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Virage de Hollande : non, les keynésiens ne sont pas tous opposés

C’est officiel : Hollande est de droite. Cul et chemise avec les patrons. La preuve ? Son pacte de responsabilité a été applaudi par le Medef et une partie de l’UMP. Autre preuve : avec son apologie de la politique de l’offre, il marche dans les pas des libéraux. Les keynésiens, économistes qui défendent la politique de la demande, sont effondrés. Tous ? Non. En regardant de près, on trouve aussi des keynésiens pour défendre ce pacte qu’ils considèrent comme un pas vers moins d’austérité.

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Bonjour,

D'où vient l'assertion "Mais, déjà, il y a une astuce : sans l’avoir formellement annoncé, on comprend rapidement que le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) risque d’être absorbé par ce nouveau pacte. Ou alors les entreprises auront le choix entre la suppression des cotisations familiales ou le crédit impôt. Mais pas les deux en tout cas." ?

Je ne pensais pas que les entreprises auraient ce choix, il me semblait avoir lu qu'il y aurait une suppression des cotisations familiales dans l'absolu, et pas sous condition de prendre le crédit d'impôt ou pas.
Voilà à quoi ça mène de s'offrir une fin de semaine loin de l'internet : on rate un débat riche, et de haute tenue.

Flagornons un peu : Madame Anne-Sophie, vous êtes souvent à la source de débats riches et de haute tenue.

Un petit conseil de stratégie : pour avoir l'air de rester "normale", vous pourriez faire une petite incursion du côté des alcôves ou bien du côté des ex-humoristes reconvertis dans la parano défiscalisée.
Ce n'est qu'un conseil, bien sûr.
Comme tous les aristocrates non-embourgeoisés, Keynes méprise la mentalité et l'idéologie bourgeoises. Son anti-marxisme affiché est contredit par les dernières pages de sa " Théorie Générale" dans lesquelles il prend clairement parti de ceux qui soutiennent que seul le travail est productif ( à l'exclusion du capital, de la terre, des matières premières et autres fadaises), ce qui est le fond du fond du marxisme. La haine des libéraux envers lui devrait convaincre les hésitants.
1) Beaucoup de chiffres! Cà mériterait d'être étudié de près, parce que je vois quand même au moins une incongruité :
- la suppression des cotisations "famille" représenterait 30 milliards d’euros,
- si on enlève toutes les cotisations familles, on enlève au mieux 5 % de 25 % de coût de production des entreprises, soit une baisse de… 1,2 %.
Donc, le coût de production des entreprises serait : 30 milliards / 0.0012 = 2 500 milliards! On comprend pourquoi nos entreprises ont du mal à exporter (on rappelle que le PIB est de l'ordre de 2 000 milliards).

2) J'aime beaucoup aussi "les entreprises françaises sont en sureffectif, d'environ 250.000 postes selon les estimations de l'OFCE".
On pourrait savoir comment l'OFCE détermine l'effectif optimal?

3) Par ailleurs : si les entreprises ne cotisent plus à la branche "Famille" de la Sécu, qui va le faire? A moins qu'on supprime les allocs? C'est curieux, la question n'est jamais posée.
Quelle différences y t'il entre des charges sociales et des cotisations sociales ?
à part des conotations différentes, je ne vois pas.
Les charges sont lourdes. Les cotisations correspondent à un acte citoyen responsable.
Employer l'un ou l'autre de ces termes n'est donc pas annodin.
Pourquoi emploie t'on plutôt "charges" que "cotisations" sur @si ? (cest en tous cas mon impression)
Je suis étonné que cette novlangue filtre jusqu'ici, chez les décortiqueurs de langage journalistique...
je me garde bien de parler de charges sociales ou de charges patronales qui sont en effet des cotisations. Et vous avez raison : dans le cadre du pacte machin-machin, il s'agit bien de cotisations familiales. Après, toutes les charges sur les entreprises ne sont pas des cotisations. Citons par exemple le remboursement des frais de transport. De même, quand je dis que j'ai mon enfant à charge, je ne le considère pas comme un boulet (encore que... nan, je plaisante fiston). Pareil : quand je suis chargée de faire le dessert, je me réjouis. Bref. Je ne suis pas fâchée, hein, mais je trouve votre procès un peu déplacé.
Vous voulez dire qu'il charge un peu la barque ?
Rémi 973 a raison, et c'est un exemple fréquemment donné par le linguiste George Lakoff quand il veut illustrer le rôle des cadres cognitifs dans les rhétoriques politiques. En imposant le lexique de charges et d'allègements, la droite économiste impose un cadre métaphorique qui se renforce à chaque emploi du terme, quel que soit le message. Par exemple "il ne faut pas diminuer les charges" et "il n'est pas question de nouveaux allègements" font tous deux passer le message "l'impôt est une oppression" et "la réduction d'impôt est un soulagement". La perspective qui est renforcée est indépendante de l'énoncé, parce que ses valeurs sont contenue dans le vocabulaire métaphorique lui-même. Il ne s'agit pas d'accidents, mais de stratégies délibérées d'imposition à tout le débat public d'un champ sémantique particulier (et, indirectement, subrepticement, d'une vision du monde qui va avec).
Le mot " contribution " est plutôt un beau mot ( action de contribuer à une dépense commune )
Question cadre cognitif, cet emploi systématique si pratique du mot "charges" m'a toujours semblé directement issu d'une vision "bilan comptable", avec sa double colonne "charges" et "produits".
bah, c'est des chipotages... D'après le TLF on trouve dès 1513 l'emploi de cotiser comme "soumettre à une taxe, à une quote part", dans un ordre du roi. Si c'est pas de la charge, ça... ou alors faut vachement étendre le sens de "acte citoyen responsable". L'impôt, qu'on t'impose, kif kif : on peut toujours se dire que ça fait de nous un "citoyen responsable", n'empêche que c'est une charge. Ajoutons qu'on s'est tout de même quelque peu éloignés du mutualisme originel et de la cotisation volontaire... D'ailleurs, la responsabilité, c'est une charge. Sur vos enfants, Anne-Sophie, je ne vais pas me prononcer, mébon.
Puis surtout, ce terme n'est pas "de la novalangue", la distinction des comptes de produits et des comptes de charges existait dans la comptabilité des entreprises (et dans la comptabilité publique) avant que les entreprises soient assujetties à des charges sociales.

les charges sociales pèsent sur l'emploi : c'est un fait, ça ne sert pas à grand chose de se cacher derrière son petit doigt. Elles ne pèsent pas, par exemple, sur les bénéfices des entreprises, ni donc sur le fric distribué aux actionnaires.

Non, moi, ce qui me turlupine c'est pas le vocabulaire. C'est :
— est-il question de supprimer les cotisations patronales, ou l'ensemble des cotisations ? Parce que les cotisations salariales, elles, font partie du salaire. Les supprimer, c'est diminuer le salaire. (j'ai toujours trouvé ce distingo limite absurde, mais c'est pas moi qui l'ai inventé. elles sont un élément du salaire, c'est la loi).
— et si on supprime les cotisations patronales, quid du paritarisme ? de quel droit les patrons seraient-ils représentés dans les CAF, s'ils cotisent plus ? Et si on supprime toutes les cotisations ?

va y avoir du sport... je me demande si ça ne sera pas plus compliqué, et politiquement plus périlleux, que de mettre en place le revenu de base :D

bah, c'est des chipotages...

Pas vraiment. Les évidences, le "sens commun", les pentes (pseudo-)naturelles des valeurs culturelles, les visions du monde partagées, passent beaucoup par le language. D'où les lexiques politisés, et les représentations idéologiques qui se devinent parfois derrière le choix des mots ("travailleur" ou "salarié", "sans-papier" ou "illégal", etc).

Les mots ne se promènent jamais seuls, ils charrient tout un système d'association d'idées, tout un feeling, tout un univers métaphorique, par lequel ils se répondent les uns aux autres. Qu'il s'agisse de grammaires (le genre, ou les déclinaisons selon des critères aussi variés que -chez nous- le nombre, -chez d'autres- l'orientation, le caractère vivant ou inerte, etc) ou d'analogies (le haut, le bas, le futur qui est "devant" pour certaines cultures, qui est "derrière" pour d'autres... voire les grosses allégories boueuses genre "guerre contre le terrorisme"), ils orientent un peu la lecture du monde par défaut, et constituent un milieu dans lequel ("par" lequel) on pense, dans une société.

Quand ce milieu est délibérément, consciemment, façonné par des spin doctors et des think tanks idéologiques, comme c'est le cas en politique, c'est un "ressenti par défaut" qui se voit imposer comme sens commun. Un terreau qui favorise légèrement certaines lectures politiques plutôt que d'autres, un courant subtil dans lequel les idées soit "vont contre" soit "coulent avec". Avec la répétition, avec les imageries intégrées à la longue (au point de ne plus y penser), c'est une sensibilité qui est favorisée. La communication ne se fait pas dans un éther neutre.

Sans trancher entre l'œuf et la poule, on peut au moins être attentif à cela. Une raison pour laquelle il y a acceptation de certaines "évidences" philosophico-économiques est le fait qu'on vit dans une culture (un système de valeurs, un système de représentation de soi, de l'identité, de l'échange, du travail) spécifique, avec son intuitif et son contre-intuitif. Le language est sa caisse de résonnance. Y être un peu attentif ne fait pas de mal...
je précise : le "chipotage", ce n'est pas de s'interroger en général sur les connotations des termes et leur effet sur les représentations sociales, c'est, dans ce cas précis, de trouver moins approprié le mot "charges", qui a sa logique somme toute assez simple et assez claire, plutôt que le mot "cotisations" qui tend à laisser croire que ce n'est pas une taxe, ce qui est aussi une vraie manipulation. Une chose est de cotiser librement et volontairement à un projet auquel on participe, une autre est d'être astreint à payer...

Je le dis d'autant plus tranquillement que d'une façon générale je suis favorable à l'impôt. Et à la "responsabilité citoyenne". Mais que ce soit, parfois, "lourd", coûteux, pourquoi le nier ?
Le terme "charges" a du sens, il amène la question de "sur quoi elles pèsent", c'est à dire de leur assiette. Asseoir ces "charges" sur le travail avait un sens il y a un demi siècle, d'abord parce que les "produits" économiques étaient plus importants que les produits financiers, ensuite parce qu'il fallait privilégier l'investissement dans une industrie qui avait pris, déjà avant guerre, un retard considérable sur les autres pays et dont l'outil de travail était pitoyable.

C'est dont bien parce que je suis attentive au langage comme "caisse de résonnance" que je parle de "chipotage", considérant que chacun de ces deux termes a sa part de connotations douteuses :)
@ Cécile Clozel:

C'est quand même pas par hasard qu'on nous bassine avec le mot "charges" mille fois répété, et le mot "alléger" idem, en oubliant que c'est simplement une partie du salaire d'un travailleur qui est ainsi affecté à une protection collective contre les aléas de la vie, et les ennuis pas forcément "aléatoires" comme la vieillesse ou, désormais, le chômage.

Cotisations "salariales" ou "patronales" sont des dénominations trompeuses: ce sont, de toutes façons, des sommes prélevées sur la productivité globale des salariés, je ne vois vraiment pas quelle autre "productivité" on pourrait imaginer. Simplement, au lieu que chacun se démerde avec ses propres soucis, certaines choses sont "mutualisées", d'une façon qui les met, quand même, en sécurité. Si c'était laissé au libre choix de chacun, beaucoup de salaires seraient insuffisants, et la maladie comme la vieillesse seraient l'entrée dans la misère pour nombre d'entre nous. Gervaise sous son escalier, hein, ça tente qui?

Pour ce qui est des impôts, imaginons ce que ce serait de payer chacun l'école de nos enfants, les routes qui mènent à notre maison, les bâtiments collectifs que nous utilisons tous. Les impôts sont, effectivement, une "contribution" à tout cela.

Quant à considérer que les "produits" économiques sont désormais moins importants que les produits financiers, cela nous entraînerait dans un autre "chipotage" sémantique. Vous trouvez pas bizarre, quand même, de mettre des guillemets aux produits économiques qui sont (pas toujours, mais bon...) de véritables produits, et de ne pas en mettre à ces "produits" terriblement fictifs que sont les produits financiers?
ouille aïe aÏe.
bon alors d'abord sur les guillemets de "produits", pardon de pas avoir veillé à toutes les nuances interprétatives possibles, mais ils n'étaient là — sur le premier "produits" — que pour souligner l'opposition/complémentarité (dans le plan comptable) avec "charges", lui aussi entre guillemets (dans mon texte). C'est pourquoi je n'ai jugé utile de les réitérer — et non pour marquer une quelconque opposition entre les produits financiers et les produits économique.

Quant à leur "importance" comparée, pas d'interprétationnite non plus, s'il vous plaît : je ne me place pas d'un point de vue éthique, mais du point de vue d'un constat auquel on ne peut échapper, l'explosion de la sphère financière. Laquelle a, hélas, quelques effets sur l'économie "réelle" (et là je met des guillemets à "réelle", parce que ce terme utilisé sans précautions tendrait à faire croire qu'il n'y a, dans cette économie, aucune dimension virtuelle, imaginaire, symbolique, ce qui est évidemment fallacieux). Effets, par exemple, dans le fait que pour les entreprises côtées en bourse la gestion financière est depuis longtemps "au manettes" et commande toutes les décisions (en particulier les fameux "licenciements boursiers"), ou dans l'évolution du patrimoine non financier depuis dix ans ("la bulle immobilière"). On le voit clairement dans le premier tableau de l'article de Berruyer que j'ai mis en lien, de 70 à 2009 l'évolution des actifs financiers est exponentielle, d'abord elle "grignote" les patrimoines non financiers, puis, dans les dix dernières années, elle les "aimante", les entraine à sa suite dans une hausse vertigineuse — dont nous faisons tous les frais, lorsqu'il s'agit de nous loger.

ensuite, inutile de me faire la morale contributive, j'ai signalé plus haut que je suis favorable à l'impôt, à la mutualisation (sous couvert qu'ils ne consistent pas à piquer le pognon des pauvres pour en faire cadeau aux riches).
Je pense aussi qu'on ne peut guère éviter, en société, certains interdits et certaines obligations, qui ont leur nécessité : mais je ne vois pas l'intérêt de les confondre avec des droits et des libertés.
nommer "charges" ces contributions, et mesurer sur qui ces charges pèsent, et se demander si chacun en porte le juste poids, ne me semble pas illégitime... et ne m'amène pas nécessairement à vouloir "les supprimer", autrement dit laisser chacun s'en débrouiller tout seul :)
Vous avez bien raison, Cécile Clozel, d'user des guillemets pour " économie réelle". Ce que vous appelez " l'explosion de la sphère financière" est déjà implicitement analysée par l' Aristote de la " chrématistique". Je veux dire qu' imaginer un capitalisme non financier implique une foi solide dans la solidité du couvercle de la cocotte.
Encore un grec qui refuse les "bienfaits" du capitalisme
Plus sérieusement, la question morale d'Aristote peut toujours être d'actualité : l'accumulation des richesses doit-elle avoir une limite morale ?
Je ne connais pas la question morale d'Aristote, et je ne comprends pas quel sens vous donnez à votre question. J'ai envie de répondre que, morale ou pas, l'accumulation des richesses doit avoir une limite assez sévère. De toute manière, il me semble que ceux qui pensent que tel ne doit pas être le cas jouent au loto, en quelque sorte, se voient en vainqueur en ignorant que s'il y a un gagnant ici ou là, il y a un million de perdants. Statistiquement, on en revient à la probabilité que l'ultra riche un jour se retrouve à la rue. Ce n'est presque qu'une question de temps, à la différence près qu'un peu de ce que j’appellerais très naïvement la justice sociale a tout à gagner de l'équité, si la question morale devait être jetée aux orties.

En général, on rétorque à ce propos que verser le milliard d'un élu dans le pot commun de la misère de l'Humanité ne changerait en rien le sort des miséreux (tout en faisant un malheureux de plus et sa sainte famille). Mais cela donnerait peut-être l'illusion ou le sentiment d'un peu de justice en ce bas monde et peut-être surtout, je me plais à imaginer que les odieuses prédations opérées par les ultra riches que le système capitaliste à mis dans cette position n'auraient plus lieu. Or, pour constituer les immenses fortunes de certains, il faut incontestablement faire table rase de tout principe moral et apprécier l'idée même de l'esclavagisme, auquel on donnera une apparence de libre arbitre. Si les mots ont un sens, on en trouvera je l'espère un peu dans ma charge confuse contre le monde tel qu'il va aujourd'hui.
Le patrimoine des trois plus grandes fortunes françaises pourrait " financer" l'intégralité du déficit budgétaire de la France.
Aujourd'hui OXFAM précise que 1% de la population mondiale détient 110 trillions de dollars soit à peu près
la moitié du patrimoine mondial: je crois à la pensée d'Aristote et à son interrogation sur la "limite morale "
de l'accumulation des richesses ( au moins à cette interrogation-là ...et à bien d'autres )
Même à DAVOS, on s'inquiète de ces inégalités ... que c'est drôle !
On s'inquiète que ceci se voit trop, pas du fait lui-même, nuance.
Ajoutons que, dans un pays qui avait, un temps, choisi de laisser couler ses banques et même d'en attaquer certaines en justice, s'était produit un effet collatéral intéressant: pleins de cerveaux de grande qualité s'étant brutalement trouvés privés de leur lucrative occupation préférée, ils avaient réinvesti leur intelligence et leur énergie ailleurs. Un grand bond en avant pour la recherche et d'autres activités supérieures et utiles.

J'avoue que, à plus petite échelle, quand mon conseiller financier me tanne longuement sur les différents "produits" qu'il me présente, les avantages comparés des uns et des autres selon le moment de ma vie, la composition de ma famille, le fait que je sois locataire ou propriétaire et de quoi, mon âge, celui de mon conjoint et bien sûr l'âge du capitaine, je suis tellement sidérée par toute cette intelligence et cette mémoire au service du GRAND RIEN que je mets plusieurs minutes à lui dire (poliment) d'aller se faire f...

En fait, j'ai pas dit ça, mais je crois que c'était pire, je lui ai simplement fait part de mon effarement sur le temps qu'il avait passé à apprendre tout ça. Toute sa vie. Sa vie professionnelle, heureusement, j'espère qu'il a d'autres passions et d'autres plaisirs.
plutôt que le mot "cotisations" qui tend à laisser croire que ce n'est pas une taxe, ce qui est aussi une vraie manipulation

Ce n'est pas une manipulation... Cela correspond à un système d'assurance obligatoire géré par le secteur public.

Si c'était une taxe, cela retournerait dans le budget général de l'Etat (ou d'une quelconque collectivité locale), ce qui n'est pas le cas ici.
ce n'est pas "géré par le secteur public", c'est géré par un secteur dit paritaire où les patrons sont sur-représentés. Je suis pas certaine que ça soit un plus ! j'aimerais autant "un citoyen (payeur) = une voix".
et c'est, sinon une taxe (chipotage !), un prélèvement obligatoire : blanc bonnet, bonnet blanc.
C'est un prélèvement qui sert à alimenter un système d'assurance ou de solidarité bien défini. Je ne pense pas qu'on peut comparer ça avec l'impôt, qui va aller financer les lubies gouvernementales du moment.

Après je suis bien d'accord que ça n'interdit pas de critiquer l'existence de ces cotisations, ni la gestion du fonds constitué.

NB : Je pensais que taxe était synonyme d'impôt, mais d'après le court article de Wikipédia ce n'est pas le cas :


La taxe est un prélèvement obligatoire perçu d'autorité, à l'occasion d'une opération, mais qui ne constitue pas la contre-partie monétaire de ce service.

Il diffère de :

- l'impôt par son assiette (il est payé à l'occasion d'une opération) et par son redevable (l'usager) ;
- la redevance, celle-ci étant la contre-partie monétaire d'un service rendu. Dès lors que le prélèvement est inférieur à la moitié du coût du service, il s'agit d'une taxe et s'il est supérieur, il s'agit d'une redevance.
oh vous savez, moi, les lubies de l'udaf, des syndicats de patrons, et des syndicats de salariés supposés "représentatifs", quand on voit ce que ça a donné pour la gestion des minima sociaux et le fliquage des allocataires, et comment ça a fermé les robinets des subventions aux crèches et centres aérés dès le gouvernement Villepin l'a décidé, et comment ça pousse des hauts cris lorsqu'il est question de remplacer le quotient familial par un allocation identique pour tous les enfants... je me demande si je les trouve plus intéressantes que celles des gouvernements successifs...
Votre insistance à prétendre qu'il s'agit d'une taxe fait fi de l'histoire de ces institutions. A moins que vous ne l'ignoriez réellement? J'espère que non. Elles sont nées de mutuelles ouvrières spontanées, les "Sociétés de Secours Mutuels", destinées à secourir les ouvriers malades. Comme elles servaient aussi à secourir les grévistes, elles furent longtemps clandestines ou au moins discrètes.

Qu'une fois institutionnalisées elles aient dégénéré, qu'elles se soient fait récupérer et corrompre, comme les coopératives agricoles et tant d'autres structures désormais très éloignées de leurs idéaux, c'est un tout autre sujet. D'une extrême importance, je vous l'accorde. Mais ça n'efface pas l'histoire.
il y a belle lurette qu'elles se sont éloignées des principes de leurs origines. Si la référence historique n'est là que pour embaumer un cadavre, elle ne m'intéresse pas. Je connais en effet l'histoire de ces institutions : et, justement, ma colère n'en est que plus grande à voir ce qu'elles sont devenues.
[quote=Cécile Clozel]Si la référence historique n'est là que pour embaumer un cadavre, elle ne m'intéresse pas.

Si la référence historique n'était là que pour embaumer un cadavre, elle ne m'intéresserait pas, moi non plus. Il y a un temps pour s'indigner de leur dégénérescence, et un temps pour réfléchir à ce qui a permis ça. On peut aussi faire les deux en même temps, et amorcer une troisième démarche: construire, modestement, de petites choses en veillant à la manière dont on les construit. Marcher, sans cesser pour autant de s'indigner (c'est un carburant) et de réfléchir (pas tomber dans les trous du chemin).
ok. Donc, si on n'est pas d'accord, c'est forcément parce que vous, vous réfléchissez, et moi, pas ?

bon, alléééé... comme on est souvent sur la même longueur d'onde, on va pas jouer à pol et mickey. Je garde tout de même ma prétention à appeler un chat un chat.
Prenez-le à la rigolade Anne-Sophie ! Pensez à cet échange très rigolo entre Franck Lepage et Maja, à propos des charges sociales (qu'il qualifie de faux-ami, puisque c'est un terme qui est important dans le vocabulaire de gauche mais dont la formulation paraît négative). L'échange donnait en substance :

" Si on dit charges sociales, t'imagines demander à une mamie :" Madame est-ce que vous êtes pour plus de charges sociales ?", elle te dit [Rires de Maya] "Oh bah non, quand même ..." [Rires de Maya].

Alors que si tu lui dis : "Madame, est-ce que vous seriez pour que les patrons partagent un peu plus leurs bénéfices, au profit des salariés et non des actionnaires ?" [Rires de Maya] , là tu as une réponse positive !

[Rires de Maya]"

N.B. : c'est écrit de mémoire, mais l'idée est là.
sauf que, peut-être que vous l'ignorez, mais c'est pas sur les bénéfices que pèsent les charges salariales, mais, comme leur nom l'indique, sur les salaires... une entreprise qui perd de l'argent les doit quand même, si elle n'a pas licencié ses salariés avant que ses ventes s'écroulent ou que ses frais financiers explosent. Une entreprise qui fait d'énormes marges avec une toute petite masse salariale n'en paie que très peu...
C'est tout à fait juste, il n'y a pas de lien direct entre bénéfice et cotisations sociales, la faute je pense à ma retranscription de tête.
Oui, c'est à partir de 1h 25min 30sec dans l'interview de Maja AuxSources_2012-06-28-Franck-Lepage.
Depuis que j'ai vu cette émission, l'expression "charges sociales" a tendance à me donner de l'urticaire...
Alors, quand je la retrouve partout sur mon @si, ça me fait parfois réagir avec un peu d'énervement.
Pourquoi rien ne marche ? L'économie ne serait pas une science ? Alors pourquoi les économistes décident de tout ?
L'opposition entre " économistes de l'offre" et " économistes de la demande" n'a rien à voir avec le face à face offre-demande ( c'est à dire production d'une part, et consommation plus investissement d'autre part). Il s'agit de l'affrontement entre ceux pour qui " ce qui est bon pour la General Motors est bon pour les Etats-Unis", qui postulent donc l'unicité de la raison économique ( ce qui est rationnel pour un individu l'est aussi pour tous) et ceux qui, comme Marx et Keynes, opposent la rationalité microéconomique à la rationalité macroéconomique. Pour les premiers, l'intérêt général naît spontanément de la convergence des intérêts particuliers à condition de ne pas gêner cette convergence. L'économie peut donc légitimement ambitionner d'être scientifique, c'est à dire apolitique. Ils parlent de " science économique". Pour les seconds, ce qui est rationnel individuellement a toutes les chances d'être fou collectivement, et " le niveau de l'investissement dépend de la bonne digestion des hommes d'affaire" ( Joan Robinson). Ils parlent d'"économie politique", et pensent comme Keynes que l'économie doit" réintégrer le coffre de la voiture", c'est à dire redevenir conforme à son étymologie.
A LIRE : François Hollande, libéral depuis 1985...Par Sébastien Fontenelle sur Bakchich

http://www.bakchich.info/france/2014/01/16/francois-hollande-liberal-depuis-1985-63035
Un bon graphique vaut mieux que mille explications !
Anne-Sophie merci pour vos articles qui rendent l'économie limpide... Par contre la j'ai comme l'impression qu'avec le chèque en blanc qu'il vient de recevoir le père Gattaz va sûrement nous la faire a l'envers ( ma pensée est plus vulgaire mais les forums d´@si ont été suffisamment souillés ces derniers temps).

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