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Stéréotypes : Super Dupont à la rescousse

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Mais le monde de Di Rosa est habité de centaines de personnages avec de grosses lèvres rouges et plein de dents blanches ! Dans son tableau sur l'abolition de l'esclavage, il aurait sûrement dû éviter de peindre en noir les esclaves brisant leurs cha(...)

?


Ouh la !

Vous avez pris quoi, ce matin ?


Les Français n’ont pas été esclaves des Américains et n’ont pas été colonisés par les Américains.

Il n’y a pas de Français blancs tabassés et tués dans les rues américaines.


La comparaison avec la représentation (...)

Cher Daniel,


Je vous lis chaque matin avec plaisir et vous défends presque tout le temps, mais là c'est compliqué. Je mets volontiers cet énigmatique billet matinal sur le compte de l'énervement visible subséquent à votre petite rixe d'hier avec l'ins(...)

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Si effectivement dans les dessins de Di  Rosa les personnages ont tous de grosse lèvres rouges et qu'il est difficile de l'accuser de jouer sur des stéréotypes envers des personnes noires, mais  ce type est aussi en plein déni en ce qui concerne le racisme anti-noir en France.

 Je viens de voir une interview ou il parle des Etats-Unis, de la ségrégation et de Trump, et qu'en France le racisme est pas aussi important. Je parie qu'il ne sait même pas ce qu'est le black face et doit penser que cela n'existe qu'aux USA.

J'aime beaucoup l'article et sa declinaison vers les annees 1944.....un point de vue que je partage.....mais quand parlerons-nous des esclavages de l'epoque romaine.....?? Et de la condition des serfs au moyen age et des ouvriers a l'ère pre-industrielle..?..?? Guère plus enviable.....!!! Seules les années nous portent à l'oubli.......

Il  faut savoir faire la distinction entre racisme et mauvais goût. Je propose à tous ces censeurs  de prendre le pinceau et d'aller corriger eux même les toiles ici ou ailleurs qui ne seraient pas conformes à  leur jugement. Ou bien organiser  un autodafé géant place de la république. 

Dans un pays où la police assassine en toute impunité des jeunes gens qui n'ont commis d'autre crime que d'avoir la peau trop sombre, le scandale serait de s'offusquer de la persistance dans l'espace public des stéréotypes qui, depuis des siècles, déshumanisent les noirs ?

Quelle parfaite démonstration de la persistance dans notre pays d'un vieux fond indécrottable de racisme.

Personnellement, je suis offensée en permanence par des gens qui prétendent qu'en tant que blanche, je m'inscris dans un système forcément raciste.

Comme je suis offensée par les gens qui sont dans un trip religieux et qui considèrent que je devrais les respecter pour cela, alors que l'existence de Dieu ou de dieux est une insulte à mon intelligence.

Où cela  va-t-il s'arrêter, ces concours d'offenses ? Je pense qu'on devrait passer à autre chose.


C'est stupide et c'est saoulant et ça doit bien faire rire les vrais racistes, ce genre de débat à la mords-moi le nœud !

Je suis d'accord Daniel En fait c'est du simple bon sens de tenir compte des blessures de chacun, surtout  envers ceux qu'on a particulièrement blessés!  

À propos de Gotlib : «ces Noirs, tout de même, quels grands enfants». (C’est une de ses BD que j’adore.)


Quand l'Assemblée Nationale a sollicité Hervé di Rosa pour illustrer les grands moments de l'Assemblée, il en a choisi 2 : le droit de vote des femmes et  l'abolition de l'esclavage  .


Etait-ce une commande de Laurent Fabius , président de l'Assemblée Nationale de 1988 à 1992 ?


L'abolition de l'esclavage est souvent représentée par des chaînes brisées . 


C'est l'élément central du tableau de Di Rosa  .



Hervé di Rosa déclare dans le Midi-libre que les têtes des deux esclaves sont inspirées par les "Renés" .


Di Rosa a progressivement introduit ces personnages, les Renés, dans ses créations, puis il a fait une  série animée pour Canal+


Récemment il a réalisé une grande fresque  en céramique pour la gare Saint-Sauveur de Lille avec une animation pour les enfants .




Si l'oeuvre est reçue comme offensante par une catégorie opprimée, on la supprime -quelle que soit la représentativité de ceux qui expriment l'offense.  


Encore heureux qu' il n'y ait pas de "très représentatif" CRIF pour exiger (avec succès !) d'assimiler une opinion sur une idéologie à du racisme...

Admirateur de Superdupont, ce héros qui a si souvent œuvré pour le prestige de la France, pays réputé, entre autres choses, pour ses vins d'exception, ses délicieux fromages, ses succulents sandouiches jambon-beurre-cornichons, la beauté de ses femmes et ses droits de l'homme, je reste abasourdi par cette révélation :

Selon une note "Confidentiel Défense", des armes françaises sont bien présentes au Yémen !

Pourtant, le 30 octobre 2018, Florence Parly, ministre des Armées, déclarait : "A ma connaissance, les armes vendues récemment à l'Arabie Saoudite ne sont pas utilisées contre les populations civiles".

Comme elle, je supposais que MBS avait acheté tous ces chars, ces obus, ces Mirage 2000, ces radars, ces blindés, ces hélicoptères, ces frégates, ces corvettes lance-missiles et ces canons, dans l'unique but de décorer les vastes salles de ses palais.

On tombe parfois de très haut !




Pour tenter, en tant que Blanc, de se faire une opinion, je ne crois pas que le parallèle avec les stéréotypes antisémites soit le plus opérant. Le stéréotype antisémite (nez busqué, doigts crochus) est hostile. Le Juif est dépeint comme un avide suceur de sang. Le stéréotype négrophobe de l'époque coloniale, en revanche, est faussement bienveillant. Le Noir est un grand enfant joyeux et impulsif, à civiliser. La persistance de ce stéréotype peut donc s'abriter derrière cette absence d'hostilité. 


En tant que métis, je trouve que le parallèle avec les stéréotypes antisémites est parfaitement opérant et la distinction que vous faîtes est tirée par les cheveux. 

La fausse bienveillance qui servait à déshumaniser c'était de l'hostilité pure et simple le "bamboula" est un personnage qui justifiait l'oppression envers les Noirs.


Les iconoclastes anti négrophobie m'énervent parce qu'ils ciblent sans efforts des gens qui n'ont aucune intention raciste. 

Mais je me souvient des attaques contre la vie est belle de Begnini ou encore cette histoire de Holliday on Ice à Auschwitz de mauvais gout qui avait suscité l'indignation. 


Je crois que ces polémiques sont parfaitement comparables.


En ce 25eme anniversaire du génocide des Tutsis la France compte encore beaucoup de personnalités qui défendent publiquement des positions négationnistes sur cet événement. 

Et j’apprends qu'Alain Soral est condamné à un an ferme pour négationnisme.


Au delà de cet agit prop anti négrophobie contestable, la question du traitement différencié entre antisémitisme et racisme en général est un vrai sujet. 


Un sujet glissant, un sujet difficile, un sujet risqué. 


Qu'un jour quelqu'un écrive qu'en tant que juif, il accepte d'en parler, ça débloquerai beaucoup de chose.

A force de vouloir s'identifier par nos différences, nous ne serons plus capable de nous comprendre par ce qui nous unis.

En tant que français, je serai fier de voir Gotlib à la chambre des représentants US ;-)

Je propose à Mame-Fatou Niang, Julien Suaudeau, et Rokhaya Diallo d'aller expliquer aux Himbas ce qu'est l'antiracisme civilisé.

de toute façon, on sait depuis le 26 juillet 2007 que :


le « drame de l'Afrique » vient du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès ». 

Je ne vois pas la différence entre fausse bienveillance et véritable hostilité.


Ceci dit, faudrait tout de même pas exagérer : l'artiste représente les Blancs de la même façon, me semble-t-il, et si on ne peut le soupçonner de racisme, comment l'œuvre pourrait-elle l'être.


Un peu trop de sensibilité à fleur de peau, je crois.

Cher Daniel,


Je vous lis chaque matin avec plaisir et vous défends presque tout le temps, mais là c'est compliqué. Je mets volontiers cet énigmatique billet matinal sur le compte de l'énervement visible subséquent à votre petite rixe d'hier avec l'insupportable Juan Branco. Mais tout de même.


Juger d'une oeuvre sous le seul angle des intentions de son auteur, est-ce bien sérieux, surtout pour un esprit qui se pique de politiser les fausses évidences ? A vrai dire, pu nous chaut de savoir les intentions, c'est le résultat qui est visible du public. Parce que c'est le résultat qui produit des effets. Les colons anglosaxons qui arrachaient les bébés amérindiens à leurs familles et les élevaient dans la foi protestante le faisaient aussi avec de bonnes intentions. Est-ce qu'on trouve ça défendable parce qu'il n'y avait pas d'intention de nuire ?


En ce qui concerne la liberté d'expression : comment est-il possible que vous tombiez dans pareille bouffée de grandegueulisation ? On parle d'une peinture exposée à l'Assemblée et présentant tous les clichés de la représentation coloniale des populations subsahariennes. Pas d'un petit artiste maudit que l'on empêcherait de peindre.


Pour le coup, le parallèle avec le stéréotype antisémite me semble tout à fait pertinent, et nous rappelle combien il ne peut être vaincu que par le rapport de force. Rapport de force auquel prend part, de manière antagoniste, tout ce qui dans l'ensemble de représentations véhiculées par l'inertie de la culture dominante se braque contre l'évidence de son tort. Je trouve regrettable que vous ayez, même le temps d'un billet, choisi ce côté-là.

Je pense précisément qu'aucun français (sauf quelque ligue d'ultra droite, peut être) ne s'indignerait d'une représentation de Super Dupont, ou même du Beauf de Cabu, au Congrès américain.


Ce qui en fait une très belle illustration des différences culturelles entre ici et là bas.

On ne s'en sortira jamais si l'on n'inscrit pas dans la Déclaration Universelle des Droit de l'Homme le droit à l'humour. A la dérision. Au regard distancé et - bienveillant ou pas, après tout peu importe - à exprimer ce que les éthologues ont maintenant clairement identifié chez nos cousins les chimpanzés: le rire.


Naguère, l'adage voulait encore que le rire soit le propre de l'homme. C'est l'inverse qui peu à peu prend maintenant droit de cité. Le droit au rire disparait de bien des espaces sur notre planète. Déjà tout l'espace musulman en est plus ou moins privé. 


Les totalitarismes ont raison de se méfier du rire. Il a fait la preuve de sa capacité d'aide aux résistances, de sa puissance d'arme radicale face à la sottise triomphante. C'est bien pour cela qu'il faut s'accrocher et ne céder en rien sur aucun front.


Les Juifs et leurs nefs crochus, nous rétorque Rokaha Diallo en réponse aux face lippues de Di Rosa à l'assemblée. Bien sûr, les Juifs... le traumatisme est si proche, si violent... On a tendance à penser que l'exception serait justifiée. Mais un jour viendra - et il faut le souhaiter - où le goût de se moquer d'eux-mêmes ne leur sera plus réservé comme une exclusivité. Ce qu'ils savent d'ailleurs mieux faire que personne. 


J'entendais récemment un jeune réalisateur israélien citer ce mot qui court dans la gauche  à Tel Aviv: la solution finale du problème juif, ce sera Israël. Terrible, non ? L'animatrice qui l'interviewait en eut un haut-le- coeur.


Mais c'est pourtant là que sera l'avenir. Quand l'humanité acceptera ce Onzième Commandement: moquez vous les uns des autres. Et riez de bon coeur.


Pour ce qui est des Français, il me semble que c'est un des peuples qui était allé le plus loin dans ce sens. Jusqu'à ces derniers temps, en tout cas.


 


je ne pense pas que le problème soit dans l'absence d'humour; il est surtout dans le clivage que l'on instaure .

Un juif qui se moque des juifs est quelqu'un qui fait preuve d'humour; un non juif qui se moque des juifs est un antisémite.

Un noir qui se moque des noirs fait preuve d'humour; un blanc qui se moque des noirs est un raciste.

Je pense que le problème est là ; quand on aura fait sauter les barrières qui font qu'on peut se moquer d'un gros, d'un handicapé, d'un asiatique, d'un français moyen sans venir de cette catégorie; on aura avancé; mais on va dans le sens inverse.

:-((

Et surtout qu'on arrête de se laisser imposer leur vision de la société par 30% de la population.

Vive les Gilets Jaunes!

"le droit à l'humour"


Ouais. Et le droit de dire tout le bien et/ou tout le mal qu'on pense de tel ou tel trait d'humour. Car l'humour, c'est pas que de la rigolade: l'humour a du sens. Ça vaut la peine d'analyser quel sens. 


C'est assez bizarre de prétendre faire taire les critiques sous prétexte que ce serait "de l'humour".

Désaccord ou pas désaccord ? Je dis que le droit au rire doit être absolu. Et je pense comme vous que cela entraîne " le droit de dire tout le bien et/ou le mal qu'on pense de tel ou tel trait d'humour."


Mais critiquer n'est pas interdire.  Si j'ai bien compris la position de Rokhaya Diallo, elle visait à interdire les images de Di Rosa ( que je n'apprécie guère comme artiste ). C'est là qu'est le point d'achoppement. 


Je suis souvent hérissé par les déchaînements d'humoristes qui sont une des marques de l'époque. Mais il ne me viendrait pas à l'idée de les interdire.

Vous pensez que cette liberté doit être absolue et sans limites? Pour ma part, je n'ai pas tranché. Un petit faible pour la liberté de tout dire, que ce soit drôle ou pas. 


Pourtant, ayant travaillé avec des enfants, j'ai très souvent observé que la liberté de dire pouvait déboucher sur la violence réelle "décomplexée". Que l'humour est (toujours?) ambigu, peut se révéler "violent" et conduire à la violence physique. 


Bien sûr ce n'est pas valable que pour les enfants. Et un (mauvais) regard parfois...


Et puis, il y a l'interdiction qui ne dit pas son nom. Il m'est arrivé, à certaines occasions, de ressentir physiquement l'impossibilité de dire ce que j'avais vraiment sur le coeur.



Si la liberté d'expression me semble devoir être absolue, ce n'est pas que je la considère comme un idéal. C'est un peu comme pour la démocratie, selon Churchill. Toute autre solution me semble comporter des risques bien pires.


Prenons la question du rire, de l'humour. Qui décrète l'ostracisme de tel ou tel sujet ? Qui proscrit l'humoriste ? Le lobby le plus puissant, le plus influent. Mais ceci peut varier. L'antisémitisme est aujourd'hui une limite. Bientôt, ce sera l'islam. 


Mieux vaut se préserver de ces démons à venir. Les ennemis de la liberté ne manquent pas, offrons leur le moins possible de champ. 


Comme vous,  j'ai ma quantité de réserves personnelles. A chacun de les respecter, de les faire respecter.  Mais que cela reste affaire d'individu et surtout, que l'Etat ne s'en mêle pas. 

Le même sophisme libertarien peut s'appliquer à absolument tout ce qui est puni par la loi. Qui décide à partir de où on parle de viol ? Qui décide à partir de où on parle d'agression ? Qui décide à partir de où on parle de corruption ? Qui décide à partir de où on parle d'escroquerie ? Qui décide à partir de où on parle de diffamation ?


Ce ne sont jamais des questions évidentes, ce sont toujours des processus délibératifs, mais la facilité qui consiste à supprimer la question ("n'en parlons pas du tout alors") ou à altériser les processus de décision ("c'est le Etat, il nous veut quoi") est une simple démission devant les problèmes à gérer : le fait que, dans un contexte de liberté absolue ("far west", "loi de la jungle") les violence du plus fort et du moins empathiques sont toujours triomphantes quel que soit le domaine. 


Pour chacun de ces domaines, il y a des exemples brutaux dont il est évident que la régulation serait nécessaire pour une société vivable. Et pour chacun de ces exemples brutaux, il y a des situations ambigües, atténuées, qui soulève l'inconfortable question des limites de l'acceptabilité, des frontières des définitions, de leur arbitraire et de leur instrumentabilité. Prétendre que ces difficultés et dangerosités sont simplement, par elles-mêmes, disqualifantes, c'est une position qui, pour être honnête, doit s'assumer sur tous les domaines qui posent ces difficultés et dangerosités.


La liberté d'expression n'est pas une liberté à part, posant des problèmes uniques. Dans la pratique, l'expression peut être régulée et punissable (campagnes de diffamation, incitations à la violence, parjure et faux témoignage, provocation au suicide, etc). On n'échappe pas au traçage de limites. C'est-à-dire au devoir inconfortable de les placer quelque part, de façon réfléchie et négociable. Parce que nos spectres ne sauteront jamais confortablement du blanc au noir. Et, aux extrémités, le blanc et le noir existent tous deux.

Vous avez raison. Vous avez souvent raison, d'ailleurs, je l'ai remarqué. Ne seriez-vous pas un peu prof de philo ?  Je plaisante...


Mais enfin, il m'est difficile de mettre le rire au rang des activités répréhensibles dont vous nourrissez votre argumentaire. Le viol, la corruption, les agressions... Diable ! Parlons-nous bien des mêmes choses ? 


Le rire, n'est-ce pas le refuge ultime de la liberté ? Non pas qu'il soit inoffensif par nature. I peut faire très mal et frapper très fort. Le rire a contribué à détruire bien des pouvoirs abusifs. Molière, Voltaire, Beaumarchais, Coluche, Desproges... mêmes combats.


Mais, précisément, si vous aurez remarqué comme moi  que le rire est l'arme des faibles contre la violence des puissants, quel tyran a-t-il régné par le rire ? Il y a bien sûr des rires cruels et imbéciles, mais leur vraie portée sera toujours limitée. Le rire qui fait mal, c'est le rire intelligent. 


Je m'en tiens donc à son exception de toutes limites, d'autant plus que ce sont souvent les plus transgressifs qui me font  le plus jubiler. 


Et sur ce, je m'en vais faire une sieste puisque c'est une autre activité à laquelle je ne souhaite aucune sanction.

Ah et Dieudonné, on le mentionne pas Dieudonné ?


On sacralise le rire, c'est sympathique, mais ça n'a rien de pur. Le rire n'a rien d'intrinsèquement juste. Le rire peut aussi être l'arme des puissants contre les faibles, la différence étant que les faibles n'ont plus ou moins que cette arme. Mais le rire, c'est aussi le matraquage propagandiste des blagues et caricatures antisémites, racistes, homophobes, xénophobes et génocidaires (blagues anti-tutsi, etc). C'est le rire collectif de stigmatisation d'une minorité, l'évident "ridicule" de la déviance. C'est le rire anti-intellectuel de disqualification du compliqué ou de l'embarrassant. C'est le rire prétexte ou moteur du mobbing le plus destructeur. Le rire derrière lequel se réfugient les abjections inassumables ("Alors quoi Mamadou, y connaissent pas l'humour dans ton pays ?"). Le rire lubrifiant des discours manipulatoires et publicitaires, qui amenuisent les défenses cognitives devant les produits commerciaux ou politiques. C'est un mode, un outil, orientable vers le bien et le mal à mesure égale.


Je pense qu'on a un peu trop exclusivement étudié le "rire de résistance" et pas assez le "rire d'oppression". Par exemple, les études sur l'humour dans le IIIe Reich illustrent souvent le plaisir de la lecture solidaire des iconoclastes antinazis, l'aspect rassurant (et ré-humanisant) des ricanements populaires contre le régime, et, à l'inverse, le malaise glacé devant les blagues politiques ou racistes pro-nazies, en général survolées en quelques pages, quelques exemples types assez dérangeant à lire. Parce que l'humour auquel on ne peut adhérer est dérangeant. L'humour, le gag, la pirouette, suscitent la sympathie, le sourire. Quand le fond, la morale et la prémisse de la plaisanterie sont nauséabondes, ce chatouillis pavlovien devient nauséeux. On est loin de la "blague raciste" racontée entre antiracistes et caricaturant surtout la pensée raciste. Là, on est de l'autre côté, parfois la même blague qu'on a entendue dans d'autres contextes, ou avec d'autres acteurs, et dont on reconnait l'esprit. Ce sont des études très désagréables. Les études désagréables sont toujours minoritaires.


Mais au final, on en ressort avec une sur-visibilité de l'humour vengeur, subversif, humaniste, et une sous-évaluation de l'humour poison. Il faut se plonger dans les études spécifiques des rhétoriques génocidaires, ou dans les actualités du trollage ultraconservateur sur internet, pour mesurer cette symétrie de l'humour comme véhicule d'opinions et de valeurs idéologiques. L'humour porte toutes les idées, et toutes les visions du monde. L'humour "subversif" va dans les deux sens (on peut subvertir un fascime avec des contre-discours démocratiques, ou une démocratie avec des contre-discours fascisant) et l'humour "consensuel" peut être basé sur le sens commun de n'importe quelle majorité, pour rendre risibles les inversions et en imprimer le caractère impensable. En réalité, c'est même cette sur-valorisation romantique de l'humour, comme si le rire avait toujours raison, qui en fait une arme de propagande d'autant plus brutale.


Donc des tyrans qui règnent par le rire, oui, il y en a beaucoup (adolescent, je l'ai peut-être été moi-même). Du coup, si mes lectures macabres ne m'ont pas rendu prof de philo pour deux sous, il n'est pas exclu qu'elles suscitent à terme une vocation de bibliothécaire d'abbaye bénédictin (mais il parait que c'est mauvais pour la vue).          


Tiens, je vais m'en aller badigeonner de curare les coins de l'almanach Vermot. Ça fera toujours ça sur mon C.V.  



"Je pense qu'on a un peu trop exclusivement étudié le "rire de résistance" et pas assez le "rire d'oppression".


Merci, je trouve cette distinction éclairante et précieuse. J'y pensais justement, à ce rire qui écrase, en lisant le début de votre commentaire.

Eh bien, dîtes donc, je vous ai déchainé ! Félicitations d'ailleurs, c'est bien envoyé. Mais je vous avoue avoir une vision plus légère, inconséquente peut-être, de ces choses.


Et tenez, je vais vous faire un aveu qui va me couler à pic. Et Dieudonné ? dîtes-vous. Eh bien, Dieudonné continue de me faire rire, je lui trouve une vis comica bien rare aujourd'hui où tant et tant de prétendus humoristes sont si laborieux.


Inutile de vous dire que je ris  souvent sans adhérer, comme ça, pour le plaisir, avec une sorte d'inconscience que je me suis efforcé de cultiver depuis plus d'un demi-siècle.


Quand je vous dis que je suis incurable ! C'est ce qui m'a permis de rester fidèle à certains principes: refus des ostracismes trop commodes, réelle tolérance, attention à la pensée des autres.


Toutes choses bien légères, comme vous voyez. 


Je vous souhaite une bonne soirée, je vais jeter un coup d'oeil à nos politiques. Là aussi, il y a des ressources pour qui tient au rire.



Finalement, Rokhaya Diallo est konsternante d'inculture.

Il m'apparait clairement que les personnages cyclopéens caricaturaux de l'antiraciste Hervé Di Rosa visent directement JMLP.

Et peu importe si ce n'était pas son intention première. Seule compte mon interprétation de cette œuvre.

Pourquoi Mme Diallo vient faire chier les juifs qui n'ont strictement rien à voir avec cette polémique à la con ?

Que cela soit pour ce fait ou celui de la représentation des Suppliantes d'Eschylle, je pense qu'il est intéressant de lire "La dictature des identités" de Laurent Dubreuil (ou à écouter dans La Marche de l'histoire )

Il explique comment, aux Etat-Unis et bientôt chez nous (grâce à l'internet et aux réseaux sociaux), les identités blessées, contrariées (noirs, blancs en déclin, LGBTQIA+, souchiens, allergiques, etc....) imposent une vision, non négociable, de leur identité à la société. Pour lui, notre société va vers une juxtaposition d'identités, accrochés à leurs conceptions, entravant tout débats, tout dialogues qui est l'essence même de l'exercice de la politique.

Lisez-le, Écoutez-le, il en parle mieux que moi.

J'avoue, je suis raciste.


Je suis raciste envers une seule race.


La race qui nous dicte comment voir, comment penser et comment respirer.


C'est la race des Cons.

Super Dupont ça n'a rien a voir. C'est une "production française" d'autodérision qui hypertrophie des accents perçus comme symboles du français moyen de l'époque.

Et il n'y a rien d'intrinsèquement physique, la moustache se rase, la bedaine se perd et les pantoufles s'ôtent. La connerie c'est plus dur.


La représentation du "bon nègre" en "enfant" au mieux, en adulte retardé au pire, en hypertrophiant des traits qu'on leur suppose intrinsèques dans ce but, ça me gêne, en tout cas au premier abord. Je vais lire l'article et approfondirai un peu ma réflexion.


Je n'ai cependant aucune sympathie pour Diallo et consorts ainsi que leur "antithèse" BHL et consorts.


Bis repetita placent : " le problème, c'est si tu es juif et noir ....

Il me semble qu'il s'agit du Musée International d'Art Modeste.

Mais le monde de Di Rosa est habité de centaines de personnages avec de grosses lèvres rouges et plein de dents blanches ! Dans son tableau sur l'abolition de l'esclavage, il aurait sûrement dû éviter de peindre en noir les esclaves brisant leurs chaines. Violets à pois verts, peut-être ? Ah s'il avait su !

Toulouse-Lautrec disait que la pornographie était dans l’œil du spectateur et pas dans ses tableaux.

Doit-on penser de même à propos du racisme ?

Dans le climat délétère de ce début de siècle qui voit le retour en force d'Anastasie, notons également le sort réservé au jeune twitto Hugo.

Pour avoir osé plaisanter, de manière pourtant parfaitement anodine, sur la "boîte" (la kaaba) de La Mecque, l'adolescent a été l'objet d'injures, d'accusations de blasphème et de menaces de mort.

Un de ces anonymes enragés a même dévoilé l'adresse de l'établissement dans lequel il est scolarisé.

Hugo a dû s'excuser, ce qui, dans sa situation est compréhensible, mais ne devrait malheureusement pas changer grand chose à ces agissements criminels, de plus en plus fréquents.

La police nationale a tout de même annoncé les avoir rapportés à la plateforme Pharos, qui permet de signaler en ligne les contenus et comportements illicites sur Internet.


Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

?


Ouh la !

Vous avez pris quoi, ce matin ?


Les Français n’ont pas été esclaves des Américains et n’ont pas été colonisés par les Américains.

Il n’y a pas de Français blancs tabassés et tués dans les rues américaines.


La comparaison avec la représentation des Juifs est plus juste.


La représentation Bamboula renvoie à toute l’histoire de l’esclavage et de la colonisation.

Elle renvoie aussi à notre présent, celui de la police française qui contrôle, fouille et violente les personnes à la peau noire.

La différence tout de même, c'est que les USA n'ont jamais colonisé la France me semble-t-il. 

Il n'y a jamais eu de connotation raciale dans les clichés véhiculés par Superdupont sur les français

. Il est juste question de se moquer des cons et des boeufs.

"Le stéréotype négrophobe de l'époque coloniale, en revanche, est faussement bienveillant. Le Noir est un grand enfant joyeux et impulsif, à civiliser. La persistance de ce stéréotype peut donc s'abriter derrière cette absence d'hostilité." 

Les concepts de "fausse bienveillance" et d'"absence d'hostilité" m'échappent un peu là.


Je trouve au contraire le parallèle éclairant.

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