Sondages : les "chutes", les "toboggans", et les "dynamiques" invisibles de Match
Depuis le 1er février 2017, Ifop-Fiducial, en partenariat avec Paris Match, CNews, et Sud Radio, publie quotidiennement un sondage, supposé livrer une analyse "en temps réel" sur la présidentielle. Alors que Sud Radio commente l'évolution hebdomadaire, Paris Match analyse presque quotidiennement les variations des intentions de vote, même lorsque celles-ci se situent dans la marge d'erreur du sondage.
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Derniers commentaires
Dire cela me semble déjà permettre une lecture erronée. Prenons l'exemple de 1%.
Le jour 1, on peut dire qu'il se situe entre 16,6 et 21,1 % avec une probabilité de 5 % de se tromper.
Le jour 2, on peut dire qu'il se situe entre 17,6 et 22,1 % avec une probabilité de 5 % de se tromper.
Donc non seulement il n'est pas possible de dire s'il y a une évolution, mais en plus il est impossible de savoir si elle est à la hausse ou à la baisse.
Vu ce que raconte le rédac chef de Match, il semble que qu'il ne sait pas ce que recouvre un intervalle de confiance. Comment voulez-vous que le lecteur s'y retrouve ? Il me semble alors important d'interdire la publication des moyennes ou proportions et d'exiger la publication des intervalles et, pour aller plus loin, des intervalles avec un niveau de confiance de 99% lorsque l'enjeu est important.
On dirait ainsi que les intentions de vote se situent dans les intervalles* suivant pour
Le Pen 23,5 — 29,5
Macron 23 — 29
Fillon 15,5 — 20,5
Hamon 11,5 — 15,5
Melanchon 8,5 — 12,5
Avec ce type de résultat, la discussion est bien plus juste : Il est impossible de départager Le Pen et Macron ni Hamon et Mélanchon. Il existe une possibilité pour que les intentions de votes soient identiques pour Hamon et Fillon.
Par contre, dire comme c'est le cas aujourd'hui que Le Pen devance Macron et même que Fillon devance Hamon dans les intentions de vote des Français est tout simplement un mensonge.
* N'ayant pas les données, j'ai gonflé les marges d'erreur à la louche pour m'approcher d'un niveau de confiance de 99%.
Le jour 2, on peut dire qu'il se situe entre 17,6 et 22,1 % avec une probabilité de 5 % de se tromper.
Donc non seulement il n'est pas possible de dire s'il y a une évolution, mais en plus il est impossible de savoir si elle est à la hausse ou à la baisse.
Il n'empêche qu'en l'espace de un mois Macron est passé de 19% à 25% et que c'est le seul candidat pour qui on constate une telle évolution.
http://www.parismatch.com/La-presidentielle-en-temps-reel
L'intention de vote pour Macron se situait entre 17 et 21% et un mois plus tard elle se situait entre 23 et 27% avec 5% de chance de se tromper en disant cela. On peut donc parler d'une progression qui se situe entre 2 et 10 points.
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Vous convenez à présent que l' "on peut donc parler d'une progression".
Si vous voulez remplacer le mot "évolution" par "progression", cela me convient aussi, je ne vais pas jouer sur les mots.
Certes cela ne préjuge strictement rien pour la suite, mais pour ce sondage et sur une période de un mois on constate bien une progression pour le candidat Macron que l'on ne constate pour aucun autre candidat.
Il serait ridicule de le nier.
Si la proportion se situe entre 17 et 21 % puis entre 19 et 23% un mois plus tard, il est tout à fait possible que la proportion se situait à 21 % puis à 19 % le mois suivant, soit une baisse.
Le problème, ce ne sont pas vraiment les sondeurs, mais les journalistes qui relatent les sondages de manière erronée. Cela vient essentiellement du fait qu'ils ne comprennent pas comment cela fonctionne, ce que cela veut dire, ce que l'on peut en dire comme nous l'a fort bien illustré le rédac chef de Paris Match.
Si la proportion se situe entre 17 et 21 % puis entre 19 et 23% un mois plus tard, il est tout à fait possible que la proportion se situait à 21 % puis à 19 % le mois suivant, soit une baisse.
Je parle de ce sondage.
Entre le 22 février et le 24 mars, il est passé de 19% à 26% (+7).
Et on ne constate semblable évolution chez aucun des autres candidats : comment l'expliquez-vous ?
Ça calme !
Autant dire qu'on ne peut pas dire grand-chose à 4 semaines du scrutin.
Si cela vous intéresse, allez sur le site source du sondage en Rolling :
http://dataviz.ifop.com:8080/HNS/HNSAdmin/start.appli?appid=60930&logonUser=USERWEB&logonPswcd=ZnJhbmNvaXNF
A gauche, après le débat du 20 mars, on a la montée de Mélenchon et la baisse de Hamon.
Les sûretés de choix sont faibles (Hamon passe de 60% à 40% entre le 17 et le 20 mars...) et je me demande si leur panel est vraiment représentatif avec une abstention stagnant autour de 40%. J'avais évoqué ailleurs le fait que les gens sont payés pour ces sondages, de petites sommes symboliques mais je me demande si il n'y a quand même pas un biais dans la sélection, une sur-représentation de je-m'en-foutistes n'ayant pas scrupule à essayer d'avoir des cadeaux quand ils sont sondés.
L'ambiance actuelle est-elle vraiment à avoir 40% d'abstentionnistes ?
Problèmes d'échantillonnages avec panels rémunérés, commission des sondages ne pénalisant personnes, et on y apprend qu'une loi a été voté l'an dernier et que les sondeurs font ce qu'il faut pour la contourner parce qu'elle est censé rendre plus transparent leur mode de fonctionnement.
Et donc, on apprend dans la LOI n° 2016-508 du 25 avril 2016 de modernisation de diverses règles applicables aux élections qu'on a le droit de consulter des notices censées donner les critères de redressement des sondages. Qui le sait ?
Je n'en ai regardé que deux mais elles sont là : liste de notices de sondages de la Commission des Sondages.
Sur celle-ci, redressements à partir des présidentielles de 2012.
Sur ce rolling, on voit : "tout interviewé ayant complété un questionnaire a obtenu des points cumulables pour une valeur inférieure à 1 euro".
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Jean Baudrillard "Cool Memories"
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