soulagement « peut voter », puis avec le même soulagement « a voté ».


Et j’ajoute que je vois avec inquiétude ce qui va se passer. 

La startupnéchieun va confier la gestion du scrutin à quelques entreprises informatiques moyennant contrats gras et ruisselants et contre les habituelles et rarement tenues promesses « tout sera fait dans les règles et dans le respect absolu de la légalité ».


En résumé, 

Votez dur, votez mou, mais votez dans le trou ! Le trou étant Google ou Facebook ou Amazon, ou Twitter, ou ...




 (*)  à défaut de voir, parce que je me tiens loin de ces merveilles du monde moderne, 

13 millions de personnes ont du mal avec l'informatique, qu'a cela ne tienne, instauront le vote électronique. 

Ceux qui s'abstiennent le font rarement parce que le bureau de vote est trop loin ou que ça prend trop de temps d'aller voter. On peut donc imaginer que la volonté d'instaurer le vote électronique n'a rien à voir avec la lutte contre l'abstention.

Alors pourquoi le faire ?

Réponse complotiste :

Éloigner encore un peu plus les classes populaires du vote. Ce qui a pour effet de reconduire les sortants. Tout changer pour que rien ne change.

Un petit risque cependant, que les vieux votent moins. Ce n'est pas un problème tant que les quartiers populaires votent peu.


Il faut bien que quelqu'un se dévoue pour le dire : les politiciens sont des casse-(b)urnes ! 

bien sûr que le vote électronique n’est pas la solution au discrédit de la classe politique et des médias affidés mais ces expérimentations prefigurent ce qui sera nécessaire pour que le RIC (référendum d’initiative citoyenne) dont le jour viendra puisse être crédible.


et la block chain est loin d’être une mauvaise idée.

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