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Rap et orthographe : BFM cite (mal) une étude bidon

Dans un reportage diffusé mercredi 4 décembre, BFMTV s'intéressait à une étude analysant le niveau d'orthographe des jeunes en fonction, notamment, de leur style de musique préféré. L'étude en question, à des années-lumières de toute rigueur scientifique, est en fait produite par une société de remise à niveau en orthographe. Et la chaîne ne la cite même pas correctement.

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Si je ne m'abuse, en classe de seconde, au Lycée on apprend ce qu'est un intervalle de confiance au seuil de 95%, pour savoir manipuler et interpréter des données statistiques. Pour rappel, il s'agit d'un intervalle au sein duquel il y a une probabil(...)

Je me demande si cela n'est pas du publireportage dissimulé, très dilué.

La SDJ du Parisien s'était plainte de publireportages non indiqués comme publireportage.


Il est possible qu'au fil du temps la technique soit devenue encore plus indirecte, discrè(...)

Ok. Ça devrait être futile. Et ça me rend fou furieux. Je dois développer une allergie particulière à la "mauvaise science" institutionnalisée, après un trop long positivisme où j'imaginais tous les conflits socioculturels résolubles par nos outils, (...)

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Depuis quatre ou cinq ans, les profs de français de mon lycée ne parlent que de Projet Voltaire : ce serait la solution à tous les maux pédagogiques de l'enseignement de cette discipline. Ca ne m'étonne pas que BFM reprenne des infos de ce site.

Bande de Fieffés Menteurs.

Bizarre, bizarre... ils n'ont pas testé les amateurs de marches nazies!

J'avoue que j'ai du mal à comprendre le buzz. La musique est un marqueur social fort, même les pratiques culturelle en général. Et l'orthographe, et même le niveau scolaire en général, est bien plus faible chez les classes inférieures. Bref, rien de nouveau...

Tout récemment, des ateliers d'apprentissage du français ont été organisés à Nanterre, pour les étudiants de première année d'Université qui ne maîtrisent pas l'expression écrite de la langue.

Ce qui donne une petite idée de la valeur des diplômes qu'ils ont obtenus pour en arriver là.

Si je ne m'abuse, en classe de seconde, au Lycée on apprend ce qu'est un intervalle de confiance au seuil de 95%, pour savoir manipuler et interpréter des données statistiques. Pour rappel, il s'agit d'un intervalle au sein duquel il y a une probabilité de 95% pour que la fréquence réelle soit dans cet intervalle. Il est égal à [frequence-1/√(effectif), frequence+1/√(effectif)] On aborde également ce que l'on peut conclure avec les outils de seconde. J'ai donc passé 10mn à traiter les données ci-dessus pour déterminer les IC avec les effectifs et fréquences observées :

Intervalle de confiance au seuil de 95%
indie : [54.22%, 72.18%]
metal : [53.91%, 65.69%]
rock : [56.76%, 62.04%]
hard rock : [53.88%, 64.92%]
pop : [56.07%, 60.33%]
variete : [55.24%, 60.76%]
funk : [51.18%, 64.02%]
classique : [54.24%, 60.76%]
jazz : [53.38%, 61.22%]
disco : [51.61%, 62.99%]
house : [50.92%, 63.68%]
k-pop : [50.85%, 63.15%]
soul : [51.09%, 62.71%]
blues : [50.79%, 62.81%]
latino : [52.70%, 59.90%]
country : [48.04%, 64.36%]
dance : [50.86%, 60.94%]
electro : [52.46%, 59.14%]
rap : [53.32%, 57.48%]
rnb : [51.65%, 57.35%]
dubstep : [45.79%, 62.81%]
reggae : [49.19%, 57.61%]
trap : [47.90%, 58.70%]


Ce qu'on peut dire avec les outils de seconde, c'est que lorsque 2 intervalles de confiances se recouvrent, on ne peut rien conclure en terme de comparaison des fréquences. Comme ici elles se recouvrent toutes (ce qui est normal au vu des tailles des échantillons), un élève de seconde devrait conclure qu'on ne peut rien dire.


Autre question : y a-t- il une corrélation entre le traitement des statistiques par les chaînes "buisness & économie" et leurs incompétences mathématiques ?


Et "en même" temps ils vont traiter des mécanismes financiers et de la côte des actions en bourse sur lesquelles investir, ça fait peur ...


(NB : il y a des outils qui peuvent affiner le bousin, mais vu l'importance du sujet, mes modestes talents en statistiques et le temps à passer, ça me semble amplement suffisant)



Comme Jean-Noël Lafargue s'y est collé, je mets le lien :

extrait du compte Linkedin de Pascal Hostachy :

"j'ai cofondé W en 2005, (pourquoi une virgule ici) pour créer le moteur..."

"Avec W, nous avons créé le Projet Voltaire..."


il ne leur reste plus que quelques jours, pour séparer le jour et la nuit. Et le septième, ils se reposeront...

Ce qui est certain, c'est que "le niveau baisse" effectivement...dans les salles de rédaction mainstream !

Pour être entrée en contact il ya  quelques années avec le projet Voltaire suite à des demandes de certains de mes collègues, je confirme qu'ils n'y connaissent en rien en didactique de l'orthographe, n'ont aucune idée de ce qu'est une étude scientifique, ne veulent surtout se poser aucune question de cet ordre et ont une culture purement marketing. De ce point de vue, ils sont d'ailleurs remarquablement efficaces comme le montre leur réapparition régulière dans les médias. De nombreux établissements publics achètent les services de cette boite, gaspillant un argent qui pourrait permettre de créer un vrai service public de remédiation orthographique en ligne, gratuit bien sûr car il me semble que si nous souhaitons conserver la complexité de ntore orthogrpahe, la moindre des choses serait de fournir gratuitement à chacun les outils nécessaires pour la surmonter. Mais il est certain qu'une telle opération serait beaucoup moins lucrative et ferait baisser le PIB...

Je confirme, bien qu’utilisatrice, dans certains contextes très précis, de leur plateforme : la didactique c’est pas leur came. Leur outil est bien fichu si on sait exactement ce qu’on en attend et pour qui, et le «  score Voltaire » sert dans certaines situations mais je n’ai jamais compris comment ils s'étaient fait une place dans les établissements scolaires. Je vois bien en quoi ça sert pour une remise à niveau d’adultes ayant déjà reçu un enseignement mais qui ont perdu / oublié et veulent ( ou doivent) réviser seuls, mais quand on est en train de découvrir et qu’on a des profs, c’est très exotique ! 


Après, qu’ils sortent des études à la noix, c’est pas très grave :ce qui l’est vraiment c’est la reprise médiatique. Si les rédactions le font sans percevoir d’argent pour ça, c’est presque encore plus inquiétant sur es capacités critiques des journalistes . 

Si les rédactions le font sans percevoir d’argent pour ça, c’est presque encore plus inquiétant sur es capacités critiques des journalistes .


Les journalistes ne sont pas indépendants. Il font partie d'une entreprise néolibérale. Le but de ces entreprise est le profit. La quantité est préférable à la qualité.

Les intérêts des entreprises se rejoignent sans qu'il n'y ait besoin d'un échange financier.


D'un côté :

Machin Voltaire veut vendre des cours (c'est sa source de revenu). Pour se faire connaitre, ils réalisent des études bidons qu'ils proposent aux médias (ou autres). Bénéfice : se faire de la pub (le média répète plusieurs fois leur nom) et vendre des cours.

De l'autre :

Le média veut vendre de la pub (c'est sa source de revenu). Pour remplir entre deux spots ou deux encarts publicitaires, si une entreprise propose carrément matière à produire un article ou reportage télé à coût réduit, ils prennent.

Bénéfice : vendre des spots télé et faire la promo masquée d'une entreprise privée (le nom de Machin Voltaire est répété).

(Peut-être même avec des lecteurs ou téléspectateurs à moitié endormis. :D )


La néo-libéralie fonctionne ainsi, à mes yeux. En circuit donnant-donnant.


Et les techniques marketing sont affutées au fur et à mesure des obstacles (le publi-reportage signé par l'annonceur, ça se voyait trop).

C'est tout à fait ça, comme vous le dîtes également plus bas !  ;-)

Je n'étais pas sûre d'avoir réussi à m'exprimer plus bas. ;-)

En plus, j'ai oublié de préciser (pas clair plus bas). Les journalistes étant précarisés par le néolibéralisme, ils ne doivent pas trop avoir leur mot à dire sur ce qu'ils ont à produire.

Bien entendu ! Comme partout, c'est marche ou crève...

y aurait lieu de s'inquiéter si le désastre n'était pas avéré... les journalistes se révèlent souvent d'une nullité crasse en stats — et comme tous les ignares ils pensent qu'ils comprennent tout.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Je me demande si cela n'est pas du publireportage dissimulé, très dilué.

La SDJ du Parisien s'était plainte de publireportages non indiqués comme publireportage.


Il est possible qu'au fil du temps la technique soit devenue encore plus indirecte, discrète, pour faire de la publicité pour une entreprise. Pendant que l'entreprise, de son côté, affine des techniques floues pour vendre un produit d'attraction (ici une «étude» bidon) pour vendre son produit (les cours).

L'entreprise propose son bousin (l'étude) au Parisien pour faire parler d'elle. Le média trouve son compte en ayant un contenu pas cher à diffuser. En plus, ça fait causer. Pensez, si vous êtes une femme du signe du capricorne qui écoute de l'indie ! :) ou à l'inverse un homme balance qui écoute du trap. :(

Les autres médias reprennent le bousin.


Reste à savoir s'il existe des transactions financières.


Ça me fait penser à l'article pourri de BFM dans la chronique d'hier. Tous les clics sur un produit Apple en vente envoyaient sur Amazon. La journaliste est depuis deux ans en stage de professionnalisation, affectée à la pub technologie.

BFM, c'est quelle audience ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Pour l' éventuelle relation entre date de naissance et performance orthographique ,  les résultats indiquent plutôt des résultats quasi similaires .


Il s'agit de résultats à un test où le score maximal est de 1000 points . 


La différence entre le score le plus élevé et le score le plus faible est de 10 points soit : 1%


les 12 résultats  se répartissent autour de la moyenne générale avec une différence maximale de 1%  entre le 1er et le dernier , donc globalement chaque groupe a un score équivalent ) la moyenne + ou - 0,5% ....


Conclusion : on ne peut pas établir de relation entre la date de naissance et le score au test proposé par cette société ...

Bon, c'est pas pire qu'une "étude" de ConspiracyWatch ou de DisinfoLab...

Le problème de cet étude, c'est surtout que au vu des tableau que vous présentez, leur résultat ne sont pas statistiquement significatif. Juste pour rappel avec un effectif de 1000 personne vous avez une erreur de l'ordre de 3% (dans le cas d'une réponse oui/non).

Ok. Ça devrait être futile. Et ça me rend fou furieux. Je dois développer une allergie particulière à la "mauvaise science" institutionnalisée, après un trop long positivisme où j'imaginais tous les conflits socioculturels résolubles par nos outils, méthodes et connaissances socio/ethnologiques, à portée de la main. 


Les obstacles à ça, sous la forme de ces malhonnêtetés complaisantes, sottises et ignorances délibérées, négations de l'immense responsabilité de l'autorité télévisuelle sur le grand public, sont tout simplement une validation du désespoir. L'humanité ne s'en sortira pas, parce qu'elle n'essaye tout simplement pas.      

BFM    ;  Bidonnage. Fake news. Mauvaise foi

Ben quoi? Si on n'a même plus le droit de défendre une mauvaise cause avec mauvaise foi, que devient la liberté d'expression? 


Un pti coucou amical à Prévert, qui n'avait pas prévu ça, quand il parlait de défendre, de bonne foi, une mauvaise cause, ou une bonne cause de mauvaise foi.

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